jeudi 21 novembre 2024

Le mirage du voyage

Modifications le 13 mars 2023·22 minutes de lecture
Modifications le 30 juillet 2024
Dernières modifications le 28 octobre 2024 · 6300 mots

Traduction habituelle de l’introduction d’al Isra:

17.1 Gloire et Pureté à Celui qui, de nuit, fit voyager Son serviteur, de la Mosquée al-Haram à la Mosquée al-Aqsa dont Nous avons béni l’alentour, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles. C’est Lui, vraiment, qui est l’Audient, le Clairvoyant.

Autant être clair: si vous ne l’aviez pas compris au travers de mes exposés récents, je dénonce les hadiths Isra et Miraj comme étant des inventions. Ces hadiths vont à l’encontre du Coran et de la Révélation. Ils sont à la base de l’Islam moderne et de fait quiconque les prend en compte ne suit pas la religion instaurée par Allah dans son Livre. 

Voic la copie d’une partie du texte d’un site qui rapporte ces deux hadiths en français selon la compréhension consensuelle (avec un décalage sur la droite). Mon commentaire s’intercale, agrémenté de citation de versets.  

Les gens de la vérité, qu’ils fassent partie du Salaf, du Khalaf, qu’ils soient des mouHaddith – spécialiste de la science du Hadîth -, ou spécialistes de l’exégèse, des savants, spécialistes de la jurisprudence, tous ont été unanimes que le Voyage nocturne, Al-‘Isrâ’ a eu lieu par le corps et l’âme à l’état d’éveil et c’est cela la vérité. C’est la parole de Ibnou `Abbâs, de Jabir, de ‘Anas, de `Oumar, de Houdhayfah et d’autres parmi les compagnons. C’est également l’avis de l’Imam AHmad et d’autres parmi les Imams.

Il n’y a aucune divergence que le Voyage nocturne a bien eu lieu pour le Prophète puisqu’il y a eu à ce sujet un texte du Qour’ân. C’est pour cela que les savants ont dit que celui qui renie le Voyage nocturne du Prophète aura démenti le Qour’ân et celui qui dément le Qour’ân devient mécréant.

Belle entrée en matière. Le message est clair: l’enfer est promis à celui qui remet en cause la légitimité de ces textes publiquement. Dans certains pays, son intégrité physique sera surement mis à mal pour apostasie. Le tout encadré légalement par moult hadiths, cela va sans dire.

La poitrine du Prophète fut ouverte, avant qu’il n’accomplisse ce Voyage de nuit ; Jibrîl est venu a lui et l’a emmené de la maison de ‘Oummou Hâni’ [la cousine du Prophète, sœur de l’Imâm `Aliyy] (le prophète dormait entre son oncle Hamzah et son cousin Ja`far) à la Mecque jusqu’à la Mosquée Al-Harâm. Sa poitrine fut ouverte puis lavée avec de l’eau de Zamzam puis remplie de sagesse et de foi.

Jibrîl est venu à lui avec un animal de couleur blanche, c’était Al-Bourâq qui avait tressailli tant il était heureux que le Messager de Allâh prenne place sur son dos.

Le récit commence et déjà nous rentrons dans le domaine des comtes et légendes. Un animal magique, de l’eau miraculeuse, un homme purifié instantanément par la main de Dieu. Bien sur, tout est possible au Créateur. Mais il me semble bien plus en accord avec l’esprit de la Révélation que ce soit  les longues années du début de vie du Prophète, paix sur lui, qui aient façonné en lui un coeur pur.

Al-Bourâq s’élança avec le Messager de Allâh sur son dos, son sabot se posant à la limite de la portée de son regard. Il arriva à Yathrib où le Prophète descendit et accomplit une prière. Et il arriva à Madyan (la ville où est né le Prophète Chou`ayb `alayhi s-salâm) et le Prophète descendit et accomplit une prière, puis au mont Sinaï où le Prophète descendit et accomplit une prière. En effet dans cet endroit nôtre maître Môuçâ `alayhi s-salâm a entendu la parole de Allâh (sans que ce soit une voix ou des sons qui parviennent à l’oreille, car la parole de Allâh ne ressemble pas à la parole des créatures, Allâh parle sans organes ni lettres, Sa parole n’est pas une langue arabe ni une autre langue, elle n’a pas de début ni de fin, c’est un attribut digne de Dieu qui ne ressemble pas à la parole des créatures )

Selon ce récit, Madyan se situe donc sur la route entre Mecca et Jérusalem. Ceci est normal puisque l’exégèse classique islamique a recopié la juive intégralement sur ce sujet. Je ne vais pas m’étendre dessus, je l’ai traité dans mon article « la phase » où je détermine que Madyan est en réalité Sichem, c’est à dire Balata dans la banlieue de Naplouse. Donc pas sur le trajet emprunté. https://www.stephanpain.com/la-phase/

Puis à Baytou LaHm, Bethléem, là où est né Al-MaçîH, Jésus, le fils de Maryam. Il y accomplit une prière.

