Fin de parti·e

« Fin de partie » sont les mots de la petite fille qui nous croise au milieu de cette cité de la banlieue est-parisienne ce 22 mars. Rassurons-nous, elle n’est pas en train de ramer sur une barque dans les airs mais de dévaler sur une trottinette. A peine quelques temps après être entré dans l’appartement, le ciel s’est noirci d’un coup. Il se met à pleuvoir, mais le nuage est localisé juste au-dessus de nous.
Il m’a semblé opportun de ne pas fermer l’orthographe du mot parti/partie. Cela n’a que peu à voir avec une certaine idéologie totalitaire. Nous pouvons même envisager l’expression « Faim de parti », qui laisse envisager de se tourner vers le futur.

Dans l’article précédent nous avons vu de nombreuses choses. L’objectif principal était de dévoiler l’origine et le sens du mot Raqa’am. Dans cette cité, nous trouvons le Rocher (Sel’a), centre du pèlerinage d’Edom. Tandis que d’autre part, nous avons Madyan, la Cité des enfants d’Israël, signifiant de par son nom le lieu de l’expansion de la Loi,  où se trouve le Rocher (Tsur).
Simon est nommé Rocher, afin que le lieu Sel’a minéral se transforme en un lieu humain, fondement d’une assemblée. Il est aussi Baryoun, qui signifie en arabe « se désavouer ».
Enfin, il était prophétisé la révélation du Coran sous l’expression Loi-de-feu en un seul mot: esedat.
Cela fait beaucoup d’informations et de concepts basés sur des jeux avec les mots. Mais ce n’est pas fini.
Cette méthode d’analyse n’est pas originale. En effet, les rabbins fournissent une explication au nom ‘Amram: ‘am, le peuple, Rum, élevé. Nous retrouvons ‘Amram dans le Coran, sous le nom ‘Imran. Ce qui vient lever le doute sur son existence biblique mais ne vient pas trancher sur la généalogie de Moïse, paix sur lui, qui pose des problèmes de chronologie. Il s’agit de l’une des lignés les plus prestigieuses des écritures. En conservant le mot sous une forme classique, il serait basé sur la racine ‘MR, qui signifie « rassembler ». C’est certainement la démarche qu’ont eu les rabbins, en considérant que le père des prophètes Moïse et Aaron, paix sur eux, fondateurs de la nation d’Israël, serait à l’origine du rassemblement d’un peuple élevé.
Suivant la nouvelle compréhension que nous avons des livres de l’Exode et des Nombres, il y a deux bénédictions par le jaillissement d’une eau providentielle pour deux peuples: Israël et Edom. Malgré leur conflit, on peut tout de même considérer qu’ils ne sont pas réellement dissociés dans la mesure où Edom était dépendant spirituellement d’Israël. Ce n’est que lors de la bénédiction de Pierre, que cette dissociation spirituelle va s’opérer.  Cette bénédiction est l’acte fondateur d’une émancipation. Il n’y a pas scission physique, les deux mondes demeurent interconnectés, à la différence du monde arabe qui évolue séparément.

Les lentilles font mal aux yeux

Muni de toute cette connaissance, nous allons pouvoir enfin aborder une question qui me taraude depuis plus de 10 ans. Il s’agit de la cession du droit d’aînesse d’Esaü à son frère Jacob, paix sur eux, pour un plat de lentille. Tout vient à point pour qui sait attendre comme dit le proverbe. Nous voici au coeur du livre de la Genèse:

25.21 Isaac supplia l’Éternel pour sa femme, car elle était stérile, et l’Éternel l’exauça: sa femme Rebecca tomba enceinte. 22 Les enfants se heurtaient à l’intérieur d’elle et elle dit: «Si telle est la situation, pourquoi suis-je enceinte?» Elle alla consulter l’Éternel, 23 et l’Éternel lui dit: «Il y a deux nations dans ton ventre, et deux peuples issus de toi se sépareront. Un de ces peuples sera plus fort que l’autre, et le plus grand sera asservi au plus petit24 Le moment où elle devait accoucher arriva, et voici qu’il y avait des jumeaux dans son ventre. 25 Le premier sortit roux et tout couvert de poils, comme un manteau. On l’appela Esaü. 26 Ensuite sortit son frère, dont la main tenait le talon d’Esaü. On l’appela Jacob. Isaac était âgé de 60 ans à leur naissance.

