Dernières modifications le 26 avril 2023·22 minutes de lecture
En préambule, vous pouvez lire un article très technique qui livre un schéma de la Révélation:
https://www.stephanpain.com/2020/02/13/des-elus-aux-nations/
Et ceci: https://fr.wikipedia.org/wiki/Parabole_des_vignerons_infid%C3%A8les
La parabole des vignerons a déjà été abordée dans ces articles mais pas de manière satisfaisante. C’est un sujet ardu qui ne s’adresse pas à tout le monde. Les vignerons dont il est question ici sont des érudits en théologie. C’est donc plutot logique. Elle traite de l’élection et de l’Alliance. De même l’interprétation que j’ai donné de la parabole des Noces ne me satisfaisait pas. Avec toute la bonne volonté du monde, si l’on ne possède pas un certain bagage, et si on n’a pas les clefs de compréhension, on restera en surface. L’enjeu est de taille pour les uns et les autres qui campent sur leurs positions depuis 2000 ans.
Dans les évangiles, elle se situe juste après la purification/marchands du Temple. La constitution d’un groupe de disciple est terminée. Les paraboles d’enseignements ont été dispensées. L’entrée dans la cité a marqué la reconnaissance de la royauté par le peuple. A cette royauté est directement connectée l’abolition du Temple et la délégitimation de ceux qui l’administrent. C’est l’affrontement direct et brutal avec les élites sacerdotales. La conséquence est la condamnation.
Cependant, un dialogue est établi car ces élites sont en proie à des discussions internes. Il convient de statuer rapidement car le prophète ne leur laisse pas le choix: ils ont des comptes à rendre aux romains et une position d’autorité à défendre.
Mt 21.23 Jésus se rendit dans le temple, et, pendant qu’il enseignait, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent lui dire: Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné cette autorité?
Ce qui va suivre est donc déterminant. Quelle va être leur attitude? Vont-ils se soumettre ou bien condamner un faux prophète? Ils engagent là leur propre Salut mais aussi celui des croyants puisqu’ils en ont la responsabilité.
Les versets 25 à 32 rapporte la première partie de la réponse. Ici, il est question de Jean, paix sur lui. Les élites n’ont pas reconnu son autorité alors que les gens du commun l’ont fait. Ils l’ont fait de manière naturelle et non en se posant de grandes questions théologiques. Ils ont suivi leur coeur.
21.32 Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n’avez pas cru en lui. Mais les publicains et les prostituées ont cru en lui; et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas ensuite repentis pour croire en lui.
Les publicains et les prostitués étaient considérés comme les gens les plus éloignés de la foi du peuple d’Israël. Il est fort possible qu’ils n’avaient pas droit d’accéder au Temple. De nos jours, la Quenelle a été balayée d’un revers de main, condamnée comme un geste obscène ou rappelant les « heures les plus sombres » par la caste politico-médiatique. La caste religieuse s’est contenté d’ignorer purement et simplement. Les expressions « guide-nous vers la lumière » ou le « patron », ou encore le « prophète », parmi tant d’autres qui sont reprises par le peuple ont tout simplement été considérées comme de vulgaires reprises de sketchs sans plus de portée.
Lequel des deux a fait la volonté du père? dit l’évangile. En effet. Qui fait la volonté du Père? Celui qui met le doigt sur les injustices quitte à se faire passer pour un simple clown ou bien celui qui se drape de sainteté et qui veille bien à conserver une parole consensuelle? Oh, rassurez-vous, ceux qui se drapent de sainteté savent très bien quoi dire pour avoir l’air de trouver une cause à défendre alors qu’il ne s’agit ici que de jouer le rôle d’opposition contrôlée. Un système pérenne est un système en mesure de générer sa propre contradiction et de la garder toujours sous contrôle. Prôner la paix en se positionnant du coté des oppresseurs par exemple.
Ce parallèle étant fait, voyons la suite. Nous entrons dans la parabole des vignerons.