Bethléem, situé effectivement un peu au sud de la ville de destination, n’est plus considérée par la majorité des théologiens chrétiens comme le lieu de naissance du messie. Il s’agit d’une invention théologique liée à l’étymologie du mot (maison du pain) et à l’invention d’une lignée davidique pour recoller avec les perspectives eschatologiques alors en vigueur.

Ensuite le Prophète est arrivé à Jérusalem et il y accomplit la prière en tant qu’imam. Le Dernier des prophètes, le Maître des prophètes était debout en tant qu’imam en ayant derrière lui tous les prophètes et les messagers, que Allâh les honore et les élève davantage en degré. Car Allâh ta`âlâ les a tous rassemblés pour Son Prophète MouHammad par honneur et glorification envers lui, que Allâh l’honore et l’élève davantage en degré et qu’Il préserve la communauté de MouHammad de ce que MouHammad craint pour elle.

Les prophètes sont morts et ne pouvaient donc prier physiquement ici-bas. L’interaction avec les morts est un interdit explicite de la Torah.

Remarque : La Mosquée al-aqSâ a été construite par Adam `alayhi s-salâm le premier prophète et messager, il est musulman comme tous les prophètes qui ont tous enseigné une seule vrai religion à savoir l’islam. En effet les prophètes sont tous musulmans et ils ont des lois différentes et des langues différentes, voir : L’Islam est la Religion de Tous les Prophètes . Par la suite la mosquée al-aqSâ a été reconstruite au fil des années.

Un nouvel hadith pour légitimer al aqsa à Jérusalem. Le parallèle est évident avec ceux à propos de la Kaaba.

Parmi les choses surprenantes que le Prophète a vues lors de son voyage nocturne, il a vu le bas-monde à l’image d’une vieille femme. En effet, ce bas-monde, quel qu’en soit l’embellissement, va à sa fin. Le Messager de Allâh, l’a décrit en le comparant au soleil qui se rapproche de son couchant. C’est-à-dire que la période qui s’est écoulée est beaucoup plus importante que ce qui reste.

Il a vu également quelque chose en bordure du chemin qui l’appelait. C’était ‘iblîs. Auparavant iblîs avait été un jinn croyant au tout début, mais il est devenu mécréant parce qu’il s’est opposé à Allâh.

Djinns vient de « caché à la vue ». Un humain ne peut donc les voir. Il n’y a pas d’humain ayant des facultés supérieures aux autres.

Le Messager de Allâh a senti également une bonne odeur qui émanait de la tombe de la coiffeuse de la fille de Pharaon. C’était une croyante vertueuse. Il a été rapporté de son histoire que tandis qu’elle coiffait les cheveux de la fille de Pharaon, le peigne lui échappa des mains. Elle avait alors dit : « Bismi l-Lâh – c’est-à-dire je le prends par le nom de Allâh – ». C’est alors que la fille de Pharaon lui a demandé : « Tu aurais donc un Seigneur, un dieu autre que mon père ? » La coiffeuse lui répondit : « Oui. Mon Seigneur Qui est aussi le Seigneur de ton père, c’est Allâh ». La fille en informa son père qui demanda à la femme d’abandonner sa religion, mais elle refusa. Il fit chauffer de l’eau et jeta ses enfants un à un devant elle dans la marmite d’eau bouillante. Son bébé qui n’était pas encore sevré, s’adressa à elle avant d’y être jeté et lui dit : « Ô ma mère, patiente, certes le châtiment de l’au-delà est plus intense que le châtiment du bas-monde. N’abandonne pas ta position, tu es sur la vérité ». C’est alors qu’elle s’adressa à Pharaon : « J’ai quelque chose à te demander : c’est que tu rassembles les os et que tu les enterres ». Il lui répondit : « Cela t’est accordé ». Et il l’y jeta à son tour. Elle mourut ainsi martyre, elle et ses enfants.

Il parait très curieux de reprocher à un individu le fait de jurer par autre que le nom d’un pharaon. L’auteur de ce récit s’est basé sur son interprétation du Coran pour en déduire la religion antique égyptienne. Si effectivement il est justifié de considérer la relation qu’ont les sujets avec leur pharaon comme une sorte d’adoration, il n’en demeure pas moins que les noms des pharaons contenaient le nom de leur divinité tutélaire. En cela leurs noms étaient similaires avec les noms théophores du monothéisme. Un nom théophore, même issu d’une tradition polythéiste n’invite pas les fidèles à jurer par ce nom mais d’avantage sur le nom contenu à l’intérieur. Le récit aurait été plus crédible si il avait tout simplement dit: « Tu aurais donc un Seigneur, un dieu autre que celui de mon père ? » 
On peut aussi remarquer que le nom du Créateur dans le contexte du récit est Yah. On peut aussi faire remarquer qu’une servante à la cour de pharaon qui a une religion étrangère aurait le statut d’esclave. La domination physique n’implique pas nécessairement la conversion. On peut même aller jusqu’à dire que la religion est aussi une affaire de caste et que la religion des dominés est considérée comme inférieure, et celle des dominants inaccessibles. Derrière ce récit, il y a une notion de conversion par la contrainte qui pourrait s’avérer anachronique. Enfin le polythéisme est beaucoup plus permissif puisque par définition non basé sur une restriction stricte (c’est le sens même de la Shahada).

