Photo de couverture: Port-de-Bouc 22.02.12
Nous sommes la nuit du 29.
Poursuivons sur notre lancée. Dans l’article précédent, nous étions témoins de l’alliance passée entre Laban et son gendre Jacob, paix sur lui. Nous découvrions que Laban représente la communauté musulmane par un décret divin. Cette alliance se matérialisait dans un tas de pierres trouvées autour d’eux. Que ces pierres minérales préfiguraient des pierres faites de chairs. Mais ce chapitre n’a pas fini de livrer ses secrets. Nous allons reprendre un peu plus haut:
2 Jacob remarqua que la face de Laban n’était plus à son égard comme précédemment.
3 Et l’Éternel dit à Jacob: « Retourne au pays de tes pères, dans ton lieu natal; je serai avec toi. »14 Pour réponse, Rachel et Léa lui dirent: « Est il encore pour nous une part et un héritage dans la maison de notre père? 15 N’avons nous pas été considérées par lui comme des étrangères, puisqu’il nous a vendues? Il a consommé, oui, consommé notre bien! 16 Certes, toute la fortune que Dieu a retirée à notre père, elle est à nous et à nos enfants; et maintenant, tout ce que Dieu t’a dit, fais le. »
19 Comme Laban était allé faire la tonte de ses brebis, Rachel déroba les Teraphim de son père.
20 Jacob trompa l’esprit de Laban l’Araméen, en s’enfuyant sans lui rien dire.24 Mais Dieu visita Laban l’Araméen dans un songe nocturne et lui dit: « Garde toi d’interpeller Jacob, en bien ou en mal. »
30 Et maintenant que tu t’en vas, parce que tu soupires après la maison de ton père, pourquoi as tu dérobé mon Dieu? »
43 Laban répondit à Jacob: « Ces filles sont mes filles et ces fils sont mes fils et ce bétail est le mien; tout ce que tu vois m’appartient. Étant mes filles, comment agirais je contre elles, dès lors, ou contre les fils qu’elles ont enfantés?
La suite du chapitre se situe dans l’article précédent. Résumons ce passage. Jacob, paix sur lui, souhaite prendre congé de son beau-père et vivre une vie de famille indépendante. Dieu l’encourage à partir. Il est avec lui. Les femmes sont en colère contre leur père pour des question d’argent. Au moment de partir, Rachel dérobe les Téraphim de son père. Dans la version rabbinique, le mot est traduit par pénates. Les biblistes s’accordent pour dire qu’il s’agit d’idoles païennes. Lorsque Laban parle de « mon Dieu » pour parler de Dieu, il est systématiquement traduit par « mes dieux ». Il faudrait absolument faire de Laban un polythéiste. Pourtant le texte hébreu est clair, c’est toujours un singulier. De plus Laban fait un rêve prophétique. Après avoir cherché un moment, il se résout à oublier ses Teraphim et c’est la scène de l’alliance qui commence. Il n’est plus jamais question des Teraphim après cela. Traduit ainsi, le lecteur a du mal à comprendre ce qui lie tout ceci ensemble. De toute évidence il manque une clef de lecture.
