vendredi 18 octobre 2024

Elbe ani

Je suis sur la petite place de l’église de Cajarc. Je suis à quelques mètres des tables. Le voilà qui apparait. Il est l’attraction du réseau des vidéos. Comme beaucoup, je suis tombé sur celle qui était mise en avant par les algorithmes et je le suivais plus ou moins. Aussi, quand il a annoncé qu’il ouvrait un donativo sur le chemin de Compostelle à Cajarc, je me suis dit que j’allais passer voir. Cela me faisait une occasion de balade dans cette si belle vallée du Lot. Et me voilà. Mais ce jour là, je suis resté dans l’ombre. Je ne me souviens plus trop bien si nos regards se sont croisés. Mais quelque chose me disait que ce n’était pas le bon moment. Et quand j’ai ce sentiment ces dernières années, j’ai appris à ne pas le contredire. Alors je suis rentré à la grange. En 2020, après avoir découvert la grange, j’étais parti en camion vers les Pyrénées. Un court séjour dans la ville au pied des montagnes où convergent une énorme masse de catholiques depuis le monde entier, qui ne m’avait guère enchanté. Un petit tour sur le camino à la frontière. Ma course s’était terminé au bord de la mer en pleine tempête. La vierge Marie était là, sur la plage. Oh, je suis loin d’être idolâtre. Mais vous vous en doutez bien.  https://www.stephanpain.com/2020/10/30/regarde-letoile/ Quelques temps après ce rendez-vous manqué à l’été 2021, j’étais contraint de  repartir vers le sud. Toulouse. Cette fois, l’ambiance était plus pesante. Quelques jours avant  la Vierge était « apparue »  avec ce trou de clef à la place du cœur.

Aujourd’hui, je me lance dans un exercice périlleux. Je vais raconter une histoire qui n’est pas la mienne. Cela est périlleux dans le sens où des signes vont apparaitre dans le récit et que ces signes ne m’ont pas été adressés directement. Je dois donc faire confiance. Inutile de dire que j’ai beaucoup hésité. Si vous voulez avoir des détails, je vous enjoins à visiter sa chaine. C’est un peu plus vivant qu’ici. 2022. Céleste, car c’est son prénom, est dans une phase difficile de sa vie. Il part en randonnée. Il fuit sa vie pour mieux se retrouver.  Cette fois, il y a une nouveauté: un âne. Pour l’instant il ne s’agit que d’un âne de location sur un trajet classique et court: Stevenson. Par certains cotés, je me sens proche de lui. Ce coté un peu brut de décoffrage qui fait que malgré tous les efforts, on ne parvient jamais à passer inaperçu. Le lâcher prise pour partir sur la route est le fruit d’un long travail. Il sait se contenter de peu. Quand je pars, j’ai besoin du confort de mon camion. Je reconnais bien volontiers vivre ses aventures par procuration comme tous les autres. On a tous une bonne raison pour ne pas y aller. Lui, ça l’énerve, il ne comprend pas. Il nous le fait savoir maladroitement. Il faut prendre le personnage comme il est. Et on s’y attache tout de même. La randonnée achevée, il ne sait plus trop quoi faire. Par un heureux concours de circonstances, il se retrouve en possession d’un autre âne et décide de partir vers la fameuse ville des Pyrénées. Il parle souvent des signes. Et je les vois aussi bien sur. Sauf que parfois, je vois des signes qu’il ignore ou qu’il interprète mal et cela finit par se retourner contre lui. Vouloir le conseiller ou critiquer ne s’avère pas vraiment une bonne idée. Pas d’autre choix que d’assister en spectateur et de le laisser apprendre de ses erreurs. Après tout chacun son chemin. Si je suis de ce coté de l’écran, c’est un peu aussi de ma faute. Il nomme sa nouvelle série de vidéo « Le Messager ». Le Messager Céleste accompagné de son âne, sous la protection de la vierge Marie, voyage en pèlerinage vers la fameuse ville en ouvrant son cœur aux nombreux signes. Cela fait beaucoup. En fait de protection, on devrait plutôt dire pour être précis, dans la voie prophétique tracée par la Vierge Marie. Évidemment, je ne préfère pas commenter la théologie qu’il expose. Il est clair que j’ai les oreilles qui saignent parfois. Mais bon, juste un homme du 21ème siècle, abreuvé à différentes sources sans guide pour cadrer tout cela. La foi dans l’évangile est une foi de cœur et non de Loi. Il faut faire abstraction. Un peu isolé, je suis bien content de le suivre jour après jour dans son périple. Les rencontres, les paysages qu’il traverse, tout cela est fort bien mis en scène. Il se crée au fil des jours une véritable amitié entre l’homme et l’animal dont témoignent les spectateurs. Un passage sur Toulouse, une ville où il a beaucoup de souvenirs. Ils font une arrivée remarquée à l’endroit qui est considéré comme un sanctuaire par la communauté chrétienne pour la fête du 15 aout. Il décide de prolonger sa route jusqu’à l’océan. Mais marqué par la fatigue accumulée du travail que nécessite le blog et les conditions rudes de son voyage , il ne conserve pas  le même rythme très soutenu de vidéos. En chemin il rencontre sa compagne. C’est avec elle qu’il part pendant plusieurs mois avec un chariot durant l’année 2023 vers Rome. Le final comble de joie tous les spectateurs.