Renier sa foi sous la contrainte est invalide. Personne ne laissera donc mourir ses enfants dans une telle situation. Le Créateur, dans sa Miséricorde, n’écoutera jamais le reniement d’une mère dont on massacrerait les enfants sous ses yeux. Faut-il vraiment avoir un esprit tordu pour illustrer avec ce récit? Et si les littéralistes sont friands de sources, en voilà une:

16.106 Quiconque a renié Allah après avoir cru… – sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi – mais ceux qui ouvrent délibérément leur cœur à la mécréance, ceux-là ont sur eux une colère d’Allah et ils ont un châtiment terrible.

Quant au bébé qui tête encore sa mère et qui prononce de telles paroles. Seul un prophète est capable d’un tel miracle. Est-il nécessaire de commenter?

Parmi les choses étonnantes que le Messager `alayhi S-Salâtou wa s-salâm a vues pendant le voyage nocturne, il a vu des gens dont la langue et les lèvres étaient pincées avec des tenailles de feu. Jibrîl lui a dit : « Voilà ceux qui prononcent des discours pour semer le mal et la discorde » à savoir ceux qui prononcent des discours pour propager le mal et la dissension, c’est-à-dire ceux qui appellent les gens à l’égarement, à la corruption, à la tromperie et à la trahison.

Il a vu un taureau sortir d’un passage étroit, puis tenter d’y retourner sans y parvenir. Jibrîl lui a dit : « C’est celui qui prononce de mauvaises paroles comportant une nuisance et une discorde, puis qui veut revenir sur sa parole mais ne le peut pas ».

Puis il a vu des gens qui paissent comme des animaux et portant sur leur zone de pudeur de petites pièces d’étoffe. Jibrîl lui a dit : « Voilà ceux qui ne s’acquittent pas de la Zakât ».

Et il a vu également des gens dont les têtes sont écrasées puis reviennent à leur état initial. Jibrîl lui a dit: « Voilà ceux dont les têtes s’alourdissent pour ne pas accomplir la prière ».

Il a vu un groupe de gens qui se disputaient une viande pourrie et qui délaissaient la bonne viande licite. Jibrîl lui a dit : « Ce sont des gens de ta communauté qui délaissent et ne consomment pas ce qui est licite pour prendre et consommer ce qui est interdit et vil; ce sont les fornicateurs ».

Il a vu des gens boire du pus qui s’écoulait des fornicateurs. Jibrîl lui a dit: « Ce sont ceux qui boivent de l’alcool, le khamr interdit dans le bas-monde ».

Il a vu des gens qui se griffaient le visage et la poitrine avec des ongles de cuivre. Jibrîl lui a dit: « Ce sont ceux qui pratiquaient la médisance à l’égard des gens ».

Le moment adéquat pour introduire un grand nombre de hadiths destinés à faire peur aux croyants et à les asservir sous une autorité religieuse. Convenons qu’ils ne font qu’illustrer des ordonnances déjà présentes dans le Coran.

Le Messager de Allâh Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit dans son Hadîth concernant le Voyage nocturne (al-‘isrâ’ ) et l’Ascension (al-mi`râj ) : ce qui signifie : « ensuite, il nous a fait monter au ciel. Jibrîl a demandé que l’on nous ouvre. Quelqu’un a alors demandé: «Qui es-tu?» Jibrîl répondit : « Jibrîl ». On lui demanda: «Qui donc est avec toi? Jibrîl répondit: « MouHammad ». On lui demanda: «Le temps de son ascension est-il venu? Jibrîl répondit: « Oui, ce moment est venu» [Les anges n’ont pas demandé «est ce que le prophète MouHammad a reçu la révélation?» car les anges savaient qu’il a déjà reçu la révélation, mais ils ont demandé « est ce que le temps de son ascension est venu?»]

Le rapporteur du site fait ici une remarque sur la cohérence du récit à propos des anges. Dans la perspective que le récit se déroule au ciel, il serait pertinent de se questionner sur la nature des portes décrites ici. Peut-on imaginer qu’elles soient similaires aux portes que nous connaissons? Quelle en serait la fonction? N’est-ce pas une vision du ciel un peu trop terre-à-terre?
En outre, cela signifie que les individus se parlent à travers les portes car qui au ciel pourrait méconnaitre l’ange Gabriel, paix sur lui?

Alors on nous a ouvert et j’ai vu ‘Adam qui m’a fait bon accueil et a fait des invocations de bien en ma faveur. Puis, il nous a fait monter au deuxième ciel. Jibrîl `alayhi s-salâm a demandé que l’on nous ouvre. On lui a alors demandé : « Qui es-tu ? » Il répondit : «Jibrîl.» On lui dit alors: Qui donc est avec toi? Il répondit : MouHammad. Puis on lui demanda: «Le temps de son ascension est-il venu?» Il répondit : «Oui, ce temps est bien venu». Alors on nous a ouvert et j’ai vu les deux cousins, `Içâ le fils de Maryam et YaHya le fils de Zakariyyâ, que Allâh les honore davantage.

