Dernières modifications le 27 mars·7 minutes de lecture
Voilà maintenant de nombreux jours que je songe à rédiger cet article. Lorsque l’on aborde le sujet de la thaumaturgie dans la Révélation, et plus spécifiquement dans les évangiles, on touche là au coeur de la légitimité accordée par le Créateur. Les gens accordent leur foi après avoir témoigné de miracles de guérison. Parcourez internet, notamment les témoignages chrétiens, et vous y verrez un grand nombre de cas liés à la guérison. Je vous invite à lire cet article: https://www.facebook.com/notes/stephan-pain/glossolalie/10152306020092645/ qui traite du cas d’une communauté catholique qui prétend exploiter les dons charismatiques de certains de ses fidèles pour amener à une guérison plutôt spectaculaire. Quant au monde évangélique, on ne présente plus les séances publiques d’exorcismes et de guérison immédiates. Si cela est assez caricatural, le phénomène est présent dans toutes les formes de religion. La santé est notre bien le plus précieux. Le moment que nous traversons nous le fait ressentir encore plus durement.
Dans les premiers temps de mon retour à Dieu, le sujet prit une importance considérable. Après l’avoir abordé par différents moyens, je devais me résoudre avec le temps, à ne plus avoir aucune prétention dans le domaine. Il est clair que si d’aventure il venait à l’esprit de certains de vouloir me tester en me donnant l’opportunité d’exercer un quelconque don de guérison, leurs espoirs seraient systématiquement déçus. En ce cas, devrais-je me dire, mais comment puis-je imaginer quoi que ce soit de concret de mes prérogatives? Avec le temps, si mon esprit est un tant soit peu équilibré, j’aurais du revenir un tant soi peu à la raison et abandonner toute idée de poursuivre une destinée singulière. C’est qu’en réalité, si je ne peux promettre la guérison à qui me le demanderait, il se trouve que j’ai un rapport curieux avec la notion de maladie.
La seule chose que je puisse faire alors est donc de témoigner de ma propre expérience comme le font bien d’autres gens. Donc sans d’avantage de raison d’être cru. Mais tout de même il me semble que certains moments peuvent servir d’enseignements. Ainsi, peut-être parleront-ils à l’esprit d’autres personnes.
Parmi les récits que j’ai retenu, le premier qui me vient est celui de la vierge et la pomme. Cette histoire a eu lieu en début d’été 2015. https://www.facebook.com/notes/stephan-pain/la-vierge-et-la-pomme/10153854036607645/ Il n’est pas question de maladie mais d’une simple allergie qui prend fin à un moment très précis: au moment où je croque dans une pomme.
La deuxième histoire a lieu en 2014. Je désirais rester en retraite spirituelle (i’tikaf) dans une mosquée pour la fin du Ramadhan. Je me rendais à la mosquée d’Argenteuil. Suite à des problèmes de comportements nocturnes d’adolescents livrés à eux-mêmes ayant entraîné un grave accident, je fus contraint d’émigrer dans la mosquée de Stains pour achever ma retraite. A peine arrivé, je me mettais dans les rangs à coté d’un enfant qui éternua au moment de la prosternation. Bien évidemment, cela m’agaça profondément, mais je n’ai rien dit. Deux jours plus tard, j’étais pris de fièvre et surtout de violents maux de têtes. Il faut savoir que le matériel de sonorisation de cette mosquée est connu pour être réglé beaucoup trop fort. Et quand je dis trop fort, c’est à un niveau que je n’ai jamais entendu nul part, et Dieu sait si j’en ai visité des mosquées. Si en temps normal, il me cassait les oreilles, autant vous dire qu’avec ma migraine, le simple fait d’être dans la salle était devenu une séance de torture. C’est durant la 27ème nuit, leylat al qadr, que j’étais au plus mal. Alors qu’il n’y avait plus un centimètre carré de disponible dans la salle, que j’avais le plus besoin de me poser dans un coin. Dehors, les vas et viens