Dernières modifications le 9 décembre 2018·9 minutes de lecture
Les véritables sorciers ne demandent pas d’argent. Car Satan n’a que faire de votre argent. Il aspire à démontrer qu’il a raison et que les humains sont faillibles et ingrats. Ce sont donc les âmes qu’il convoite. La pauvreté, l’opprobre ne sont donc pas des gages de légitimité pour porter la Parole.
Ce n’est donc pas par la raison que vous pourrez déterminer qui est qui. C’est ainsi. Et cette règle demeurera immuable. Ce principe m’inclut, bien entendu. Aucun raisonnement rationnel ne pourra vous convaincre de m’écouter. Je suis le premier à le déplorer.
La révolution que nous vivons n’est qu’une révolution relative, donc non-absolue. Elle est liée au monde d’ici-bas. Toute la joie et l’espoir d’une vie meilleure ici-bas et qui assure la cohésion de la foule des humbles, ne doit jamais être pour vous l’occasion de la chute et de la perte de Salut. N’oubliez jamais que l’orgueil est le moteur. Apprenez à toujours analyser les motivations profondes qui vous animent dans chaque décisions prises. En ces temps où tout s’accélère, comprenez bien que le droit à l’erreur est de plus en plus restreint et la conséquence de vos actes et paroles est démultipliée.
Eucharisties (1), louanges (7),
Prières de récitation coranique avec prosternations et génuflexions (3).
Ces trois éléments indissociables doivent désormais être le coeur de votre vie.
Depuis le jour où je lui avais annoncé ma conversion, il m’avait proposé régulièrement de participer à un week-end spécial annuel d’une communauté chrétienne bien implantée sur le sol français. J’avais fini par accepter au printemps 2017. Je partais donc en covoiturage avec des chrétiens dans les Alpes. J’accompagnais des jeunes d’une association. Ils avaient obtenu le prêt d’un véhicule pour le week-end, mais n’avaient pas eu l’autorisation de le conduire. Voilà ce qui a facilité mon voyage et mon introduction au coeur de cette communauté. Durant tout ce voyage, je me suis arrangé pour ne jamais trahir mes réelles convictions religieuses. En réalité, par mon apparence de français moyen, personne n’irait imaginer, surtout dans un tel contexte, que je puisse être autre chose que chrétien. Cela ne viendrait même pas à l’esprit de quiconque de me poser la question. Et si l’on évite soigneusement certains sujets, il n’est nul besoin de mentir. Tout le long du trajet, la discussion va bon train. Je gagne la sympathie de mes interlocuteurs. Dans ce genre de situation, je suis pleinement conscient que cela augure de moments difficiles. Il va falloir s’accrocher au moment où tout va basculer. Mais nous n’en sommes pas là.
Sitôt arrivé, je le retrouve. Il est fort occupé. C’est un proche d’un des organisateurs. Il me le présente et lui révèle que je suis musulman. Qu’à cela ne tienne, voilà qui est formidable! J’apprends à ce moment là que parmi les 300 chrétiens présents à ce week-end, il y a un autre musulman “officiel”. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais je vais finir par tomber sur lui vers la fin du séjour.
Ce qui m’avait attiré, c’était l’idée de vivre une expérience enrichissante dans la nature avec d’autre hommes de foi. C’était le pitch. Une sorte de camp scout pour adultes. J’imaginais déjà le même genre de concept avec un mélange de ces chrétiens s’affichant avec une grande ferveur et de musulmans de même nature, c’est à dire tout simplement des salafis. Une union de ces deux groupes me paraissait idéale et prometteuse d’un futur. Idée que je vais vite abandonner en observant la réaction de tous les salafis à qui j’ai pu la soumettre à mon retour. Surement, ces choses se feront après ma mort, me disais-je.
Assez vite, je déchantais. Car si effectivement, nous avons participé à une sorte de course d’orientation entrecoupée d’épreuves qui nous a poussé à sympathiser, nous n’avons jamais vécu d’épreuves suffisamment dures pour révéler les âmes de chacun. L’essentiel du week-end était composé de conférences où j’observais mes voisins prendre des notes, ainsi que des témoignages de foi divers et variés. L’un des intervenants, qui avait eu réellement un parcours chaotique et non une enfance cadrée par une famille catholique traditionnelle, fut la personne qui me toucha le plus et qui me paraissait la plus authentique, même si son témoignage avait été émoussé par l’instrumentalisation qui en avait été faite de trop nombreuses fois. J’avais vécu une expérience similaire lorsque je m’étais rendu à la convention nationale du Parcours Alpha en décembre 2012.
Pour les repas, il me suffisait de laisser penser que j’étais végétarien. J’avoue qu’à certains repas, j’ai eu du mal à me rassasier. Cela peut paraître anecdotique, mais tout de même, on ne peut s’empêcher de se remémorer certains passages des évangiles. Cela aurait peut-être du me mettre la puce à l’oreille.
Les participants étaient composés de deux groupes. Le premier, celui des jeunes, était invité gratuitement à l’événement. 300 euros tout de même, sans compter le transport. Les hommes d’age murs présents me semblaient principalement appartenir aux catégories socio-professionnelles supérieures. Chefs d’entreprise, cadres, etc… Les participants étaient invités à financer le séjour d’un moins favorisé. Ce n’était donc pas les associations qui invitaient les jeunes. Il s’agit là d’un parrainage indirect. Pratique courante entre maçons.