Petite parenthèse ici, où l’on voit Jésus et Jean, paix sur eux, au même endroit dans le ciel. Ceci va à l’encontre de l’exégèse classique puisque Jésus est censé revenir ou bien il est à droite de Dieu. En tous les cas, il ne peut être dans la même situation que Jean.

Ils m’ont fait bon accueil et ont fait des invocations de bien en ma faveur. Puis il m’a fait monter au troisième ciel. Jibrîl a demandé que l’on nous ouvre. On a alors demandé : « Qui es-tu? » Il répondi : «Jibrîl ». On lui a alors demandé: « Qui donc est avec toi ? » Il répondit : « MouHammad » On lui demanda alors: « Le temps de son ascension est-il venu ? Il répondit : « Oui, ce temps est bien venu. » Alors on nous a ouvert et j’ai vu Yôuçouf à qui a été donnée la moitié de la beauté.

Peut-être un jour comprendrai-je ce que signifie l’expression « la moitié de la beauté ».

Il m’a fait bon accueil et a fait des invocations de bien en ma faveur. Puis il nous a fait monter au quatrième ciel. Jibrîl `alayhi s-salâm a demandé que l’on nous ouvre. On lui a demandé : « Qui est-ce ? » Il répondit : « Jibrîl ». On lui demanda : « Qui donc est avec toi ? » Il répondit : « MouHammad ». On lui demanda : « Le temps de son ascension est-il venu ? » Il répondit : « Oui, ce temps est bien venu. Alors on nous a ouvert et j’ai vu ‘Idrîs qui m’a fait bon accueil et a fait des invocations de bien en ma faveur. Allâh `azza wa jall dit : (wa rafa`nâhou makânan `aliyyâ) ce qui signifie: « Et Nous l’avons élevé en un lieu élevé ». Puis il nous a fait monter au cinquième ciel. Jibrîl a demandé que l’on nous ouvre. On lui a demandé : « Qui est-ce ? » Il répondit: « Jibrîl » On lui demanda: Qui donc est avec toi ? » Il répondit : « MouHammad ». On lui demanda alors: « Le temps de son ascension est-il venu ? » Il répondit : « Oui, ce temps est bien venu. » Alors on nous a ouvert et j’ai vu Hârôun qui m’a fait bon accueil et a fait des invocations de bien en ma faveur. Puis il nous a fait monter au sixième ciel. Jibrîl `alayhi s-salâm a demandé que l’on nous ouvre. On lui a demandé: « Qui est-ce ? » Il répondit : « Jibrîl » On lui demanda alors: « Qui donc est avec toi? » Il répondit: « MouHammad » On lui demanda: « Le temps de son ascension est-il venu ? » Il répondit : « Oui, ce temps est bien venu » Alors on nous a ouvert et j’ai vu devant moi Môuçâ qui m’a fait bon accueil et a fait des invocations de bien en ma faveur. Puis il nous a fait monter au septième ciel. Jibrîl a demandé que l’on nous ouvre. On lui a alors demandé : « Qui est-ce ? » Il répondit : « Jibrîl » On lui demanda : Qui donc est avec toi ? » Il répondit : « MouHammad » On lui demanda alors : « Le temps de son ascension est-il venu ? » Il répondit : « Oui, ce temps est bien venu ». Alors on nous a ouvert et j’ai vu ‘Ibrâhîm adossé à Al-Baytou l-Ma`môur. C’est une maison dans laquelle entrent chaque jour, soixante-dix mille anges sans plus jamais y revenir.

Allah est clair sur le fait qu’il ne faut pas faire de distinction entre les messagers: cette hiérarchie, toute relative à la volonté de l’auteur n’a pas grande légitimité. Cette structure narrative basée sur la répétition avec une évolution lente rappelle les histoires que nous propagions dans les cours des écoles pour capter l’attention de nos camarades. Il s’agissait souvent de compenser l’absence réelle de chute ou sa médiocrité.

Ensuite, il m’a conduit jusqu’à Sidratou l-Mountahâ . Il s’agit d’un arbre dont les feuilles sont comme des oreilles d’éléphants et les fruits tels de grandes jarres. Il a dit ce qui signifie: « Lorsqu’il a été parsemé de papillons d’or par l’ordre de Allâh, il a changé et aucune des créatures de Allâh ne peut le décrire tant il est beau.

Ici, il faut lire le début de la sourate 53, l’étoile, verset 1 à 18. Allah raconte que, par deux fois, Il s’établit à l’horizon pour montrer Ses merveilles à son Serviteur. C’est là où il est fait mention du Sidratou l-Mountahâ. C’est donc bien Allah qui est descendu sur son serviteur par deux fois et non l’un d’eux qui serait monté aux cieux. Bien sur comme ce passage va à l’encontre du hadith miraj, les savants ont contourné le problème en affirmant qu’il s’agissait de la descente de Gabriel, paix sur lui. Pourtant le verbe istawa, s’établir, désigne une action purement divine. Gabriel, paix sur lui, quant à lui, n’a cessé de visiter Muhammad, paix sur lui, durant toute la révélation.