Téraphim
Grâce au titre, vous savez que ce sont les Teraphim qui sont la clef de lecture de ce chapitre primordial de la Genèse. En réalité, les Téraphim sont des pierres précieuses, des bétyles. Bétyle vient de Beyt El, la maison de Dieu. Les bétyles servent à marquer un lieu saint. Au temps des Patriarches le culte est mobile, portatif. Plutôt qu’un autel ou une urne de sacrifice, ce sont des pierres qui sont utilisées. A la manière de fidèles qui vont élever un bâtiment flamboyant et des objets de culte de grande valeur (les minbars en font parti), les nomades vont utiliser des pierres précieuses pour rendre le culte. Ces bijoux sont également une garantie sur la vie. Dans des situations extrêmes, ils peuvent être échangés n’importe où contre des biens de première nécessité. On se les transmet de parents en enfants. Ils peuvent servir de dot également. Dans ce récit, nous sommes dans ce dernier cas. Vraisemblablement, Jacob, paix sur lui, aurait donné à Laban un ensemble de pierre précieuses en guise de dot pour ses filles. Mais ses filles ont trouvé cela injuste. D’une part parce qu’elles pensent que leur mari s’est acquitté de sa dot par le travail fourni durant toutes ces années et d’autre part parce qu’elles n’acceptent pas de n’être considérées que comme des biens. Rachel décide donc de reprendre la dot à son père. Laban les poursuit. Mais il finit par se résoudre. Il réalise qu’il a été injuste. Il a compris que ce sont ses propres filles qui ont commis ce vol. Laban ne veut que leur bien. Au fond, il n’est pas tant obsédé par l’argent. Il va donc demander à ce que la dot matérielle qui incarne l’engagement et le sérieux du mari soit substitué par une promesse passée sur un tas de pierre consacré à Dieu. Un tas de pierres grossières prend la place d’un tas de pierres précieuses. Et au fond, de notre point de vue, ce tas de pierres là vaut tout l’or du monde de par la portée théologique qu’il a.
Notons que le mot traduit par « selle », objet dans lequel sont glissés les Teraphim est « Kar » 3733. Or, Kar signifie également « agneau » est ramène invariablement à la figure du Messie dans les évangiles. Ce vol caché dans une selle rappelle celui de la coupe du Pharaon dans Gn 44. La coupe de Gn 44 est une coupe de divination, ce qui nous rappelle que cette croyance s’est retrouvé dans le culte officielle par les Ourim, qui sont devenues également des pierres de divination. Dans la tradition chiite (Allamah Baqir al-Majlisi), il est rapporté une légende similaire, où le Prophète, paix sur lui, aurait consulté la pierre noire à propos de l’alliance des prophètes. Rien de nouveau ici. Toutes les confession ont leur lot de mensonges.
Les pierres précieuses se sont certainement transmises dans la lignée prophétique. Sont-ce celles-là, une partie de celles-là, ou d’autres encore, que l’on va retrouver à Makkah 2400 ans plus tard? Nous serions tenté de penser que ce sont les mêmes, car après tout, la Révélation est remplie de ce genre de petites surprises. Il faut savoir que ce qu’on appelle faussement la pierre noire de Makkah, laissant sous-entendre qu’une pierre extra-terrestre grosse comme une tête d’homme serait enchâssée dans un coin de la Kaaba est en réalité un bloc de résine contenant une poignée de cailloux. La légende explique que ces cailloux sont tout ce qui reste de cette fameuse pierre qui aurait été brisée de multiples fois. Nous comprenons que cette pierre n’a jamais existé et qu’il a toujours été question de cailloux. Tournons-nous vers l’arabe coranique:
Qu 34.34. Et Nous n’avons envoyé aucun avertisseur dans une cité sans que ses gens aisés mut’rafūhā n’aient dit : « Nous ne croyons pas au message avec lequel vous êtes envoyés ».
11.116. Si seulement il existait, dans les générations d’avant vous, des gens vertueux qui interdisent la corruption sur terre! (Hélas) Il n’y en avait qu’un petit nombre que Nous sauvâmes, alors que les injustes persistaient ut’rifū dans le luxe (exagéré) dans lequel ils vivaient, et ils étaient des criminels.
Une traduction de Teraphim תְּרָפִים serait: les précieuses.
Psaume 84
A présent, allons dans une autre direction. Nous restons toutefois dans le sujet de la pierre. Nous allons nous tourner vers le Psaume 84. Il est devenu un incontournable depuis ce fameux 2 février 22 où ce 84 me sautait aux yeux sur le blouson après la messe de la présentation au Temple, et les 84 ans d’Anne.