27 Ces enfants grandirent. Esaü devint un habile chasseur, un homme de la campagne, alors que Jacob était un homme tranquille qui restait sous les tentes. 28 Isaac aimait Esaü parce qu’il lui amenait du gibier, et Rebecca aimait Jacob.

29 Tandis que Jacob faisait cuire un potage, Esaü revint des champs, accablé de fatigue. 30 Esaü dit à Jacob: «Laisse-moi manger de ce roux, de ce plat roux, car je suis fatigué.» C’est pour cela qu’on a donné à Esaü le nom d’Edom.

31 Jacob répondit: «Vends-moi aujourd’hui ton droit d’aînesse.» 32 Esaü répondit: «Je vais mourir. A quoi me sert ce droit d’aînesse?» 33 Jacob dit: «Jure-le-moi d’abord.» Il le lui jura, il vendit son droit d’aînesse à Jacob34 Alors Jacob donna du pain et du potage de lentilles à Esaü. Il mangea et but, puis se leva et s’en alla. C’est ainsi qu’Esaü méprisa le droit d’aînesse.

Le verset 30 voit la répétition de hā’āḏōm. Ce verset explique l’origine d’Edom. En 23 est annoncé le rapport des deux nations. Comme je le faisais remarquer plutôt, le fait que Edom serve Israël indique que le premier est plus élevé spirituellement. Cela fait peut-être  mal à lire pour certains, mais c’est ainsi. Il sera alors opposé que la Torah entérine la cession du droit d’aînesse. Nous allons maintenant nous pencher sur ce fameux plat de lentille: nəzîḏ ‘ăḏāšîm. Plus précisément sur le mot ‘adasim. Dans la mesure où d’autres avant moi se sont permis de couper les mots, et comme nous avons vu que Dieu lui-même en a accolé d’autres pour exprimer des points fondamentaux de la Révélation, personne ne verra d’objection à la découpe de ‘adasim:

  • ‘ada, de la racine ‘D, עֵדָה 5712, qui signifie « Assemblée »
  • sim שׂוּם 7761: établir (Dans la culture hébraïque ancienne, l’acte de placer ou de définir quelque chose était significatif, symbolisant souvent l’autorité, l’intention ou le but. Par exemple, la mise en place d’une pierre comme mémorial ou nommant un leader était des actes qui avaient un sens profond et étaient souvent accompagnés de rituels ou de cérémonies. )

‘adasim contient l’information en devenir d’une assemblée à établir. Pour poser cet acte d’établissement, il faut donc créer une dissociation et c’est là qu’intervient le baryoun, c’est à dire le désaveu/dissociation.

Le plat de lentille disparait alors et Edom/l’Église reprend son droit d’aînesse.

Nous pouvons alors en déduire le réel sens du mot du peuple ‘Ad et confirmer qu’il s’agit bien d’Edom.
Le Deutéronome, comme nous l’avons vu, est un livre assemblé depuis diverses sources. Le Shéma qui est le Credo/Shahada y a donc trouvé sa place. La Shahada n’est pas dans le Coran, mais elle peut se déduire, de même que le Credo à condition d’inclure la tradition romaine. Voici comment il est écrit:

Chemaʿ Yisrā’ēl YHWH elohāynu YHWH eḥāḏ (« Écoute Israël, l’Éternel [est] notre Dieu, l’Éternel [est] un »)

Deux lettres se détachent: Ayn et Daleth. Il est dit qu’elles forment le mot « témoin », ‘Èd. Témoigner de sa foi est le principe d’une attestation de foi. Nous pouvons également former le mot ‘Ad. Comme nous ne conservons que les mots Shem’a, Écoute et Ehad, Unique, nous perdons le nom de Dieu dans la Torah, ainsi que le mot Israël. Nous nous retrouvons bien avec le sens de Sim’on qui décrit une assemblée qui écoute le Dieu unique mais qui n’est pas théophore, c’est à dire dont les écritures ne sont pas révélées mais inspirées au contraire de la Torah et du Coran.