Et puis voilà qu’il y a quelques jours, il poste une vidéo un peu mystérieuse. Il nous rappelle toute son histoire avec l’âne qu’il appelle affectueusement « Babine ». Il insiste sur tous les signes qui les ont accompagnés le long de la route. Il nous annonce que le vétérinaire lui a révélé la véritable identité de son âne grâce à la puce qu’il porte. Sa date de naissance: 15 aout 2014. L’âne est bel et bien lié à Marie d’une manière ou d’une autre. Et enfin son nom complet: Elbe ani. Il s’agit certainement d’un jeu de mot qui évoque une origine familiale ou des voyages. Je m’attends à ce qu’il livre l’explication de ce nom en lien avec elle, mais il n’en fait rien. La vidéo se termine ainsi. Dans les commentaires, les gens sont enthousiastes. Quelques uns font des suggestions pour la signification du nom, mais rien de probant. J’ai bien vite une intuition. Cela ressemble à de l’hébreu.

En hébreu et en arabe, ani signifie « je suis/moi ». Quant à Elbe, cela pourrait être l’assemblage de El, le nom de Dieu dans la Bible. Et Be le préfixe bien connu des deux langues qui signifie entre autre vers/de/à/en/par (ex: bismillah: par/dans le nom d’Allah). Cela donnerait quelque chose comme « Dieu est en moi ». Dans l’évangile ou le Coran, Marie est celle qui reçoit un souffle divin en elle pour concevoir.

Coran 21:91 Et celle [la vierge Marie] qui avait préservé sa chasteté! Nous insufflâmes en elle un souffle venant de Nous (Rouhina: Notre Esprit) et fîmes d’elle ainsi que de son fils, un signe pour l’Univers.”

Mais ce n’est pas mon explication préférée. Je place un ‘ entre les deux mots. Ce n’est pas une nouvelle lettre mais le signe qui marque le ayn du a. Nous avons alors Elbe’ani. Ce n’est donc plus une suite de 2 mots mais un seul nom théophore. El fait bien référence à Dieu. Mais cette fois il est accolé à be’ani. Nous retrouvons ce mot ici:

1Sm 1.11 Puis elle prononça ce vœu: « Éternel-Cebaot! (Éternel des armées) Si tu daignes considérer l’affliction (be’oni) de ta servante, te souvenir d’elle et ne point l’oublier; si tu donnes à ta servante un enfant mâle, je le vouerai au Seigneur pour toute sa vie, et le rasoir ne touchera point sa tête. »

‘ani/’oni avec un ayn signifie pauvreté ou affliction. Comprenez bien que ce verset n’est pas n’importe quel verset. Il s’agit de l’invocation que fait Anne (Hana), la mère de Samuel, paix sur lui. A ce moment là, elle se tient au seuil du Miskan en présence du grand-prêtre ‘Eli. voir https://www.stephanpain.com/2023/03/31/eli-et-larche/

9 Un jour, après qu’on eut mangé et bu à Silo, Hanna se leva… ‘Éli le pontife se trouvait alors sur son siège, au seuil du sanctuaire de l’Éternel.
10 L’âme remplie d’amertume, elle pria devant l’Éternel et pleura longtemps.