• Une parenthèse ici, afin de faire une mise au point concernant le mot clef: הִסְתּוֹפֵף (hisṭofef). Il est dit que histofef serait une version hitpael de la racine SFF. La grammaire indique pourtant que pour un verbe mis à la forme hitpael et comportant un waw central, la lettre finale est doublée (hiṯmōwṭṭāh Es 24:19). Il s’agit donc bien de la racine TWF. On pourrait croire à première vue, que le wa se comporte uniquement comme une voyelle dans les verbes, mais ce n’est pas le cas. Par exemple, le wa de la racine ṭwḥ, 2902, plâtrer, se comporte comme une consonne (Lv 14.43 hiṭṭōwaḥ). Il semblerait que le wa de הִסְתּוֹפֵף ait été volontairement transformé en voyelle pour faire disparaitre la véritable racine. Mais je dois être complotiste. Enfin, de par la structure de la phrase, le mot est un verbe à l’infinitif introduit par un verbe conjugué et qui obéit à une règle: à l’hitpael, l’infinitif commence par un Lam (ləhiṯhallêl,לְ֝הִתְהַלֵּ֗ל V-Hitpael-Inf Ps 106.5 pour que je puisse … me glorifier). Or ici, pas de lam. הִסְתּוֹפֵף n’est donc pas un hitpael, mais bien un assemblage de deux racines: HiS+ TWF qui obéit à la règle du doublement de consonne finale d’une racine avec un wa central, qui devrait être prononcé histawafef. (J’émets une hypothèse pour la forme hitpael: הִטּ֣ comme raccourci de la forme hiṭ·ṭū du verbe 5186. natal avec le tav transformé en tet signifiant s’incliner/se tourner indiquant l’aspect réfléchi de l’action. Lv 16.21 wəhiṯwaddāh confesser: louer vers soi)
• Autre point: au cours de mes recherches, je suis tombé sur une interprétation courante chez les biblistes qui consiste à relier le prologue de l’évangile des gens mauvais, dans son passage le plus connu à savoir le verset 14 qui pose l’assise d’un Dieu qui se serait incarné sur terre, avec le Psaume 84. Le lien se ferait pas le verbe résider. « Le verbe aurait résidé » connecté avec la résidence dans la Maison du Ps 84. Même si on traduit incorrectement, les deux mentions du verbe résider sont liés au narrateur du Psaume, qui est un humain. Je ne parviens pas à comprendre la théologie chrétienne parfois. Elle se fait plus mystérieuse que Dieu.
Si laid
Il est possible d’établir un lien pertinent entre un culte à mystère grec et le sujet. En hébreu, le p n’existe pas et la lettre F est utilisée à la place. Nous pouvons ainsi voir une proximité entre le mot tympan, qui désigne un tambour à main, et le mot hébreu tof. Le tof est l’instrument utilisé par la sœur de Moïse, paix sur lui, pour célébrer la disparition de l’armée égyptienne dans la mer en Ex 15.20-21.
20 ***yam, la
proph*tesse, soeur d’Aaron, prit en main un tambourin et toutes les femmes la suivirent avec des tambourins et des instruments de danse.
21 Et ***yam leur fit répéter: « Chantez l’Éternel, il est souverainement grand; coursier et cavalier, il les a lancés dans la mer »
Il est rapporté que toutes les femmes la suivirent sans description du mouvement. Ces deux versets ne sont pas un ajout tardif comme j’ai pu l’écrire en premier lieu et je rejoins là une théorie développée durant l’année 2023, où cette sœur serait en réalité une grande reine d’Égypte qui a survécu à son mari. Comprenons bien que le Pharaon qui vient de disparaitre n’est qu’un rival de son propre fils, qui, si il revenait en Égypte après avoir vaincu ceux qui sont responsables de cette défaite, la couronne lui reviendrait de fait. La mère et son fils ont bien compris que la victoire ne s’obtiendrait pas par la force, il leur faut donc ruser et attaquer par le biais des croyances. C’est ce qu’ils vont faire lors de l’épisode du veau d’or.