Les pierres

Dans la Genèse, Laban, le beau-père de Jacob, paix sur lui, passe alliance avec ce dernier:

31.44 Maintenant, tiens, concluons une alliance, moi et toi, ce sera comme témoin לְעֵד entre nous deux. »
45 Jacob prit une pierre et l’érigea en monument.
46 Et il dit à ses frères: « Ramassez des pierres. » Ils prirent des pierres et en firent un monceau et l’on mangea là, sur le monceau.
47 Laban l’appela Yegar Sahadouthâ et Jacob le nomma Galed.
48 Laban avait dit: « Ce monceau גַּלְ est un témoin עֵד entre nous deux dès aujourd’hui. »
De là on énonça son nom Galed גַּלְעֵד;
49 et aussi Miçpa מִּצְפָּה, parce qu’il dit: « L’Éternel sera présent  יִצֶף entre nous deux, alors que nous serons cachés l’un à l’autre.

La pierre Galed est témoin de l’alliance entre Jacob, paix sur lui, et Laban. Ce que semble révéler ce passage est que Laban représenterait les hommes qui ne sont pas dans l’alliance d’Abraham et que l’Église sert de lien entre Israël et eux. Galed est formé de Gal, qui signifie « tourner/cercle » et qui est la forme de la pierre décrite par « monceau » et de ‘Ed, le témoin. La Pierre est un cercle témoin. Miçpa désigne un lieu d’observation.
Mais יְגַר שָׂהֲדוּתָא (Yegar Sahadouta) signifie « monceau du témoignage » et est la version araméenne de Galed (גַּלְעֵד). Nous avons la racine שָׂהֲד (Sahad) qui ressemble à l’arabe Shahad. Sahadouta est donc équivalent à Shahada.
De plus yegar ressemble à  أَجْرٌ, ajrun, de la racine AJR. Dans le Coran, ce mot prend le sens de paiement/ récompense ou dot. Ce qui ici prend tout son sens car il s’agit d’une alliance au sujet des filles de Laban. Nous retrouvons ce mot ici:

Qu 28.27 Il a dit: « En effet, je souhaite vous épouser l’une de ces deux filles, sur [la condition] que vous me servez tajuranī pendant huit ans; mais si vous en complétez dix, ce sera [en faveur] de vous. Et je ne souhaite pas vous mettre en difficulté. Vous me trouverez, si Allah le veut, parmi les justes. « 

Dans ce verset, Moïse, paix sur lui, doit travailler pour son beau-père en guise de dot tajuranī. Nous déduisons que Laban, même si il n’appartient pas à la lignée ismaélite, la représente symboliquement ici. Dieu se sert de lui pour déposer son décret d’alliance entre Israël et Ismaël (les peuples).
La pierre de Yegar Sahadouta/Galed ne marque pas seulement une séparation entre Jacob et Laban, mais elle scelle une garantie pour l’avenir de leurs descendances, comme une dot spirituelle. Juifs et musulmans sont frères par Abraham, mais distincts par un pacte ancien qui préserve leurs spécificités.

50 Si tu outrageais mes filles; si tu associais d’autres épouses à mes filles nul n’est avec nous; mais vois! Dieu est témoin entre moi et toi! »
51 Laban dit à Jacob: « Tu vois ce monceau, tu vois ce monument que j’ai posé entre nous deux; soit témoin ce monceau,
52 soit témoin cette pierre, que je ne dépasserai point de ton côté ce monceau, que tu ne dépasseras point de mon côté ce monceau ni cette pierre, dans des vues mauvaises.
53 Puissent nous juger le Dieu d’Abraham et le Dieu de Nahor,  le Dieu de leur père! » Et Jacob jura par le Dieu révéré de son père Isaac.

Les Saints chrétiens, les pierres vivantes, s’ils n’ont pas reçu la responsabilité de la garde des écritures, ont celles d’établir un lien entre les communautés et de veiller en regardant au loin, temps et espace.
A l’inverse, si on dissocie galed et mitspa, alors le produit créé sont des personnes qui focalisent l’attention sur eux (regard) et qui incarnent les dérives de leur temps (témoins). Ils sont ironiquement nommés idoles et dominent la culture occidentale.
La pierre de la Kaaba est un témoignage de reste de paganisme dans l’Islam moderne. Cette pierre s’effacera d’elle-même lorsque les pierres vivantes la supplanteront dans le coeur des musulmans. Les gardiens de la foi, épaulés par leur milices d*ihadistes, feront tout pour contrer cet élan de délivrance. Rien de nouveau ici, juste un nouvel habillage:

Matthieu 23:13 :
« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. »

Marc 7:9-13 :

Et il leur dit: Vous annulez fort bien le commandement de Dieu pour garder votre tradition. Moïse a dit : Honore ton père et ta mère, et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites : Si un homme dit à son père ou à sa mère : Ce dont tu pourrais tirer profit de ma part est Corban, c’est-à-dire offrande à Dieu, vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère, annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition que vous avez établie. Et vous faites bien d’autres choses encore.