21.33 Écoutez une autre parabole. Il y avait un homme, maître de maison, qui planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, y creusa un pressoir, et bâtit une tour; puis il l’afferma à des vignerons, et quitta le pays. 21.34 Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa vigne. 21.35 Les vignerons, s’étant saisis de ses serviteurs, battirent l’un, tuèrent l’autre, et lapidèrent le troisième. 21.36 Il envoya encore d’autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers; et les vignerons les traitèrent de la même manière. 21.37 Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant: Ils auront du respect pour mon fils. 21.38 Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux: Voici l’héritier; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage. 21.39 Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. 21.40 Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons?
21.41 Ils lui répondirent: Il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en donneront le produit au temps de la récolte.
D’ailleurs, pourquoi une parabole? Pourquoi ne pas exposer la problématique directement? Surtout que dans le contexte, les personnes visées sont les interlocuteurs. On peut imaginer qu’il s’agit de mettre les choses dans une perspective neutre qui parlera à tout le monde. Et puis aussi de laisser la chance aux personnes visées de visualiser les choses avec du recul. Enfin, il apparaît plutôt évident que ces paraboles sont destinées à traverser le temps pour placer d’autres personnes en perspective. Il ne faut donc pas s’attacher à la situation de l’élite sacerdotale du Temple de Jérusalem du premier siècle, mais à l’esprit qui émane de cette démarche intellectuelle. Car ici, clairement, il ne s’agit pas d’un enseignement spirituel, bien qu’il puisse être employé comme tel, mais bien d’une déclaration de guerre politique. Il est question de légitimité de l’autorité.
Nous allons dans un premier temps, tacher de mettre au clair cette parabole telle qu’elle s’applique au moment où elle est prononcée. Généralement, catholiques comme protestants fournissent une explication plutôt cohérente.
Le maître est le Créateur. La vigne est Israël en tant que peuple. C’est une référence à Esaie 5.1 à 5.7 (Esaie 5.7 La vigne de l’Éternel des armées, c’est la maison d’Israël) Dans ce passage, la vigne est détruite: Je la réduirai en ruine. Cela annonce la proche conquête par les empires voisins et les déportations. Ici, les vignerons sont l’élite sacerdotale ainsi que tous ceux en charge de l’enseignement religieux. La haie symbolise la Loi qui sépare ceux qui sont l’Alliance et ceux qui n’y sont pas. Le pressoir symbolise le travail fait sur chacun afin d’en extraire le meilleur. La tour est, à mon avis, l’autorité politique qui veille à protéger physiquement le peuple des menaces extérieures.
Ensuite, nous avons les serviteurs. Ce sont les différents prophètes envoyés. Ils ont été rejetés.
Vient le tour du fils. Il s’agit bien sur du Messie. Il ne s’agit pas ici de prétendre à une filiation divine. C’est la structure narrative du récit qui impose le personnage. C’est une personne qui n’est plus un serviteur mais celui qui est amené à hériter de l’autorité. Il est tué.
La réaction des interlocuteurs, qui n’ont alors pas compris la parabole, est de condamner les vignerons. C’est aussi cela la fonction d’une parabole: laisser les concernés se condamner eux-mêmes en restant en surface.
Pour qu’ils puissent comprendre, il faut ajouter ceci:
21.42 Jésus leur dit: N’avez-vous jamais lu dans les Écritures:
La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle;
C’est du Seigneur que cela est venu, Et c’est un prodige à nos yeux?
21.43 C’est pourquoi, je vous le dis, l’autorité royale instituée par Dieu vous sera enlevée, et sera donné à un peuple qui en rendra les fruits.
21.44 Celui qui tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.
C’est à dire une citation scripturaire et le dévoilement de celle-ci en en donnant la clef d’interprétation. Eh oui, le principe des paraboles n’est pas propres aux évangiles. La Bible en est remplie.
Première correction, et pas des moindres, il serait question ici du royaume. Selon la compréhension usuelle, ce royaume serait le monde à venir. Mais lorsque l’on regarde la définition du mot grec, on réalise que le mot aurait plutôt le sens de royauté ici, c’est à dire d’autorité religieuse. J’ai donc préféré corriger la traduction. Il s’agit donc de placer de nouveaux vignerons et non de retirer le Salut à tout un peuple. La nuance est de taille. Remarquez bien qu’ici, il n’est pas question d’arracher la vigne et de la remplacer.