https://www.stephanpain.com/2023/03/10/faites-entrer-laccusee/
« la joueuse de sistre de M**t, la joueuse de ménat d’H*thor, la chanteuse d’*toum »
et « [la …de S]*ou, la danseuse d’H*rus»
Ses statues sont les plus grandes de toutes celles des reines. Dans sa tombe, voici ce qu’on lit:
« elle apporte une boîte de vêtements, éternellement; consacre la boîte de vêtements trois fois »
En hébreu, vêtement se dit Beged. La racine a un double sens et signifie trahir, dans le sens de couvrir un secret. Une recherche nous amène vers un verset traduit ainsi:
Es 24.16 Du bout de la terre nous entendons des cantiques: « Gloire au juste! »
Mais moi je dis: « La misère est mon lot, la misère est mon lot! Malheur à moi!
Les violents exercent leurs violences, ils poussent au comble leurs violences.
Mais une traduction plus juste est nécessaire. Tout d’abord, mikkənap̄ désigne un bord. Nous sommes au bord de la terre, donc au bord de la mer. rāzî-lî serait plutôt « ce qui m’est secret » ou « mon secret à moi ». Enfin, le verset finit par :
bōḡəḏîm bāḡāḏū ūḇeḡeḏ bōwḡḏîm bāḡāḏū.
בֹּגְדִים בָּגָדוּ, וּבֶגֶד בּוֹגְדִים בָּגָדוּ
La racine BGD est répétée 5 fois! On peut traduire ainsi:
Es 24.16 Du bord de la mer nous entendons des cantiques: « Gloire au Juste! »
Mais moi je dis: « Mon secret à moi, mon secret à moi! Malheur à moi!
Les mentant ont menti, et les mentant du mensonge ont menti!
et
15 Oui, rendez hommage à l’Éternel dans les régions lumineuses, et, sur les côtes de la mer, proclamez le nom de l’Éternel, Dieu d’Israël.
Cela confirme que l’endroit décrit est au bord de la mer. « dans les régions lumineuses » est Beourim, qui nous renvoie à la trahison par les Ourim. La divination en Égypte nous est rapportée par la coupe en Gn 44. https://www.stephanpain.com/2024/11/17/dans-nos-obscurites/
Nous allons comprendre le processus. Le Psaume 84 invite donc à marcher en silence autour d’un point fixe qui peut être marqué par une ou des pierres afin d’accomplir une fête de pèlerinage. Le verbe utilisé est donc TWF, תּוֹפֵ, ce qui peut être interprété comme le mot tof, תֹּף tympan, avec un wa comme voyelle (mater lectionis). Ce psaume serait daté vers le 11 ou 10ème siècle. Plus tard, vers le 8ème siècle, certains se seraient emparé du texte pour légitimer une pratique déviante: la danse de femmes accompagnées d’un tympan autour d’un tas de pierre. Ainsi ils auraient donné au verbe tawaf le sens de jouer du tof en le prononçant towf, ou plutôt histofef ici (his étant pris comme une forme hitpael alternative altérant le sens dans le cadre du culte à la manière de la version hitpael de yadad (louer) qui devient hiṯwaddāh (confesser). Il s’agirait d’un culte réservée à une élite. Une réadaptation syncrétique d’un culte égyptien. Nous nous passerons bien de la description de toutes les dérives. C’est ainsi que l’archéologie révèle l’émergence vers le 8ème siècle d’un culte orgiaque basé sur cette pratique et centrée sur une divinité femme, C*bèle, qui fut majoritaire dans tout l’est-méditerranéen. Quand nous apprenons qu’elle est dite être née de la pierre, cela achève de nous convaincre. Nous tenons là un indice probant de la naissance d’un culte déviant à partir d’une interprétation alternative des écritures, qui a permis l’introduction ultérieure d’un livre dans le corpus. Le sens initial de tawaf avec le wa comme consonne a fini par se perdre totalement. Sa pratique a pris le nom de haqafot qui n’est pas un terme biblique mais issu de la tradition. Elle intègre une forme de danse dont nous connaissons les versions modernes rabbiniques. Maintenant, quand je vais vous dire que ce culte est originaire de la Phrygie et que cette déesse était représentée accompagnée d’une divinité homme avec un bonnet phrygien, vous allez voir certaines chose d’un oeil tout à fait différent. Je pourrais ajouter qu’elle est surnommée la « mère de d.ieu », mais je serais taquin.