Stérile, elle fait le vœu que si Dieu lui offre un fils, il sera nazir et demeurera attaché au service du Sanctuaire et sous la garde d’Eli. En réalité, cette Anne en annonce une autre: Anne, la mère de Marie.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_(m%C3%A8re_de_Samuel)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_(m%C3%A8re_de_Marie)
Voici le passage coranique miroir:

3.34-36
(Rappelle-toi) quand la femme d’Imrân dit: “Seigneur, je T’ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc de moi! C’est Toi, certes, l’Audient et l’Omniscient.” Puis, lorsqu’elle en eut accouché, elle dit: “Seigneur! Voilà que j’ai accouché d’une fille.” Or, Allah savait mieux ce dont elle avait accouché! Le garçon n’est pas comme la fille. “Je l’ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni.”
https://explore-islam.com/10-versets-honorant-marie-dans-le-coran/

Cette particularité du texte d’un garçon qui est une fille appuie le rapprochement entre les deux personnages. Puis Zacharia, paix sur lui, le prêtre, prend en charge la jeune fille au Temple. Le parallèle entre les deux histoires est saisissant. Samuel et Marie ont tous deux été visités une nuit:

1Sm 3.4 lorsque l’Éternel appela Samuel, qui répondit: « Me voici! »
10 Le Seigneur vint, s’arrêta là et appela comme il avait fait chaque fois: « Samuel!…. Samuel!… » Et Samuel dit: « Parle, ton serviteur écoute. »
.

Lc 1.28  L’ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi.
1.38 Marie dit: Je suis la servante du Seigneur; qu’il me soit fait selon ta parole! Et l’ange la quitta.

Samuel a oint le premier roi d’Israël. Tandis que Marie était la mère du dernier de Juda (il n’y en a plus jamais eu puisque le territoire est passé sous administration romaine puis renommé en Syrie-Palestine après la deuxième guerre; la Judée romaine comprenait Juda et la partie sud de Samarie). Dans la Bible, il est rapporté que Samuel passe son enfance dans le Sanctuaire à Si(lo):

1Sm 2.11 Elkana (le père de Samuel) s’en retourna chez lui à Rama, et le jeune homme resta pour servir le Seigneur, sous les yeux du kohen ‘Éli.
1Sm 3.21
Et l’Éternel se manifesta souvent encore à Si(lo), car c’est à Si(lo) qu’il se manifestait à Samuel par la parole divine.

Or, nous avons vu que Silo serait en réalité le nom Sichem modifié par la main des scribes. Voir: https://www.stephanpain.com/2023/03/31/eli-et-larche/
Dans les évangiles, il est rapporté que le prêtre Zacharia, paix sur lui, de la classe d’Abia (donc descendant du prêtre Abia; la tradition biblique rapporte que Samuel est descendant de  Abiasaph, qui n’est pas un prêtre, fils de Coré, fils de Lévi, les commentaires exégétiques chrétiens ne tentent pas de les rapprocher, ce qui se justifie de par le fait que Samuel n’appartient pas à une lignée de prêtres, c’est d’ailleurs la raison initiale du voeu: promouvoir Samuel à une fonction apparentée), officie au Temple lorsque la bonne nouvelle de son fils lui est faite alors que sa femme est stérile. La ville du Temple n’est pas précisée. C’est un détail qui a son importance mais auquel personne ne fait attention car les chrétiens ont adopté le parti judéen de fait.

Lc 1.11 Alors un ange du Seigneur apparut à Zacharie, et se tint debout à droite de l’autel des parfums.

Il se situe donc tout proche du Saint des saints. D’un autre coté, à Nazareth en Galilée, l’annonce est faite à Marie de la venue miraculeuse de son fils. Aucun lien direct entre les deux personnages qui semblent donc séparés par une distance conséquente si ce n’est leur parenté. L’annonce de la naissance de Marie n’est pas rapportée dans le corpus.
Dans le Coran, l’annonce de Jean, paix sur lui, est rapportée de la même manière, c’est à dire au Temple, sans précision de quel Temple il s’agit (classiquement interprété comme celui de Juda). Ainsi que celle de Marie, paix sur elle, comme nous venons de le voir. Mais les deux évènements ne sont pas connectés par ce que la tradition chrétienne nomme la visitation, mais par un lien bien plus étroit et continu dans le temps:

3.37 Son Seigneur l’agréa alors du bon agrément, la fit croître en belle croissance. Et Il en confia la garde à Zacharie. Chaque fois que celui-ci entrait auprès d’elle dans le Sanctuaire, il trouvait près d’elle de la nourriture. Il dit: “Ô Marie! D’où te vient cette nourriture? ” – Elle dit: “Cela me vient d’Allah.” Certes, Il donne la nourriture à qui Il veut sans compter.”
.