Ensuite, nous avons cette fameuse pierre d’angle et les dégâts qu’elle cause. Très facilement, nous savons qu’il est question du psaume 118. C’est à partir de ce moment là que les choses se gâtent. Si les élites sacerdotales réalisent soudainement que l’on parle d’elles, c’est bien qu’il y a un élément qui leur apparaît clair. Or, si l’on se réfère à l’exégèse tant traditionnelle que réformée, l’explication de ce passage demeure obscure. A croire que ceux qui abordent ce passage pensent qu’il n’a que peu d’importance. D’ailleurs, ceux qui se nourrissent de leur travail, à savoir les croyants de base, n’ont pas besoin d’explications supplémentaires à propos du conflit d’autorité entre le Messie et les élites sacerdotales. Tout le monde a bien compris le drame qui se joue à cet instant.
Pourtant la citation est bien là. Elle n’est pas superflue. Toute personne qui est en recherche ressent quelque chose qui jaillit du texte: nous sommes dans une mise en abyme! Gardez bien cette idée en tête jusqu’au bout.
Oui, car c’est là où cela devient amusant. Voici la partie du psaume concernée:
118.21 Je te loue, parce que tu m’as exaucé, Parce que tu m’as sauvé.
118.22 La pierre (eben) qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la sommitale (lerosh) en angle (pinnah).
118.23 C’est de l’Éternel que cela est venu: C’est un prodige à nos yeux.
118.24 C’est ici la journée que l’Éternel a faite: Qu’elle soit pour nous un sujet d’allégresse et de joie!
118.25 O Éternel, accorde le salut! O Éternel, donne la prospérité!
Si l’on mène une recherche sérieuse, on finit par comprendre que ce psaume est l’accomplissement d’un passage d’Esaie 28:
14 Ecoutez donc la parole de l’Eternel, moqueurs, Vous qui dominez sur ce peuple de Jérusalem! 15 Vous dites : Nous avons fait une alliance avec la mort, Nous avons fait un pacte avec le séjour des morts; Quand le fléau débordé passera, il ne nous atteindra pas, Car nous avons la fausseté pour refuge et le mensonge pour abri. 16 C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: Voici, j’ai mis pour fondement (yisad) en Sion une pierre (eben), Une pierre éprouvée, une pierre angulaire (pinnat) de prix (yiqrat), Solidement posée; Celui qui la prendra pour appui n’aura point hâte de fuir.
Il semblerait que le rédacteur de l’évangile lui-même n’ait pas compris la référence. On voit bien qu’il est question des élites sacerdotales dans la situation de la venue du fléau. Rappelez-vous le moment de la Pâque: c’est le moment où l’ange de la mort passe autour des maisons. Ceux qui ont mis le sang sur le linteau sont épargnés par la mort. La Passion c’est la nouvelle Pâque. Il n’est pas question de renaissance mais de garder sa vie! Métaphoriquement donc de choisir la vie éternelle offerte par le Messie.
Esaïe indique la pierre en fondation. Le psaume dit que cette pierre a été refusée par les bâtisseurs. Puis que de pierre de fondation, elle est devenue pinacle, c’est à dire la pierre la plus haute de l’édifice. En effet, une pierre d’angle peut être base comme sommet. Mais si on ne connecte pas le psaume avec Esaie, on ne comprend pas pourquoi la pierre a pris cette nouvelle place. On ne sait pas où elle était auparavant. D’autant plus que le psaume insiste bien sur le fait qu’il s’agit là d’une merveille du Créateur. L’évangile de Mathieu dévoile sa forme: pyramidale. (Celui qui tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.)
Ce qu’ils bâtissent est une pyramide symbolique d’homme, où ils se placent vers le haut. Ils sont les héritiers spirituels des égyptiens. L’évangile donne la clef de lecture du psaume qui annonce l’accomplissement d’Esaïe. La pierre divine n’est pas le Messie comme l’affirme les chrétiens. (la pierre est élevée) Pour l’instant, si je devais la définir, elle symboliserait quelque chose qui a à voir avec la foi, la piété ou l’humilité. Ce qui était la base de la constitution de la communauté des croyants (le noyau familial des Patriarches) en est devenu le sommet (l’exemple à suivre des prophètes).