Proposition de chronologie
Patriarches 19ᵉ siècle av. J.-C.
Pratique de l’alliance et du culte à l’aide de pierres (avec possibilité de dérive par déification du support)
19ᵉ dynastie égyptienne
Pratique cultuelle de danses féminines accompagnées d’instruments à la cour (glorification/orgies).
Exode (-1204)
La sœur de Moïse, paix sur lui, accompagne la victoire au bord de la mer avec un tympan, conformément à sa fonction habituelle à la cour. Elle fomente un complot contre son frère pour protéger sa foi.
Période psalmique (11ᵉ-10ᵉ siècle av. J.-C.)
Le tawaf est une marche silencieuse autour d’un amas de pierres. Il marque une forme de pèlerinage sobre, probablement lié à une conception ancienne du sacré centrée sur un point fixe. Le Psaume 84 en garde la trace sous le verbe TWF, qui évoque un déplacement circulaire respectueux.
Ajout du tof et de la danse sous influence ésotérique (9ᵉ-8ᵉ siècle av. J.-C.)
Certains groupes introduisent un accompagnement musical et dansé au rituel. Ce développement reste marginal, mais il correspond à l’émergence de cultes plus expressifs dans le Levant et en Anatolie. Cette transformation reflète peut-être une interprétation plus émotionnelle ou mystique du pèlerinage. Une sorte de syncrétisme ou une volonté de détruire le culte de l’intérieur?
Culte phrygien de C*bèle (8ᵉ-6ᵉ siècle av. J.-C.)
En Phrygie, cette tendance évolue en un culte à mystères où la pierre devient une divinité féminine (la pierre noire de Pessinonte). La musique et la danse y prennent une dimension extatique, réservée aux initiés. Le culte est marqué par des pratiques secrètes, une initiation ésotérique et une dynamique orgiastique. Il devient un marqueur social d’élites cherchant à se distinguer par des rites particuliers. Émancipation du culte.
Abandon et oubli du terme pour décrire la pratique cultuelle dans le monothéisme.
Récupération romaine (3ᵉ-2ᵉ siècle av. J.-C.)
Rome adopte C*bèle en tant que Magna Mater pour des raisons politiques. Son culte est institutionnalisé et devient un instrument de pouvoir. À ce stade, le rituel du tawaf musical a été totalement absorbé dans un cadre religieux impérial, avec des éléments de possession et de transe qui s’éloignent du pèlerinage originel. Le bonnet phrygien, porté par les serviteurs de C*bèle (*ttis, les galli), devient progressivement le symbole de la liberté affranchie dans le cadre romain. À l’origine réservé au culte, il est récupéré comme marque de l’affranchissement, notamment lors de l’octroi de la liberté à des esclaves. Culte exalté.
Les pratiques populaires syncrétiques : Malgré l’interdiction des cultes païens, la mémoire de la Mère des dieux, de la pierre sacrée et des processions musicales survit dans certains rites locaux, fêtes rurales et célébrations « populaires », parfois même christianisées.
Réaction et purification islamique (7ᵉ siècle apr. J.-C.)
L’Islam réintroduit un tawaf strict autour de la Kaaba, rejetant toute influence musicale ou ésotérique. La pierre est restaurée dans son rôle primitif : un point focal du pèlerinage, sans divinisation ni rites initiatiques. L’aspect sobre et universel de la pratique est remis en avant.