3:42-44 Et (Rappelle-toi) quand les Anges dirent: “Ô Marie! Certes, Allah t’a élue et purifiée; et Il t’a élue au-dessus des femmes des mondes.”
Ô Marie! Obéis à Ton Seigneur, prosterne-toi, et agenouille-toi avec ceux qui s’agenouillent”.
Ce sont là des nouvelles de l’Inconnaissable que Nous te révélons. Car tu n’étais pas là lorsqu’ils jetaient leurs calames [et tiraient au sort] pour décider qui se chargerait de Marie! Tu n’étais pas là non plus lorsqu’ils se disputaient!”

(j’ai modifié incliner par agenouiller, voir https://www.stephanpain.com/2018/02/08/linclination-a-la-genuflexion/)
Le Coran affirme que Marie a été élevée au Temple. De l’autre coté, Samuel a été élevé au Miskan en Samarie. D’après tout le travail effectué dans ces articles, nous avons acquis la certitude que ces deux personnages ont été élevés dans le « même Temple », celui de Sichem, à plus de 900 ans d’intervalle.

Nous avons aussi ce parallèle (l’invocation de Marie est très longue):

1Sm 2.1 Et Hanna se mit en prière, et elle dit: Mon cœur se délecte en l’Éternel, mon front s’est relevé grâce au Seigneur; je puis ouvrir la bouche en face de mes ennemis, car j’ai à me réjouir, Seigneur, de ton assistance.
.
Lc 1.46 Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur, 1.47 Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,

Ainsi que celui-ci:

Lc 1.63 Zacharie demanda des tablettes, et il écrivit: Jean est son nom. Et tous furent dans l’étonnement. 1.64 Au même instant, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia, et il parlait, bénissant Dieu.

Co 3.46 Il (le Messie) parlera aux gens, dans le berceau et en son âge mûr et il sera du nombre des gens de bien. »

Concluons cette première partie sur la proposition que la vierge Marie, surnommée Mater Dolorosa, peut être nommée (à la manière du nom Elna’am qui signifie « Le Seigneur est délice ») également Elbe’ani (  אֵלבָּעֳנִי depuis le texte de Samuel et  אֵלבָּענִי depuis l’âne ) qui signifierait alors quelque chose comme « Souffrance dans le Seigneur » ou bien « Le Seigneur est (dans la) souffrance« .

 

La Vérité vient de ton Seigneur dans la douleur

 

2 jours viennent de passer. Laisser les articles en suspend constitue une sorte de rituel. Les plus courageux ont pu mettre les mains dans le cambouis et comprendre où nous allons. Déroulons donc la suite du programme si vous le voulez bien. Pour l’instant, nous avons traité des similitudes entre Samuel et Marie, paix sur eux, de leur vivant. Leurs histoires ne s’arrêtent pas là. Nous allons nous pencher sur le chapitre 28 du livre de Samuel dont nous allons copier la majeure partie. Tout d’abord, le contexte.

15.23 Car la désobéissance est aussi coupable que la divination, et la résistance ne l’est pas moins que l’idolâtrie et les théraphim. Puisque tu as rejeté la parole de l’Éternel, il te rejette aussi comme roi.
15.28 Samuel lui (Saül) dit: L’Éternel déchire aujourd’hui de dessus toi la royauté d’Israël, et il la donne à un autre, qui est meilleur que toi.

Ensuite, le prophète Samuel part pour oindre David, paix sur lui, comme successeur à la royauté. Celui-ci acquiert sa légitimité en terrassant Goliath. Mais Saul ne quitte pas le pouvoir pour autant.

28.3 Samuel était mort; tout Israël l’avait pleuré, et on l’avait enterré à Rama, dans sa ville. Saül avait ôté du pays ceux qui évoquaient les morts et ceux qui prédisaient l’avenir.
28.4 Les Philistins se rassemblèrent, et vinrent camper à Sunem; Saül rassembla tout Israël, et ils campèrent à Guilboa. 28.5 A la vue du camp des Philistins, Saül fut saisi de crainte, et un violent tremblement s’empara de son cœur. 28.6 Saül consulta l’Éternel; et l’Éternel ne lui répondit point, ni par des songes, ni par l’urim, ni par les prophètes.