Avis: Dans le contexte de cette analyse, certains mots sont explicitement des assemblages de deux mots et vont servir de témoins à la compréhension d’autres mots également structuré ainsi et qui leur sont liés. Il ne s’agit pas d’en faire une règle général d’analyse des écritures. Certains vont même jusqu’à fournir une décomposition lettre par lettre afin d’enrichir leur propos. Je les invite fermement à se débarrasser de cette méthode et d’éviter de trop jouer avec le sens du texte.

Observons quelque chose de fondamental:

  • Ex 17 1-6: 6 mentions du mot peuple (fondation d’Israël)
  • Nb 20 1-12: 9 fois le mot assemblée (qui va donner le mot Église)

Ce qui vient confirmer la distinction des deux lieux de bénédiction fondatrice. Cette série d’article est parti du chapitre 22 d’Ésaïe:

21 Je le revêtirai de ta tunique, fixerai autour de lui ta ceinture et remettrai ton pouvoir entre ses mains;

Ce verset annonçait bel et bien une inversion d’autorité spirituelle.
Mais n’oublions pas que le premier-né demeure Isma’ël, paix sur lui.

Sens du mot Se’ir

Il est souvent mentionné que le nom de la montagne aurait un rapport avec le coté velu. Nous trouvons ceci: vocalisé en sari ou saru, soit « seigneur » en akkadien. Le nom est issu d’une tradition étrangère à la Bible. Le nom est donc peu signifiant. Toutefois, il est pertinent de supposer un lien avec ceci:

53.49. Et c’est Lui qui est le Seigneur de shiʿ’rā , الشِّعرى
50. et c’est Lui qui a fait périr les anciens ‘Ad,
51. ainsi que les Thamud, et Il fit que rien n’en subsistât,

Ainsi shi’ra serait d’avantage le nom de la montagne liée au ‘Ad et Thamud. Que Se’ir signifie Seigneur prend son sens.

Nous pouvons explorer également une autre piste:

10. Quant à celui qui recevra son livre derrière son dos,
11. il invoquera la destruction sur lui-même,
12. et il brûlera dans un feu ardent.

Feu est سَعِيرًا, saʿīran. Le mot est traduit aussi par Fournaise. La pierre minérale Sel’a serait alors située sur le mont du Feu, ce qui fait écho au Feu de l’Esprit qui tombe sur les Apôtres, les pierres vivantes.

Prénoms Esaü et Jacob

Profitons également de cet article pour rectifier le sens des prénoms Esaü et Jacob. Esaü, (en hébreu : עשו/’esav/; en arabe : عيسو, ‘îsou) est issu de la racine עָשָׂה qui signifie « faire/fabriquer/créer ». Nous retrouvons cette racine constamment dès le début du livre de la Genèse. Voici sa première mention (le h final saute à la conjugaison)

 וַיַּעַשׂ אֱלֹהִים  אֶת-הָרָקִיעַ 7      Dieu fit l’espace

Esaü est le fils ainé et préféré de Jacob, paix sur eux. C’est un homme actif et aventureux. Son père a certainement du être inspiré par le processus créatif de la Genèse pour construire un nom à partir du verbe « faire ». Plus tard, Esaü, paix sur lui, va être renommé en Edom qui est très proche d’Adam, paix sur lui, qui fait parti du processus de création initial. Le rouge évoque la couleur de la terre d’où sont issus les hommes. Le pays d’Edom, et notamment Pétra est constitué d’une terre rouge.