Héritage souterrain et retour symbolique dans la modernité
Le rituel, les objets (tympans, danses, bonnet), et l’idée d’un culte à mystères réservé à une élite restent en filigrane de plusieurs sociétés initiatiques jusqu’à l’époque moderne.
Certaines traditions de danse en cercle, l’importance du tambour et même le symbolisme du tawaf sont perceptibles dans les religions à mystères tardives, les pratiques initiatiques gréco-romaines, voire certaines pratiques occultes médiévales.
Retour du bonnet phrygien sous les *umières
Au XVIIIᵉ siècle, la redécouverte et l’usage du bonnet phrygien par les révolutionnaires français marquent symboliquement le retour d’un signe phrygien lié à la « liberté ». Cependant, son sens mystique est désormais effacé pour ne conserver que l’idée d’affranchissement (sous-entendu de Dieu)
Mouvements de libération sexuelle des années 70.
Culte de la terre-mère. Danse psychédélique. Nouvel-age (messianisme culturel).
Culte païen omniprésent dans la république
Cérémonie jeux polythéistes 2024. La divinité masculine associée à la déesse née de la pierre apparait devant des milliards de spectateurs. Agenda politique des mœurs. (messianisme politico-sociétal) Le bonnet phrygien est ancré dans les esprits.
Il est ironique que ce soit les ennemis de Dieu qui viennent légitimer une théorie. Constatons que le progressisme est une farce.
Un nouvel élément
Nous avons vu que ce Psaume renferme la mention de la vallée de Bakkah, le Tawaf, le jaillissement de la source de Zamzam et les autels en tant que nids pour les oiseaux/croyants. Le verset 84.7 est le seul verset de toute la Bible où sont mentionnés Moreh (Madyan) et la vallée de Bakka (Makkah). Je me suis dit qu’en toute logique, dans cette dynamique d’émergence de Pétra et de ses secrets, le Psaume devait contenir aussi quelque chose à son sujet.
Au chef des chantres. Sur la guitthith. Des fils de Qoré. Psaume.
1 Que tes demeures sont aimables, Éternel des armées!
2 Mon âme soupire et languit après les parvis de l’Éternel,
Mon cœur et ma chair poussent des cris vers le Dieu vivant.
3 L’oiseau même trouve une maison, Et le moineau un nid où elle dépose ses petits: Tes autels, Éternel des armées! Mon roi et mon Dieu!
4 Heureux ceux qui habitent ta maison! Ils peuvent te célébrer encore. Pause.
5 Heureux ceux qui placent en toi leur appui! Ils trouvent dans leur cœur des chemins tout tracés.
6 Lorsqu’ils traversent la vallée de Baka (Bakkah), Ils la transforment en une source, tout comme les bénédictions couvrent Moreh.
7 Ils progressent, de force en force, ils se présentent devant Dieu à Sion.
8 Éternel, Dieu des armées, écoute ma prière! Prête l’oreille, Dieu de Jacob! Pause.
9 Toi qui es notre bouclier, vois, ô Dieu! Et regarde la face de ton Messie!
10 Mieux vaut un jour dans tes parvis que mille [autres]; je préfère circumambuler en silence autour de la maison de mon Seigneur, plutôt que le long du cercle des gens de l’iniquité.
11 Car l’Éternel Dieu est un soleil et un bouclier, L’Éternel donne la grâce et la gloire, Il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité.
12 Éternel des armées! Heureux l’homme qui se confie en toi!