En réalité, le serviteur n’est autre que Moïse, paix sur lui, lors des deux descentes de Dieu sur le mont Sinaï. Muntaha n’est pas un nom propre mais un participe passé qui signifie interdit/défendu. Le Cédrat est l’arbre défendu du Paradis. Mawa signifie hospitalier. Il y a donc bien opposition entre le jardin et l’arbre dans le rapport à l’Homme.

5. que lui a enseigné Celui à la force prodigieuse,
6. doué de sagacité; Il s’établit
7. alors qu’il était à l’horizon supérieur.
8. Puis il se rapprocha et descendit encore plus bas,
9. et fut à deux portées d’arc, ou plus près encore.
10. Il révéla à Son serviteur ce qu’Il révéla.
11. Le coeur n’a pas menti en ce qu’il a vu.
12. Lui contestez-vous donc ce qu’il voit?
13. Il l’a pourtant vu, lors d’une autre descente,
14. près de la Sidrat-ul-Muntaha ,
15. près d’elle se trouve le jardin de Maawa :
16. au moment où le lotus était couvert de ce qui le couvrait.
17. La vue n’a nullement dévié ni outrepassé la mesure.
18. Il a bien vu certaines des grandes merveilles de son Seigneur.

L’explication reprend ici:

Allâh m’a révélé ce qu’Il m’a révélé.

Cette introduction du paragraphe suivant fait référence explicite au verset 53.10. La sourate n’est pas rapportée dans le texte.

Ainsi, Il a rendu obligatoire pour ma communauté cinquante prières par jour et nuit. Je suis redescendu auprès de Môuçâ qui m’a alors demandé: « Qu’est-ce que Ton Seigneur a donc rendu obligatoire pour ta communauté? » J’ai répondu: « Cinquante prières ». Il m’a alors dit: « Retourne à l’endroit où ton Seigneur t’a révélé cela et demande Lui l’allégement car ta communauté ne pourra pas supporter cela. J’ai connu l’épreuve des fils de ‘Isrâ’îl et je les ai expérimentés.

On peut se demander pourquoi redescendre au 6ème ciel, alors que si l’on considère la hiérarchie instauré par le récit, le plus haut placé, à savoir Abraham, paix sur lui, au 7 ème ciel, aurait été plus légitime à s’imiscer dans le marchandage. Si effectivement Moîse, paix sur lui, a été à la tête d’une communauté et a du gérer des conflits, c’est aussi le cas d’Abraham, paix sur lui, qui a dirigé une communauté si conséquente qu’il a du se séparer de son neveu Lot, paix sur lui, et de la sienne. Il faut également considérer qu’il était responsable de la mise en place des rites du monothéisme à sa famille et ses hommes dans un monde entièrement hostile à cette foi.

Il a dit ce qui signifie: « Je suis alors retourné à l’endroit où mon Seigneur m’avait révélé cela et j’ai demandé: Ô Seigneur, allège cela pour ma communauté. » Il m’a alors déchargé de cinq prières. Je suis retourné auprès de Môuçâ et je lui ai dit : « Il m’a déchargé de cinq. » Môuçâ m’a dit alors: « Ta communauté ne pourra supporter cela. Retourne à l’endroit où ton Seigneur t’a révélé cela et demande Lui l’allégement. » Le Prophète a dit ce qui signifie : « J’ai ainsi fait l’aller – retour entre l’endroit où mon Seigneur tabâraka wa ta`âlâ m’avait révélé cela et celui où se trouvait Môuçâ `alayhi s-salâm jusqu’à ce qu’Il ait dit : « Ô MouHammad, ce sera cinq prières par jour et nuit. Pour chaque prière, la récompense sera celle de dix; ce sont là cinquante prières.

Ici c’est tout le concept des hasanats qui est en perspective. Le Créateur serait une sorte de comptable. Selon les conditions et les lieux, la valeur des actes d’adoration se voit multipliée. Mais personne n’est capable de définir le référentiel. La seule chose à laquelle se rattacher est la valeur relative des péchés. Logiquement il s’agirait donc d’avoir une  balance positive pour se voir rétribuer du Paradis. Cela peut s’envisager. L’ennui c’est que dans la pratique n’importe qui peut se rendre compte que la volonté d’accomplir certains rites peut amener certains à commettre des péchés conséquents. Il faudrait alors être en mesure de tout quantifier, ce qui peut amener à des dérives. On comprend alors que c’est tout le concept de hasanat qui est préjudiciable et enferme le croyant dans une sorte d’aliénation.

Celui qui envisageait de faire une bonne action et qui ne l’a pas faite, se verra inscrire en sa faveur une bonne action. S’il l’a faite, lui en seront inscrites dix [bonnes actions]. Celui qui envisageait de faire une mauvaise action mais ne l’a pas commise, ne se verra inscrire aucune mauvaise action. S’il l’a commise, lui sera inscrite une seule mauvaise action ». Le Prophète a dit ce qui signifie : « Je suis redescendu jusqu’à parvenir auprès de Môuçâ et je l’en ai informé, il m’a alors dit : « Retourne à l’endroit où ton Seigneur t’a révélé cela et demande lui en l’allégement. » Le Messager de Allâh a dit ce qui signifie : «J’ai alors répondu : Je suis tant retourné sur le lieu de la révélation de mon Seigneur que je ne le ferai plus ».