Pour ceux qui n’ont pas saisi, à plat ces deux pyramides deviennent de simples triangles. Imbriqués l’un dans l’autre, ils forment une étoile bien connue. Éclairée par le Souffle, elle devient jaune et brillante.
Comme je l’expliquais, il y a de cela plusieurs années, le triangle pointe en bas symbolise l’humilité face au Créateur: c’est la tâche du croyant. Le triangle pointe en haut, la transcendance, l’élévation par l’élection divine. Ceux qui ne respectent pas ce principe sont les mécréants. Ainsi nous avons:
Matthieu 23.11 Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
12 Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé.
Mais alors pourquoi la référence à Esaie n’apparaît pas dans les évangiles tandis que certaines références scripturaires y ont été abusivement ajoutées afin de servir des propos théologiques secondaires? La réponse est simple. Elle s’y lit:
1 Malheur à la couronne superbe des ivrognes d’Ephraïm, A la fleur fanée, qui fait l’éclat de sa parure, Sur la cime de la fertile vallée de ceux qui s’enivrent ! …
3 Elle sera foulée aux pieds, La couronne superbe des ivrognes d’Ephraïm; 4 Et la fleur fanée, qui fait l’éclat de sa parure, Sur la cime de la fertile vallée, Sera comme une figue hâtive qu’on aperçoit avant la récolte, Et qui, à peine dans la main, est aussitôt avalée….
7 Mais eux aussi, ils chancellent dans le vin, Et les boissons fortes leur donnent des vertiges; Sacrificateurs et prophétiseurs chancellent dans les boissons fortes, Ils sont absorbés par le vin, Ils ont des vertiges à cause des boissons fortes; Ils chancellent en prophétisant, Ils vacillent en rendant la justice.
8 Toutes les tables sont pleines de vomissements, d’ordures; Il n’y a plus de place.
Parce que ceux qui détiennent l’autorité sacerdotale sont décrit comme des ivrognes!
Et le Temple comme une fleur fanée. Les tables font surement référence aux autels.
Voilà bien une déclaration qui cadre très mal avec le rite institutionnalisé des siècles plus tard. Jusque là, on pouvait toujours trouver un biais théologique, plaider pour une interprétation, invoquer l’évolution de la tradition. Mais cette absence de lien, cette faille dans la réflexion est un aveu clair de la trahison.
Le lien est évident avec le serviteur du Pharaon qui sert le vin à son maître.
De même, nous avons la confirmation du lien entre le figuier et le Temple, qui n’est pas très clair dans la théologie classique. Nous avions traité de ce point ici:
https://www.stephanpain.com/2021/03/05/la-parabole-des-pains-sans-gluten/
Ce passage est à un moment précis de l’histoire:
5 En ce jour, l’Eternel des armées sera Une couronne éclatante et une parure magnifique Pour le reste de son peuple, 6 Un esprit de justice pour celui qui est assis au siège de la justice, Et une force pour ceux qui repoussent l’ennemi jusqu’à ses portes.
C’est le jour des comptes de la Torah.
11 Hé bien! c’est par des hommes aux lèvres balbutiantes Et au langage barbare Que l’Eternel parlera à ce peuple.
Ce verset indique que le châtiment viendra par des hommes qui parlent un langage étranger. Il s’agit surement des romains. Nous reconnaissons là le verset dont le sens a été détourné et qui a fini par se transformer en langues des anges comme preuve de la foi chez les protestants (voir l’article des élus aux nations en lien en haut de la page)
28.18 Votre alliance avec la mort sera détruite, Votre pacte avec le séjour des morts ne subsistera pas; Quand le fléau débordé passera, Vous serez par lui foulés aux pieds. 28.19 Chaque fois qu’il passera, il vous saisira; Car il passera tous les matins, le jour et la nuit,
Le jour funeste ne se résume pas à une nuit comme celle de l’Exode. On voit que c’est une période qui dure: la période de presque 100 ans des 2 guerres judéo-romaine. Ces guerres vont avoir pour conséquence, la destruction du Temple, de la cité, l’expulsion des juifs de la Terre et l’assassinat de la caste sacerdotale. Toutes ces choses sont annoncées dans Esaie 28.