Ne pensez pas que mes voyages sont des vacances. Je ne suis jamais quelque part par hasard. Le dimanche matin, la messe a été célébrée. Parce que nous sommes dans une sorte de pèlerinage, la ferveur est bien présente. L’homme qui officie fait une prière à l’Esprit saint. J’ai alors ressenti le Souffle. Ainsi, Il était bel et bien présent en ces murs. Ainsi, ces hommes étaient bien légitimés pour une telle requête. Je comprenais alors que j’allais devoir reconsidérer mes pratiques rituelles. Ce processus s’est développé dans les mois qui suivirent.
Tout allait bien jusque là donc. Voilà que le dernier soir arrive. Nous sommes réunis dans la salle de conférence. Le week-end va prendre fin. Sa conclusion nous est exposée. Nous allons devoir rédiger une lettre, qui parle de ce que nous sommes à ce moment là. Cette lettre est destinée à nul autre que nous-même, mais dans un temps futur. L’organisation se chargera de la poster dans un temps qu’elle seule déterminera. L’homme que nous serons alors pourra contempler la pensée de l’homme que nous étions. Même si cela n’est pas présenté ainsi, je comprends immédiatement qu’il s’agit là d’un testament philosophique. C’est une pratique courante des francs-maçons. Il s’agit de rédiger une lettre parlant de soi. De mourir à soi, puis de renaître à un nouveau soi. J’étais horrifié de constater cette terrible vérité. Autour de moi, tous ces hommes qui se croyaient fermement chrétiens, étaient enthousiastes. Ils se sont donc mis à la tâche avec ardeur et sincérité. Chacun allant de son coté, il n’était donc plus possible de communiquer comme je m’étais employé jusqu’ici. Je me retrouvais donc seul dans ma chambre. J’ai écrit une lettre avec les quelques idées que j’avais en tête, sans grande conviction. Je ne mettais pas la lettre dans l’enveloppe fournie.
Je savais pertinemment ce qui allait arriver dans la nuit. Nous fumes donc tirés du lit bien avant le lever du soleil. Toutes les images des usinages me revenaient en mémoire. Décidément, la maçonnerie n’a jamais su se renouveler. Après avoir marché un long moment dans la forêt sans trop communiquer avec les autres puisque plongés dans le noir, j’imagine qu’il s’agissait là d’une sorte de marche initiatique nocturne équivalente en symbolisme mais non en intensité au rite initiatique gadz’art, nous sommes parvenus à une clairière. Vous pouvez voir la photo que j’ai pris de la scène en couverture. Nous sommes divisés en deux files qui se rejoignent vers une sorte d’autel. Nous formons un triangle humain dans cette clairière. Petit à petit, nous nous retrouvons en file indienne et nous devons passer devant un prêtre qui nous bénit. Je suis coincé. Pas d’échappatoire. Devant le prêtre, je suis le seul à ne pas faire le signe de croix. Il tique. Il exécute son geste tout de même. Intérieurement, je m’en remets au Créateur et proclame en boucle son Unicité comme pour conjurer tout rituel illégitime. Ensuite, nous devons jeter notre lettre dans un grand coffre en bois. Je jette alors la feuille sans aucune adresse dessus. Je ne la recevrai jamais et je n’en ai cure. J’ai compris à présent pourquoi je suis venu.
Vient l’heure du retour. Je reprends le volant pour de longues heures. Cette fois, l’ambiance est totalement différente. Assez vite, je dévoile ma véritable confession. Des heures et des heures d’âpres discussions s’ensuivent avec de jeunes chrétiens remués dans leurs fondements.
Je pourrais vous parler des pratiques douteuses de l’association caritative chrétienne. Vous seriez surpris. Mais je ne vais pas le faire. Chacun aura ses comptes à rendre. Ce qui m’intéresse plus ici, c’est de déceler la véritable nature des piliers de cette communauté. Face à l’un d’eux, un homme d’un age avancé, et érudit, j’avais osé commettre un crime impensable: délégitimer cette communauté par son nom même. Son nom fait référence à une prophétie qui est attribuée par les exégètes chrétiens au Messie. Il est question d’une jeune fille qui a un fils qui est un signe pour le salut d’Israël. Ce prénom serait donc celui du Roi des rois, du monarque.
Ce prénom signifie “Dieu est avec nous”: Emmanuel
La pseudo prophétie viendrait uniquement de:Esaïe 7:14C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici, la jeune fille('Almah) deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d'Emmanuel.
Où certains prétendent qu’Almah signifie vierge. Or nous trouvons ce mot ailleurs:Proverbes 30:19 La trace de l'aigle dans les cieux, La trace du serpent sur le rocher, La trace du navire au milieu de la mer, Et la trace de l'homme chez la jeune femme ('Almah).
Qui est une image plutôt explicite concernant le statut de virginité.
Le verset est d’ailleurs cité totalement hors contexte. La suite est:
7.15 Il mangera de la crème et du miel, Jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien.
Ce qui ne correspond en rien en la définition chrétienne du Messie.