Visiblement, Moîse, paix sur lui, ne semble pas se satisfaire de ce chiffre de 5. C’est finalement la sagesse de Muhammad, paix sur lui, qui l’emporte.
Voici le final et le coeur de tout ce récit. L’institution des 5 prières quotidiennes. Cela ressemble à un marchandage entre Moïse, paix sur lui, et Dieu, mais finalement, c’est bien Muhammad, paix sur lui, qui a le fin mot de l’histoire et qui sait mieux que Moïse et Dieu combien de prière devront s’acquitter sa communauté. Je ne vois pas bien l’intérêt d’argumenter. Je n’ai d’autre chose à dire que: si ce hadith est le fondement d’une religion, à moi ma religion et à vous la votre.

Les non-croyants ont demandé au Messager de Allāh de leur décrire la mosquée Al-‘Aqṣā car ils savaient qu’il ne s’y était jamais rendu [auparavant] avec les gens de son pays. Abôu Jahl a rassemblé pour lui son groupe et le Messager leur a raconté ce qu’il avait vu. Certains d’entre eux parmi ceux qui avaient voyagé jusqu’en terre de Ach-Châm [région de Palestine, Syrie, Liban et Jordanie], et qui avaient vu la mosquée, ont alors dit :  » Quant à la description, par Allāh, il dit vrai « .

Que Dieu récompense celui qui a dit:

Ô Prophète toi qui, au-delà du Jujubier de l’extrême, fut élevé

Ce miracle à toi exclusivement fut accordé

Ô toi qui as fait de la Mosquée Al-‘Aqṣā

La description Comme si tu en étais l’architecte et celui qui en avait fait la construction.

A ce moment là, il n’y avait aucune mosquée à cet emplacement. Lorsque les musulmans ont conquis la ville après la mort du Prophète, paix sur lui, l’esplanade du Temple était une terre à l’abandon couverte de ruines.

Pour comprendre l’origine de cette histoire, il suffit d’ouvrir la Bible à la bonne page. Démarche intellectuelle que déconseillent naturellement tous les savants sunnites. Il serait en effet dommage de tomber sur ceci:

Genèse 18.20 Et l’Éternel dit: Le cri contre Sodome et Gomorrhe s’est accru, et leur péché est énorme.18.21 C’est pourquoi je vais descendre, et je verrai s’ils ont agi entièrement selon le bruit venu jusqu’à moi; et si cela n’est pas, je le saurai. 18.22 Les hommes s’éloignèrent, et allèrent vers Sodome. Mais Abraham se tint encore en présence de l’Éternel. 18.23 Abraham s’approcha, et dit: Feras-tu aussi périr le juste avec le méchant? 18.24 Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la ville: les feras-tu périr aussi, et ne pardonneras-tu pas à la ville à cause des cinquante justes qui sont au milieu d’elle? 18.25 Faire mourir le juste avec le méchant, en sorte qu’il en soit du juste comme du méchant, loin de toi cette manière d’agir! loin de toi! Celui qui juge toute la terre n’exercera-t-il pas la justice? 18.26 Et l’Éternel dit: Si je trouve dans Sodome cinquante justes au milieu de la ville, je pardonnerai à toute la ville, à cause d’eux. 18.27 Abraham reprit, et dit: Voici, j’ai osé parler au Seigneur, moi qui ne suis que poudre et cendre. 18.28 Peut-être des cinquante justes en manquera-t-il cinq: pour cinq, détruiras-tu toute la ville?
Et l’Éternel dit: Je ne la détruirai point, si j’y trouve quarante-cinq justes.
18.29 Abraham continua de lui parler, et dit: Peut-être s’y trouvera-t-il quarante justes. Et l’Éternel dit: Je ne ferai rien, à cause de ces quarante.
18.30 Abraham dit: Que le Seigneur ne s’irrite point, et je parlerai. Peut-être s’y trouvera-t-il trente justes. Et l’Éternel dit: Je ne ferai rien, si j’y trouve trente justes.
18.31 Abraham dit: Voici, j’ai osé parler au Seigneur. Peut-être s’y trouvera-t-il vingt justes. Et l’Éternel dit: Je ne la détruirai point, à cause de ces vingt.
18.32 Abraham dit: Que le Seigneur ne s’irrite point, et je ne parlerai plus que cette fois. Peut-être s’y trouvera-t-il dix justes. Et l’Éternel dit: Je ne la détruirai point, à cause de ces dix justes.
18.33 L’Éternel s’en alla lorsqu’il eut achevé de parler à Abraham. Et Abraham retourna dans sa demeure.