Le désaveu à son encontre est confirmé. Il faut comprendre que la prophétie n’a jamais cessé en Israël. A la mort de Samuel, son successeur assure sa fonction dans la théocratie. Le roi est le commandant de l’armée du Créateur. Toute action militaire doit donc être légitimée par le prophète en ministère. Rappelons également la présence de l’Arche d’Alliance qui est sortie du Miskan pour être placée à la tête de l’armée. La sourate al Baqara rapporte le signe de l’investiture de ce roi alors béni: le retour de l’Arche. Le récit prend une tournure vraiment étrange à ce moment là.

28.7 Et Saül dit à ses serviteurs: Cherchez-moi une femme qui évoque les morts, et j’irai la consulter. Ses serviteurs lui dirent: Voici, à En Dor il y a une femme qui évoque les morts.

Traduit en En Dor, il s’agit en réalité de ‘Ayn Dor. Nous pouvons avoir un double sens. Il est à noter que ce mot a été repris dans deux séries de fiction populaires, l’une où il est question d’étoiles et de guerre et l’autre de sorcellerie et de potier. Les initiés qui font passer des messages sont omniprésents dans la culture et les arts. Ayn, en hébreu signifie oeil, mais aussi source. Le ayn est le mal occulte. Il peut être provoqué par la magie d’une sorcière.  Dor est sur la racine dalet waw resh (dal wa ra en arabe). Le sens de Dor peut être maison, cercle, mais généralement il prend le sens de génération (de gens) ou d’une multitude.
La source de la multitude. Le mal occulte de la génération (actuelle).
A noter que dans le verset 33.19, nous trouvons l’expression taduru ayunuhum qui signifie « yeux révulsés » (litt: ils révulsent leurs yeux). Ce qui peut arriver dans un état second lié à une vision.

Mais nous pouvons étudier l’un des versets du Psaume vers lequel nous sommes régulièrement ramené, à savoir le 84 (83).
Voir https://www.stephanpain.com/2022/02/02/84/
Traduit par:

84.11 Assurément, un jour dans tes parvis vaut mieux que mille [autres]; je préfère me tenir au seuil de la maison de mon Seigneur, plutôt que de séjourner dans les tentes de l’iniquité.
בָּחַרְתִּי–הִסְתּוֹפֵף, בְּבֵית אֱלֹהַי;    מִדּוּר, בְּאָהֳלֵי-רֶשַׁע
Bakharti-histofef, bebeit Elohai; midur, baholei resh’a

intéressons-nous d’abord au mot « seuil »: histofef (הִסְתּוֹפֵף). Il est composé de his (הִסְ), mot issu du Strong 2013: hasah, et que l’on peut trouver dans Jg 3.19 sous cette forme en deux lettres et qui signifie « silence » à l’impératif.  Le reste est composé des lettres tav waw fé+fé, comme dans tawaffa.  Ce qui est traduit par se tenir sur le seuil pourrait en réalité décrire le mouvement de circumambulation, c’est à dire le déplacement en cercle autour de la Maison auquel on adjoindrait le commandement du silence. Ce qui est curieux, est que la racine arabe pour signifier cette action n’est pas ta waw fa fa, mais ṭa waw fa fa. L’équivalent du tav תּ hébreu est le Ta arabe. C’est le tet ט qui est équivalent au ṭa. En passant du Psaume au Coran, nous changeons donc de T. Cela nous rappelle la différence entre tur תור et ṭur طور. voir https://www.stephanpain.com/2023/03/13/bayt-tur/
En restant précis sur l’orthographe, la conclusion était qu’il fallait dissocier les deux mots. Si on considère que le changement de T est signifiant dans le cas présent, et que l’action tawaffa est directement connectée  à la maison Twr, alors on peut admettre que le Twr coranique est équivalent au Twr de la Bible. La correction apportée à l’article était donc inutile. La légitimité du passage d’un T à un autre est sous l’autorité messianique. En se basant sur la forme ancienne du tav, à l’époque de la première Venue, le tav ressemblait à une croix. Le Tet moderne ressemble d’avantage à une lettre qui s’enroule sur elle-même. Le Tet archaïque ressemble tout simplement à un Tav avec un cercle autour.

