jeudi 21 novembre 2024

Le mythe fondateur de la Commune

Dernières modifications le 29 mars 2019·19 minutes de lecture

Il y a quelques jours, les Gilets jaunes entamaient la montée des marches du Sacré-cœur au terme d’une belle journée de marche de plusieurs kilomètres dans Paris. L’ambiance était bon enfant. En rentrant chez moi, je partageais une photo trouvée ici et témoignait de mon enthousiasme comme d’autres croyants pour notre présence au pied du lieu de culte. Toutefois, j’omettais de mentionner quelques détails qui m’avait alors chiffonné. Ce n’est que dans les temps qui ont suivi que j’ai pu réaliser la portée réelle des évènements. Outre l’omniprésence de grands drapeaux rouges et de diverses touches de rouge sous la forme d’autocollants, de badges, de gilets et autres, que tout le monde a l’habitude de voir dans les cortèges, l’attitude de certains laissait penser qu’ils se considéraient en terrain conquis. Et si le rouge n’aime pas la cohabitation, il le fait bien savoir. J’ai ainsi assisté à une scène tristement banale au pied de la basilique où un groupe invective un autre pour le faire fuir. Manifestant ma désapprobation, j’ai rapidement été considéré moi-même comme un ennemi du bien. Beaucoup de témoignages rapportent une sorte de police politique interne. Il ne fait parfois pas bon discuter. Jusqu’ici, je n’ai rien dit, mais j’ai eu droit à des discussions surréalistes. Certaines personnes ne conçoivent même pas que l’on puisse être parmi la foule et être en désaccord avec eux. Je ne vais pas m’étendre, ceux qui y sont savent très bien de quoi je parle. Pour les autres, les vidéos sont disponibles. Si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que je me suis décidé à me pencher sur une question de fond. L’étincelle a été de voir ce pochoir: 

réalisé sur de nombreux murs de Montmartre et surtout d’avoir entendu un jeune alors tout proche de moi au moment où nous arrivions au bas des escaliers, lancer ceci: “Vive la Commune! A bas la basilique!” De même, si vous cliquez sur la photo mise en lien sur ma page FB, vous constaterez que quelqu’un y a formulé cette même requête de destruction dans les commentaires. Cette série a été postée par un de mes contacts rencontré chez les Indignés et la discussion tournait autour d’une certaine nostalgie de la Commune. A l’évidence, j’allais devoir comprendre de quoi il s’agissait.

Un communard 2019

 

J’ai retrouvé ceci dans ma poche

 

Je l’avoue je connais très mal l’histoire du 19ème siècle. Pourtant cette période est incontournable pour comprendre toute l’évolution du pays entre la révolution de 1789 et le 20ème siècle. Et surtout les fondements idéologiques des mouvements politiques qui ont généré la guerre mondiale. Je n’ai pas pour ambition d’approfondir la matière politique. Il y a suffisamment à faire avec la théologie. Toutefois, afin de bien comprendre les rouages de ce que nous vivons, il est essentiel de connaitre les fondements de la pensée d’une partie d’entre nous. Le terme de mythe fondateur me semble fort à propos (il faut savoir que Marx lui-même a écrit sur la Commune, ainsi que Lénine et Trotski, je vous renvoie à la documentation en ligne). Sans trop développer, je vais tacher de faire une synthèse et de dégager les traits caractéristiques sur lesquels se basent certains pour établir un parallèle entre 1871 et 2019.