étaient incessants. Quant à ma voiture, qui était coincée sur le parking, elle était tout simplement juste en face de l’entrée des femmes, me mettant dans une situation impossible pour y rester. Finalement, vers 3 heures du matin, alors que l’imam achevait la récitation des dernières sourates, je parvenais à joindre les rangs. Je me souviens que son interminable séance d’invocation, au moins 30 minutes, fut une véritable torture. Difficile de trouver une explication rationnelle à cela. C’était écrit ainsi, il me fallait accepter. Ensuite, il y eut le prêche du vendredi. Il était uniquement en arabe. Il s’agissait d’une histoire très émouvante qui faisait pleurer dans la salle. Je n’y comprenais rien bien sur. Mais je pleurais par le nez. C’était très désagréable et cela n’a rien de glorifiant. Face à ceux dont la compréhension en arabe de l’histoire les avait fait pleurer allais-je rapporter que mon nez coulait sans discontinuer alors que je n’en comprenais pas un mot. De quoi provoquer des sourires ou un peu de compassion mais rien de très impressionnant. Par contre, que les choses soient claires: mon nez n’a coulé ainsi uniquement pendant le prêche. Voilà qui est dit. Le Ramadhan s’est achevé. Nous étions environ une trentaine de retraités. Nous sommes quasiment tous partis avant l’aid tant nous étions tous fatigués. Je me souviens de ce vieil homme, surement un tabligh habitué des retraites, qui me disait alors que je partais, que le Ramadhan et la retraite ne sont validées qu’à la condition de poursuivre jusqu’à l’aid. Mais je partais tout de même.
En 2019, j’étais du coté de Marseille. Le long hiver Gilets jaunes avait laissé des traces. J’étais très fatigué, mais je ne m’en rendais pas compte. Après avoir mangé dans la plus grande mosquée de la ville, je tombais gravement malade. Je suis resté pendant toute une journée à me vider régulièrement. Sur la route, ce genre de situation est très handicapant tant on est vulnérable. Comme j’allais un peu mieux dans la soirée, je me dirigeais vers la mosquée des calanques. Je passais alors ma plus mauvaise nuit du Ramadhan. Nous étions alors la 23ème nuit. Quant à l’aid 2019, j’espère pouvoir être en mesure de vous la raconter un jour, si Dieu le veut. Cela ne s’annonce pas du tout chose facile.
Revenons en 2018. Je suis alors à Bruxelles. Après avoir fait le tour d’un grand nombre des édifices religieux de la capitale belge, je trouvais refuge dans une mosquée de banlieue pour y passer les derniers jours du Ramadhan. Seulement voilà, un matin je me réveillais avec la gorge prise. La fièvre monta dans la journée. Si bien que le soir, de nouveau cette fameuse 27 ème nuit, j’étais au plus mal. Si mal que je fus obligé de prier assis sur une chaise au fond de la salle. C’était la première fois que cela m’arrivait. Quelques jours plus tard l’aid avait lieu dans une salle municipal non loin de la mosquée. J’aidais à déménager les tapis. Cette fois, j’allais faire les choses dans les règles. L’imam délivre son prêche. Puis vient le temps de la prière en commun avec toute la communauté locale. A ce moment là, depuis plusieurs jours, j’ai le nez et la gorge encombrés de glaires et autres joyeusetés. Un vrai bouillon gluant. Les rangs se forment. L’imam récite. Nous descendons en prosternation. Au moment où mon visage touche le sol, tout ce qui est contenu dans mon nez est comme aspiré. Je suis sidéré. Je repense alors aux paroles du vieil homme que j’avais croisé quatre ans plus tôt. J’avais été guéri instantanément au moment de la prosternation de l’instant qui venait clôturer le mois de Ramadhan.
Ainsi chacun pourra puiser dans ses récits ses propres enseignements et grandir dans la foi et la compréhension de notre Créateur. J’espère avoir été à la hauteur de ma tâche et je ferai de mon mieux pour continuer à servir la vérité.
Que la paix soit sur vous.