28.21 Car l’Éternel se lèvera comme à la montagne de Peratsim, Il s’irritera comme dans la vallée de Gabaon, Pour faire son oeuvre, son oeuvre étrange, Pour exécuter son travail, son travail inouï. 28.22 Maintenant, ne vous livrez point à la moquerie, De peur que vos liens ne soient resserrés; Car la destruction de tout le pays est résolue
La suite du chapitre utilise la parabole du paysan qui travaille sa terre. Par moment, il la retourne. A un autre, il la sème. Ce à quoi il fait attention un jour, il le frappera durement un autre. C’est ainsi que les choses se font.
A présent, remontons d’un niveau et retournons dans le psaume.
118.14 L’Éternel est ma force et le sujet de mes louanges; C’est lui qui m’a sauvé. 118.15 Des cris de triomphe et de salut s’élèvent dans les tentes des justes: La droite de l’Éternel manifeste sa puissance! 118.16 La droite de l’Éternel est élevée! La droite de l’Éternel manifeste sa puissance!
Cela évoque le temps messianique.
118.17 Je ne mourrai pas, je vivrai, Et je raconterai les oeuvres de l’Éternel.
118.18 L’Éternel m’a châtié, Mais il ne m’a pas livré à la mort.
Velamavet, lo netanani: que l’on peut traduire littéralement: « et à la mort, il ne m’a pas donné », du verbe « nathan ». Cette tournure nous renvoie au psaume 22: Eli, Eli, lama sabachthani? : mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné? qui est une affirmation claire de l’abandon à la mort. Même si les verbes sont différents, ils traduisent une même idée, donc les phrases s’opposent à cause de la négation « lo ». En conclusion, les psaumes 118 et 22 ne décrivent pas un même accomplissement des écritures.
Donc des temps messianiques, mais pas la première Venue, car sur ce point précis cela ne cadre pas du tout avec le récit de la première Venue selon l’interprétation chrétienne. Voilà pourquoi en théologie classique, il est impossible de développer sur le psaume 118. Nous retrouvons le même principe dans l’interprétation du psaume 22:
https://www.stephanpain.com/2015/12/22/mon-dieu-mon-dieu-pourquoi-mas-tu-abandonne/
Il sera possible de trouver une interprétation alternative, par exemple la version classique islamique qui prétend que le Messie n’est pas mort. Mais l’idée de châtiment ne cadre pas avec cette solution, et encore moins le récit des vignerons. Il est plus vraisemblable que cela concerne la deuxième Venue. Voici une explication de la raison de ce châtiment:
https://www.stephanpain.com/2016/11/17/maxime-seraphin/
La suite le confirme:
118.19 Ouvrez-moi les portes de la justice: J’entrerai, je louerai l’Éternel.
118.20 Voici la porte de l’Éternel: C’est par elle qu’entrent les justes.
118.21 Je te loue, parce que tu m’as exaucé, Parce que tu m’as sauvé.
Cette fois il n’est plus question d’une table céleste mais d’une porte qui s’ouvre pour les justes. Nous l’avions vu dans la Porte ouverte.
118.24 C’est ici la journée que l’Éternel a faite: Qu’elle soit pour nous un sujet d’allégresse et de joie!
C’est le jour de rendre les comptes du Coran. Un bonheur pour les croyants.
118.26 Béni soit celui qui vient au nom de l’Éternel!
Nous vous bénissons de la maison de l’Éternel.
Reconnaissance par les croyants selon la formule chrétienne habituelle
118.27 L’Éternel est Dieu, et il nous éclaire.
Attachez la victime avec des liens, Amenez-la jusqu’aux cornes de l’autel!
L’ultime sacrifice: celui de la vache jaune et brillante
118.29 Louez l’Éternel, car il est bon, Car sa miséricorde dure à toujours!
Remontons de niveau. « Retour à l’Evangile ».
Après avoir lu l’explication de ces paraboles, les principaux membres du clergé catholique, les savants musulmans, et tous ceux qui ont une place enviable dans la société grâce à la théologie, comprennent que c’est d’eux que cet article parle, et ils chercheraient bien à faire cesser la contestation de leur légitimité, mais ils craignent de se trahir par la moindre action car ils sont bien incapables de savoir quelle est l’importance de la foule qui lit aussi.
C’est pourquoi, je vous le dis, l’autorité royale instituée par Dieu vous sera enlevée