L’opposition ne serait donc pas basée sur l’intérieur/extérieur mais uniquement sur la nature du lieu saint/maudit. C’est à dire que ‘dor’ serait pris ici dans son sens de cercle. Quant au mot « tente », il me perturbe quelque peu. Nous avons la racine a h l. En arabe, nous avons le mot ahli qui signifie peuple/gens ou famille. Dor baholei resh’a pourrait ainsi se traduire en « génération des gens de l’iniquité », mais l’opposition ne fonctionne pas. Initialement on a fait de « dor » le verbe habiter pour créer une opposition sur l’action. Nous ne  pouvons pas donner un autre sens au verset du Psaume avec tawaffa qui indiquerait « avoir son âme emportée » car le b qui indique la préférence dans l’opposition est devant le mot Bayt. Mon avis est que le verbe d’action « histofef » est commun  et que l’opposition ne se fait que sur le lieu, donc dor devient un nom et peut prendre le sens de maison ou de cercle. Ce qui fait pencher pour cercle c’est le verset de Samuel à propos de la source qui évoque une précision géographique.  Le verset pourrait se traduire ainsi:

84.11 Assurément, un jour dans tes parvis vaut mieux que mille [autres]; je préfère circumambuler en silence autour de la maison de mon Seigneur, plutôt que  le long du cercle des gens de l’iniquité.

Nous allons nous intéresser à un verset du Coran qui suscite la controverse. Les uns et les autres se justifient de leur interprétation par des arguments théologiques. Voici la traduction usuelle:

3.55 (Rappelle-toi) quand Allah dit: « Ô ‘Isa (Jésus), certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre t’élever vers Moi, te débarrasser de ceux qui n’ont pas cru et mettre jusqu’au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas. Puis, c’est vers Moi que sera votre retour, et Je jugerai, entre vous, ce sur quoi vous vous opposiez.

La traduction donne un compromis entre certains qui traduisent par « te faire mourir » et d’autres par « te prendre (au ciel) ». Il semblerait que le deuxième avis est majoritaire et que les musulmans prétendent que le Messie a été élevé au ciel de son vivant et qu’il devrait donc en redescendre à l’age adulte. Ce qui exclut un Messie né d’une mère et qui a vécu sa vie terrestre avant d’entrer en ministère. Ils se basent sur des hadiths, cela va sans dire. Il se trouve que le début du verset ne contient pas des verbes mais des participes. innī (wa)rāfiʿuka ilayya signifie littéralement: je suis ton Éleveur vers Moi. La subtilité ici c’est qu’il n’y a pas de conjugaison, donc pas de repère temporel. La partie qui alimente les polémiques est situé à l’intérieur du passage précédent. Nous reprenons le innī. innī  mutawaffīka. La grammaire classique indique qu’il s’agit d’un participe sur la racine waw fa ya. Nous reconnaissons en réalité le participe sur la base du verbe tawaffa. tawaffa est généralement employé dans le Coran pour évoquer la mort. Le sujet de l’action peut être Dieu ou l’humain, indifféremment. De manière brute, on peut donc interpréter comme Allah emporte son âme. Mais comme nous sommes arrivés à ce verset  par la voie de l’acte rituel, alors nous pouvons interpréter en un sens sacerdotal qui vient compléter le sens prophétique/deutéronomique (initial de la première Venue). C’est à dire que le tav qui symbolise la voie prophétique est entourée par le cercle qui symbolise la voie sacerdotale et devient un tet. De même le ta coranique devient un ṭa. La traduction qui réalise l’Arche entre les deux voies serait:

3.55 quand Allah dit: « Ô ‘Isa (Jésus), certes, je suis ton Circumambulé et ton Éleveur vers Moi.

Ce qui signifie que le Messie circule directement autour d’Allah sans avoir recours à une Maison. Ce faisant, il est élevé. Cela confirme le passage du troisième voile du Miskan. La Kaaba n’est plus nécessaire, ni l’autel des églises (ou pour être plus exact théologiquement, le Tabernacle devant lequel l’autel est placé). L’Esprit est accessible directement. Nous sommes entrés à l’intérieur du Saint des saints. Cette compréhension est facilitée par mon ressenti. Je vous invite donc à suivre ma voie.

Conclusion: Ayn Dor évoquerait donc une source jaillissant dans un endroit en forme de  cercle et également le mal occulte de la génération.

Reprenons le récit:

28.8 Alors Saül se déguisa et prit d’autres vêtements, et il partit avec deux hommes. Ils arrivèrent de nuit chez la femme. Saül lui dit: Prédis-moi l’avenir en évoquant un mort, et fais-moi monter celui que je te dirai. 28.9 La femme lui répondit: Voici, tu sais ce que Saül a fait, comment il a retranché du pays ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir; pourquoi donc tends-tu un piège à ma vie pour me faire mourir? 28.10 Saül lui jura par l’Éternel, en disant: L’Éternel est vivant! il ne t’arrivera point de mal pour cela.