Ce n’est certes pas avec la version française que l’on résoudra cette question. Nous cherchons quelque chose qui évoque Raqa’am, Sel’a, Edom, voire Esaü. Muni de cette liste, un mot saute aux yeux: celui qui est traduit par « pause ». Il s’agit en réalité de Selah. Souvenons-nous des racines arabes et l’accentuation de l’action par le Ayn. Nous étions passé de la racine RKB, s’agenouiller, à la racine RKع, s’agenouiller dans le rite de la prière. Comment passer de Sel’a à Selah? Eh bien la réponse nous est donné par les noms divins, Yah, dans la Torah, et Allah dans le Coran. Le h (hé en hébreu, ha en arabe) symbolise le souffle divin dans le Nom. Ainsi pour passer de la pierre minérale de Pétra nommée Sel’a, à la Pierre vivante des disciples du Messie, il faut que le souffle de l’Esprit tombe sur celle-ci. L’interprétation classique relie Sel’a au verbe סָלַל, Salal, élever, exalter. Il s’agit donc ici aussi d’une combinaison de deux racines SLع, Rocher et SLL, élevé, magnifiées d’un h. Cette fois, le Ayn laisse la place au h.
L’oeil se ferme et le cœur s’ouvre.
Il ne s’agirait donc pas d’une pause mais d’une sorte d’injonction à l’égard des Rochers parmi le peuple car les psaumes les concernent avant tout. En observant ce Psaume en particulier, nous comprenons que les Selah s’articulent avec le reste du texte mais seraient mal positionnés. Ils concerneraient les versets qui les suivent. A savoir ici le 5 et le 9:
Selah 5 Heureux ceux qui placent en toi leur appui! Ils trouvent dans leur cœur des chemins tout tracés.
Selah 9 Toi qui es notre bouclier, vois, ô Dieu! Et regarde la face de ton Messie!
סֶלָה מָגִנֵּנוּ, רְאֵה אֱלֹהִים; וְהַבֵּט, פְּנֵי מְשִׁיחֶךָ
Selah Maginnénou, rééh Elohim; ve-habet pené Messiḥéka
Nous allons devoir faire un peu de grammaire pour mettre de l’ordre dans tout cela.
– Si le complément d’objet du verbe voir est « notre bouclier », le sujet Dieu, alors il manquerait ce à quoi le bouclier rapporte puisque ce n’est pas Dieu ici
– Mesilot désigne les voies du Salut.
– leur cœurs est un pluriel
– אַשְׁרֵי אָדָם ne se rapporte pas à « ceux » mais à une personne unique, certainement le bouclier dont il est question au verset 10.
– Force se rapporte à un singulier
4 Heureux ceux qui habitent dans ta maison: ils te loueront encore.
5 Rocher (investi de l’Esprit), homme béni, sa force vient de Toi; les voies du Salut sont dans leurs cœurs.6 Lorsqu’ils traversent la vallée de Baka (Bakkah),
Ils la transforment en une source,
tout comme les bénédictions couvrent Moreh.
7 Ils progressent, de force en force,
ils se présentent devant Dieu à Sion.
8 Éternel, Dieu des armées, écoute ma prière! Prête l’oreille, Dieu de Jacob!
9 Rocher (investi de l’Esprit), notre bouclier, vois, ô Dieu; et regarde la face de ton Messie.
Le verset 5 décrit l’Esprit qui descend sur le Messie pour lui donner sa force. La fin du verset décrit l’eucharistie délivrée dans la Maison à ses disciples qui perdure après la destruction du Temple (c’est ce que signale le « encore » du verset 4: la Maison a muté). Cela semble lié à la première Venue. Le verset 9 (lié à 8: écoute & regard) est en lien avec l’ancrage dans les écritures sous l’autorité du Messie (bouclier). Il s’agit d’avantage de la seconde Venue. Les deux passages encadrent les versets 6 (Bakkah et Moreh) et 7 (Sion) qui sont les versets centraux. L’agencement des versets confirme que Bakkah est Sion.
Paix sur vous
Malik assass Saphwan Haqiqa
Roi fondement Rocher Réalité
Notes
https://biblehub.com/interlinear/psalms/84.htm
https://mechon-mamre.org/f/ft/ft2684.htm
https://mechon-mamre.org/f/ft/ft0131.htm
https://info-bible.org/lsg/01.Genese.html#31
https://biblehub.com/interlinear/genesis/31.htm