Abraham, paix sur lui, négocie la destruction de Sodome comme si nous étions au marché. Remarquons deux choses. La première est que la séquence d’aller-retour et le nombre de prières associé n’est pas décrite, alors que nous avons eu droit à la montée dans les différents ciel. L’auteur du hadith aurait très bien pu énumérer la liste des prophètes avec le ciel qui leur était associé. D’autre part le nombre final est différent. Bien que le nombre 10 intervienne dans le hadith puisqu’il est le coefficient multiplicateur. Est-ce à dire que bien qu’inspirés par ce chapitre biblique, les auteurs ont préféré livrer un récit qui n’en soit pas une copie afin de ne pas attirer les soupçons?

A croire qu’en matière de mensonge, se référer à cette ville est un passage obligatoire. Nous savons bien que le décret à l’encontre de Sodome est tombé et que nul homme ici-bas n’aurait pu interférer en quoi que ce soit.

11.74. Lorsque l’effroi eut quitté Abraham et que la bonne nouvelle l’eut atteint voilà qu’il discuta avec Nous (en faveur) du peuple de Lot,
75. Abraham était, certes, longanime, très implorant et repentant.
76. Ô Abraham, renonce à cela; car l’ordre de Ton Seigneur est déjà venu, et un châtiment irrévocable va leur arriver ».

Allah n’a jamais négocié avec un humain. Son jugement, juste par nature, est irrévocable. Comment imaginer une seule seconde de négocier comme des marchands de tapis au souk, le nombre de prières?

Celui qui suit une religion dont le fondement est le hadith miraj serait en réalité en train de suivre le judaïsme. Ou il serait plus précis de dire qu’il s’agit d’une religion dont le cœur est le zoroastrisme  et grandement influencée par le judaïsme talmudique. Le résultat improbable de l’union d’_sis et _arduk tel qu’annoncée dans la prophétie inversée du livre d’Esther.

Il n’est donc pas agréé pour l’au-delà à partir de l’instant où il prend connaissance de ce dévoilement et qu’il y mécroit et qu’il ne se repent pas. Cela met donc chrétiens et musulmans exactement sur le même pied d’égalité en cet instant.

Enfin, brisons le lien entre ces hadiths et le Coran. Le lien est le premier verset de la sourate 17, une sourate qui traite en grande partie des enfants d’Israël. Elle rapporte les deux trahisons majeures et les punitions associées. Le titre, al Isra, fait référence à l’Exode, c’est à dire au déplacement, contenu dans le mot Israël. Cette sourate, si elle est un constat du récit de ce peuple, est avant tout un rappel pour les peuples endossant la Révélation et amenés à tomber dans les mêmes travers. Mais avant lisons ceci, qui se situe dans la même sourate:

Et ils dirent: «Nous ne croirons pas en toi, tant que… (…)(suivi d’une liste de divers Signes ostentatoires et non réalisés) 93 ou que tu aies une maison agrémentée d’ornements ; ou que tu t’élèves au ciel. Et nous ne croirons pas en ton ascension tant que tu n’auras pas fait descendre sur nous un livre que nous puissions lire ». Dis : « Gloire à mon Seigneur ! Que suis-je, sinon un être humain messager ? »

L’élévation au ciel est donc mis à la fin d’une liste de choses qui ne se sont pas produites et que les mécréants ont mis comme conditions à leur foi.

Ce premier verset de « al Isra » est en réalité le verset miroir d’un passage très précis de l’Exode où Moise, paix sur lui, est appelé par le Créateur  pour monter une deuxième fois sur le mont Sinaï après l’épisode du veau d’or. Notons au passage que le verset, qui est donc un début de chapitre, commence par la troisième personne du singulier sans référence précédente. Comme l’ordre donné invite à monter vers l’Eternel, cela a amené certains commentateurs a affirmer que celui qui donne cet ordre serait un ange. Lorsque l’on lit le Coran, on ne se formalise pas d’une pareille formule dans la mesure où le Créateur parle de lui-même de différentes manières. Cette fois, au contraire de la première montée où il était seul, les anciens l’accompagnent sur le mont qui est interdit au peuple (béni), mais ne peuvent pénétrer l’espace qui lui est réservé: le lieu  interdit où il se prosterne. Le lieu où les anciens se prosternent est à un endroit intermédiaire et éloigné (aqsa signifie éloigné). Le Coran relate les deux montées et les sages qui accompagnent la deuxième fois. Nous pouvons rectifier la traduction du verset qui décrit le retour de Moise, paix sur lui, vers ses compagnons:

ALLER
Exode 24.1

Dieu dit à Moïse:
Monte vers l’Éternel, toi et Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix des anciens d’Israël,
et vous vous prosternerez en un lieu éloigné.
24.2 Moïse s’approchera seul de l’Éternel;
les autres ne s’approcheront pas, et le peuple ne montera point avec lui.


RETOUR
Coran 17.1
Gloire à Celui qui fit se déplacer de nuit Son serviteur,
du lieu de prosternation interdit (Harâm) au lieu de prosternation éloigné
dont Nous avons béni les alentours, pour lui montrer certains de Nos signes.
C’est Lui l’Audient, le Clairvoyant.