Il est étrange que le roi désavoué cherche à contrevenir à un ordre qu’il a lui même donné.

28.11 La femme dit: Qui veux-tu que je te fasse monter? Et il répondit: Fais moi monter Samuel.

Si le prophète vivant ne peut lui répondre, pourquoi s’adresser à un prophète mort? Cela n’a apparemment aucun sens. Ce faisant, il aggrave sa situation auprès de Dieu.

28.12 Lorsque la femme vit Samuel, elle poussa un grand cri, et elle dit à Saül: Pourquoi m’as-tu trompée? Tu es Saül!
28.13 Le roi lui dit: Ne crains rien; mais que vois-tu? La femme dit à Saül: je vois un dieu qui monte de la terre.
28.14 Il lui dit: Quelle figure a-t-il? Et elle répondit: C’est un vieillard qui monte et il est enveloppé d’un manteau. Saül comprit que c’était Samuel, et il s’inclina le visage contre terre et se prosterna.
28.15 Samuel dit à Saül: Pourquoi m’as-tu troublé, en me faisant monter?
Saül répondit: Je suis dans une grande détresse: les Philistins me font la guerre, et Dieu s’est retiré de moi; il ne m’a répondu ni par les prophètes ni par des songes. Et je t’ai appelé pour que tu me fasses connaître ce que je dois faire.
28.16 Samuel dit: « Pourquoi donc me consultes-tu, puisque l’Éternel s’est retiré de toi et qu’il est devenu ton ennemi? 28.17 L’Éternel te traite comme je te l’avais annoncé de sa part; l’Éternel a déchiré la royauté d’entre tes mains, et l’a donnée à un autre, à David.
28.18 Tu n’as point obéi à la voix de l’Éternel, et tu n’as point fait sentir à Amalek l’ardeur de sa colère: voilà pourquoi l’Éternel te traite aujourd’hui de cette manière. 28.19 Et même l’Éternel livrera Israël avec toi entre les mains des Philistins. Demain, toi et tes fils, vous serez avec moi, et l’Éternel livrera le camp d’Israël entre les mains des Philistins. »
28.20 Aussitôt Saül tomba à terre de toute sa hauteur, et les paroles de Samuel le remplirent d’effroi; de plus, il manquait de force, car il n’avait pris aucune nourriture de tout le jour et de toute la nuit.

Une vague de question assaille le lecteur croyant. 4 solutions s’offrent à nous:

  1. Le passage est-il inventé?
  2. Est-ce un démon qui apparait?
  3. Est-ce que la femme ment pour éviter la mort?
  4. Est-ce réellement Samuel qui communique avec Saul?

Comme le font remarquer certains, le roi déchu est mort au bout de trois jours. La prophétie est donc fausse. La solution 4 est donc à écarter, si tant est qu’elle fut crédible, dans la mesure où un prophète ne parle pas de lui-même mais rapporte ce que Dieu lui révèle et que prophète ou pas, faire parler les morts est une abomination condamnée par la Torah. Il parait peu probable que la femme mente, car elle aurait dû connaitre la prophétie antérieure qui n’a certainement pas dû sortir du cadre de la cour royale. Si le passage est une invention introduite pour servir un narratif extérieur à la Révélation, alors cette introduction est de la volonté de Dieu. Que l’on tourne la question en tout sens, le fait est que ce récit fait apparaitre Samuel après sa mort.

A présent, nous allons quitter la terre promise et faire un bond en avant dans l’histoire et dans l’espace. Nous voilà au milieu du 19ème siècle à Rome. La chrétienté occidentale est menacée: la République étend son influence sur l’Europe depuis plus de 50 ans. Les penseurs des _umières ont osé l’impensable: critiquer l’interprétation des textes par Rome. Il est logique que Rome doit réagir, raviver la foi. Les opposants au Livre considèrent que l’Exode est un mythe fondateur au même titre que ceux d’autres civilisations. Parfois dans l’histoire de la Révélation, pour redonner une impulsion à la foi, il faut réactualiser les mythes fondateurs. Le pape en exercice, je cite,  se caractérise en effet par son « intransigeance » qui refuse toute « transaction » avec les quatre principales causes des « malheurs du temps », selon sa terminologie : l’esprit de la Réforme protestante, la philosophie des _umières, l’héritage de la Révolution française et le libéralisme étatique. Tout est en place pour que la chrétienté se manifeste à la face du monde dans toute sa splendeur. Comme le dit si bien le Coran, le Diable s’empare des vœux pieux des prophètes pour y glisser ses mensonges. Voilà bien un boulevard car aucun prophète n’est à l’horizon. Et voilà ce que dit l’introduction du texte alors dévoilé au grand public:

« Par l’autorité de Notre Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux Apôtres Pierre et Paul, et par la Nôtre, Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine selon laquelle la bienheureuse Vierge Marie fut dès le premier instant de sa Conception, par une grâce et un privilège spécial de Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée et exempte de toute souillure de la faute originelle, est révélée de Dieu, et que par conséquent elle doit être crue formellement et constamment par tous les fidèles. »

J’ai fini par barrer intégralement ce texte. Que dire? Rien en fait. Je crois qu’il n’y a plus rien  à dire. Je peux, sans trop m’avancer, prétendre que l’autorité des croyants est équivalente à l’autorité du roi désavoué. Les 4 ennemis modernes désignés ont remplacés les philistins. Face à la menace, et à l’absence de Signes venant du Ciel, l’autorité fait appel à un personnage de la Révélation qui est mort.

4 ans plus tard, une jeune bergère des Pyrénées aurait rapporté la parole de la Vierge Marie qui lui serait apparu dans une grotte d’où jaillit une source. Elle viendrait opportunément confirmer le dogme énoncé. Un souffle nouveau parcourt la chrétienté. Elle va bientôt affluer en une multitude.

Samuel n’est pas revenu d’entre les morts pour parler à l’autorité désavouée du peuple des croyants.
La Vierge Marie n’est pas revenue d’entre les morts pour révéler à l’autorité désavouée de l’Église. Ni jamais d’ailleurs.

Le récit biblique rapporte que l’autorité désavouée, contemplant son échec, s’est donné la mort, dans un acte ultime de rébellion face au Créateur.
Pour ma part, concernant le récit moderne, j’opterais pour la solution 2. Je propose d’ailleurs un nom pour l’entité traduit en français par: Nisis Nisoumise. La Dame aurait en réalité dit: Que soy era Nisis Nissoumiciou.
Ceci est mon apport personnel. Je n’ai pas autant de talent que Dieudonné, certes. Il faut bien rigoler, il ne nous reste plus que ça. Vous l’auriez pris au sérieux, peut-être que tout cela se serait mieux passé. Car j’imagine qu’à présent nombreux sont ceux qui regrettent amèrement cette époque.
Comprenons bien que je ne suis pas en train d’accuser l’autorité catholique d’avoir monté cette histoire de toute pièce. Je constate simplement que de nombreuses apparitions ont été rapportées dans l’histoire, surtout dans cette région. Nombre d’entre elles ont été ignorées car réalisées par des démons peu ambitieux qui corrompaient des hommes pour des buts locaux. Là nous avons affaire à une entité avec une vision étendue et historique, il s’agit d’un des bras droit de l’adversaire. Les intérêts des deux parties se sont retrouvés sur la promotion de ce dogme. Non pas qu’il soit faux, là n’est pas la question. Le Coran rapporte le statut spécial de pureté de la Vierge, ainsi de l’ordre qui lui est donné de s’agenouiller avec ceux qui s’agenouillent. Nous comprenons qu’il s’agit bien des chrétiens puisque les musulmans ne s’agenouillent pas. Cela ne signifie pas pour autant prier la Sainte. C’est Dieu qui décide qui intercède pour qui.
Reconnaissons que l’emplacement choisi pour le parc d’attraction catholique qui défie le pouvoir républicain est judicieux: le panorama sur les Pyrénées est vraiment superbe. Les mouvements écologistes n’étaient pas aussi puissants à cette époque qu’ils le sont actuellement en Ardèche. (petite balle perdue au passage pour une communauté qui mérite d’être purifiée et de ne pas se laisser manipuler et que j’affectionne personnellement)

Avant de vous quitter, la touche finale: Ayn Dor
Extrait d’un article sur le sujet de la restauration de la grotte (après son inondation en 2013) où viennent déambuler les pèlerins le long de la paroi:

Pour revenir à l’esprit initial de grande simplicité pour les pèlerins, ils prévoient un aménagement différent de ce qui existait auparavant, « tout en carré et octogonal« . La forme désormais retenue est la « courbe«  pour épouser les formes de ce site classé.

Paix sur les âmes de bonne volonté.