La rivalité clanique entre Juda et Edom, la réécriture des textes afin de justifier les postures politiques ont mené à la déformation de l’image d’Esaü/Edom, paix sur lui, jusqu’au sens même de son prénom. Il est devenu celui qui est « velu ». Comme si un Patriarche allait nommer son fils aîné, le velu, en souvenir du choc visuel d’un bébé recouvert de poils. Les gens ne se rendent même plus compte de ce qu’ils racontent. Ils répètent comme des robots des mensonges. Rien dans la Bible ne donne un sens mauvais à la couleur rouge. Tout cela n’est que du paganisme. L’adversaire, que je ne nommerai pas, fait parti de l’invisible. Prétendre qu’il serait d’une couleur particulière n’a pas de fondement. Quant au sang, il appartient à Dieu. L’aspect velu de l’adversaire? Aucun commentaire.
En dehors du paganisme grec, il semble que la couleur rouge pour le mal provient essentiellement du livre de l’*pocalypse, dit de l’envoilement. L’auteur, en dehors de sa prose indigeste,  a repris à son compte une tradition de détestation d’Edom rabbinique. Bien évidemment il a bien pris garde de communiquer sur sa démarche, réduisant ses lecteurs à ses esclaves. Car c’est cela la rançon du mensonge: l’esclavage du péché.
Et dire que ce sont les mêmes qui osent dire que la vérité rend libre.

Chapitre 34 d’Esaïe
Au passage, point positif, nous pouvons nous délester du chapitre 34 d’Ésaïe, qui est un tissu de propagande. Ainsi que nous débarrasser de quelques mentions superflues de Genèse 25. Nous allons les développer car ce ne sont pas des détails. Pour commencer la mention du Tohu Bohu. Dans ce chapitre, il est question de l’anéantissement total et définitif d’Edom, de sorte que plus rien ne pourra y vivre. Mais selon le verset 13, ses vestiges seront toujours visibles. Le chaos témoigne. C’est donc bien à un chaos et non à un vide que les mots Tohu et Bohu sont associés dans le verset 11. Il faut bien comprendre que le sens que l’on donne au Tohu Bohu dans le processus de Création conditionne la vision du monde. Affirmer que Tohu Bohu est synonyme de chaos, implique que l’Ordre divin nait du chaos primordial. C’est le fameux « Ordo ab Chaos ». De ce concept fondateur découle le principe de révolution permanente où l’histoire du monde s’explique par un cycle permanent de destruction de l’ancien pour établir le nouveau. C’est l’exaltation du rebelle. Du point de vue métaphysique, nous comprenons qu’il s’agit bien de l’adversaire ici. L’Ordo ab Chaos confère une dimension supérieure à ce dernier. Le monde serait dirigé par deux entités équivalentes luttant l’une contre l’autre. Il s’agit bien de dualisme.
Tandis que si le Tohu Bohu de la Genèse décrit un vide qui précède un remplissage, le concept fondateur est totalement différent. Il s’agit d’une toile vierge en attente d’une œuvre. Il n’y a donc rien de négatif, ni même de positif, juste un état initial. L’Ordre engendre l’Ordre. Cette vision conditionne alors toute la façon de penser du croyant. Si nous prenons comme exemple la première période messianique, le chaos généré qui a abouti à la destruction de la capitale de Juda, celui-ci a été produit par un ensemble d’individus qui ont accepté une partie de la prédication tout en en refusant les fondements. Les véritables disciples étaient enjoints à ne pas participer et à se mettre en retrait.
Dans le verset 14 sont cités des créatures fantastiques qui vont nourrir les contes parasites de la Révélation. Un personnage féminin est nommé. Nous allons le trouver dans des récits autour d’Adam, paix sur lui, afin d’introduire au plus proche des fondements de l’humanité des concepts destinés à égarer. Reconnaissons l’efficacité de ces textes, puisqu’au 21ème siècle des influenceurs  les enseignent à toute une population avide de connaissance spirituelle et les dirigent dans des voies sans issues.

 Ensuite, nous avons Jacob, paix sur lui. Moins de travail à faire ici, bien sur. Nous sommes sur la racine עָקַב, 6117, équivalente à la racine ع ق ب. En tant que cadet, il est logique de l’appeler « celui qui achève » (le travail accompli par son frère aîné).

Les deux frères jumeaux se complètent alors. L’un va de l’avant et fabrique, tandis que l’autre finalise le travail entrepris. L’un fait le gros-oeuvre, et l’autre la finition. Il est donc bien temps de la réconciliation et l’achèvement d’un travail entrepris depuis près de 4000 ans. Nous pourrons dire sereinement: « Fin de parti/partie »

سَلَـٰمٌ عَلَيْكُم بِمَا صَبَرْتُمْ ۚ فَنِعْمَ عُقْبَى ٱلدَّارِ ٢٤