La raison principale de l’importance de ces deux hadiths est l’institution écrite du nombre de prières quotidiennes imposés par Dieu. Pour faire adopter aux musulmans le nombre de prières du zoroastrisme et introduire les chiffres symboliques de 5 et 17 propres à cette religion(voir notes), il fallait porter atteinte au message du Coran. Le seul moyen était d’y ajouter des mensonges à ses cotés. Ce mensonge initial a été la porte ouverte à une dérive totale qui a donné lieu à une modification et à une religion inventée de toute pièce à partir du Coran. Ainsi, un ensemble de texte à l’origine douteuse devenait indissociable du Livre. Celui qui ne se soumet pas au Coran ET à la sunnah est déclaré mécréant.

Comme le Temple fut le sujet de division des enfants d’Israël dans l’antiquité, la tradition et la sagesse prophétique ont été celui de l’époque moderne. De la même manière que le Temple a disparu, la fausse tradition disparaitra. Seul le vrai hadith, celui agréé par Dieu subsistera, c’est à dire le Livre.

Paix.

 

Notes:

https://www.islam.ms/miracle-voyage-nocturne-ascension-isra-miraj

Livre des Proverbes

Le christianisme est, par définition, une religion messianique. Les théologiens vont donc parfois dénicher des passages des écritures pour leur donner un nouveau sens. Parfois, la traduction s’avère fallacieuse. Généralement, il s’agit de légitimer la nature du Messie, la trinité ou les annonces de la Passion. Sur la question de la relation père/fils du Messie à son Créateur, voici un passage qui est cité:

Pr 30.2 Certes, je suis plus stupide que personne, Et je n’ai pas l’intelligence d’un homme;
30.3 Je n’ai pas appris la sagesse, Et je ne connais pas la science des saints.


30.4 Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu?
Qui a recueilli le vent dans ses mains?
Qui a serré les eaux dans son vêtement?
Qui a fait paraître les extrémités de la terre?
Quel est son nom, et quel est le nom de son fils?
Le sais-tu?


30.5 Toute parole de Dieu est éprouvée. Il est un bouclier pour ceux qui cherchent en lui un refuge. 30.6 N’ajoute rien à Ses paroles, De peur qu’Il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur.

Ici la traduction n’est pas mise en cause, celle du rabbinat est similaire. Le problème est ailleurs. Nous l’avons bien compris, l’attention est portée vers ce petit bout de phrase où après avoir cité des actions inhumaines, il est question d’un père et d’un fils. Bien évidemment, le chrétien s’est contenté de citer le verset 4, s’imaginant que ceux qui le liraient et qui iraient voir le contexte ne trouve rien à redire. En premier lieu, le verset en lui-même pose problème. La question finale concerne le père et il parait curieux d’affirmer qu’il puisse s’agir de Dieu le Père, puisque même en théologie chrétienne Il ne monte et ne descend pas des cieux (dans cet ordre). On pourrait se dire qu’il s’agit du Messie tel que les chrétiens le comprennent. D’ailleurs une fois monté au ciel, il n’en est pas redescendu. Mais les trois questions suivantes ne décrivent absolument pas le comportement du Messie dans les évangiles. Ce sont là des miracles exclusivement divin. Les versets précédents rapportent les paroles d’un simple homme, qui, de plus, se présentent comme démuni de savoir et de sagesse. Ce n’est pas un effet de style ou un excès d’humilité, mais simplement une mise en contexte. Nous comprenons alors que les questions, qui n’en sont pas vraiment si nous le comprenons bien, n’émanent pas de sa personne. Ces questions sont des paroles de sagesse et elles proviennent du Créateur qui s’exprime par la bouche de l’auteur (le livre est originellement une tradition orale). Les versets 5 et 6 invitent le lecteur à rendre véridiques ces paroles et à ne pas les modifier, et partant, à ne pas en déformer l’interprétation. Muni de ces deux passages contextuels, nous pouvons alors simplement répondre à toutes ces questions par une simple réponse: personne. En effet, personne n’a pu faire cela. Si le mot fils apparait, c’est tout simplement parce que la filiation est au coeur de la Bible. Un peu aussi un piège pour ceux qui interprétent comme bon leur semble semble-t-il. Ni le Dieu Créateur, ni le Messie ne sont la réponse à ces questions. Et ni le Prophète, paix sur lui. Ce court passage possède la particularité de détruire la tr.nité des chrétiens et le voyage nocturne des musulmans.
D’où l’intéret de toujours se poser les bonnes questions.

 

Gathas

Les Gathas sont cinq hymnes, attribués à Zoroastre, qui constituent le cœur de la liturgie zoroastrienne. Rédigés en vieil-avestique, intégrés dans l’Avesta, ils se décomposent en dix-sept chants (hāitis) http://fr.wikipedia.org/wiki/Gathas
Chez les zoroastriens les rites sont assez légers, même s’ils ne sont pas mentionnés dans les Gāthās et ne sont pas obligatoires : prier cinq fois par jour pour se rappeler que la droiture est une bonne chose, que le bien est une bonne chose ; http://fr.wikipedia.org/wiki/Zoroastrisme