Le contexte tout d’abord. La guerre de 1870 a été un échec. L’armée française est en déroute, décomposée. L’armée de Bismarck est aux portes de Paris.Il est aisé de faire un parallèle avec l’Union Européenne et la guerre économique mené par notre voisin à notre encontre. La guerre a en effet pris un autre visage, le “fascisme” (avec toutes les restrictions d’usage lié au terme) aussi. C’est d’ailleurs la date du 4 septembre 1870 qui marque la fin de l’empire et le début de la troisième république. Le pays est divisé. Certains veulent la paix et les autres la guerre. La politique européenne divise la France “en marche”. Des élections sont menées après plusieurs mois d’un siège qui affame la population de Paris. Des mesures fiscales imposées par l’Europe réduisent une partie de la population à la misère. Le groupe des monarchistes (catholiques, conservateurs et assimilés) remporte les élections en vue de négocier la paix. Ils sont donc majoritaires à l’Assemblée. Les républicains (progressistes, anticléricaux et assimilés) refusent la paix. Dans le cadre de la défense de Paris, des pièces d’artillerie sont disposées sur l’esplanade de Montmartre par la population (souscriptions). Thiers, le chef du gouvernement, envoie 10 000 hommes en armes pour s’emparer du matériel le 18 mars. Ces hommes fraternisent avec la population. La mission est un échec. Thiers s’enfuie avec une grande partie des fonctionnaires de l’état vers Versailles en vue de reconstituer une armée. C’est le début de la Commune. Des élections sont organisées. La Commune s’autonomise. Malgré sa relativement courte période, outre des lois favorables aux salariés et artisans, on peut noter certaines mesures symboliques comme la destruction de la colonne Vendôme, ainsi que la réquisition des églises pour y tenir des assemblées citoyennes, ce qui dénote d’un esprit pas uniquement anticlérical mais bien anti-Eglise. Toute la partie nord de Paris est peuplée de petites gens. Ils aspirent à une démocratie horizontale et la mettent en place dans ce contexte un peu particulier de siège où ils s’imposent à la bourgeoisie parisienne qui occupe les arrondissements ouest. Nous retrouvons bien cette idée d’horizontalité et cette aspiration démocratique de reprise du pouvoir dans le mouvement des Gilets jaunes au travers de l’organisation d’assemblées.

Il s’agirait donc d’un simple changement d’échelle rendant le mouvement encore plus légitime. Il est aisé d’imaginer que dans les têtes de certains naisse l’idée d’une sorte de revanche. C’est dans cette même logique, que ceux qui incarnent le conservatisme/le monarchisme, c’est à dire les gens qui votent actuellement plus ou moins à droite (LR, RN DLF), ainsi que les catholiques traditionnels, soient considérés comme des ennemis complices du pouvoir central, puisque identifiés aux monarchistes de l’époque (l’armée régulière était nommée l’armée des versaillais). Nos nostalgiques de la Commune ne font donc qu’agir pour le bien du peuple et en son nom, lorsque ils s’appliquent à faire fuir les “fachos”. C’est imparable. Et difficilement démontable à l’aide d’arguments sur le terrain si le temps est compté.

Il est souvent avancé l’argument que la basilique a été construite afin d’expier les fautes de la Commune. C’est sur cette base que les apprentis néo-communards envisagent donc sa destruction afin de venger l’affront fait à leurs ancêtres de lutte. C’est en parti vrai. En réalité, la volonté d’érection du lieu de culte est motivée par l’ensemble de la période passée. Pour les catholiques, l’exécution royale fait parti des pires crimes existant. Ainsi que tout ce qui s’en est ensuivi. Si la Commune incarne un point d’orgue, il se trouve surtout que les monarchistes sont en train de réaliser que la restauration ne sera désormais plus possible, notamment à cause de leurs divisions internes. La république a remporté la France.

Prenant connaissance de tout cela, je réalise la portée symbolique de l’acte de début janvier 2019. Il s’agissait de donner un rendez-vous à Versailles pour finalement partir de Montmartre. Comme beaucoup, je n’avais vu que le Sacré-coeur, je n’avais pas vu ce qu’il y avait dessous et la symbolique. L’emprise des rouges n’est pas seulement dans les rangs mais aussi parmi les “organisateurs”. Mais cela va bien au delà de ça, et c’est ce que nous allons voir. Quant à la date du 23 mars du dernier acte, elle fait directement référence à la semaine des événements du début de la Commune.

Le mouvement des Gilets jaunes est-il une nouvelle Commune?

Il est vrai, à première vue, que la décision de bâtir la basilique a été approuvée par la majorité des députés monarchistes avant qu’ils ne se retrouvent en infériorité dans les décennies suivantes. Un baroud d’honneur. Il est vrai aussi qu’au moment de l’appel d’offre, en 1873, le dôme de la basilique envisagé allait être mise en place pour dominer de 200 mètres le centre de Paris. Mais était-ce là la volonté profonde des instigateurs de ce projet? C’est à ce moment là, qu’il faut mettre les choses en perspective. En effet, quelques années plus tard, un autre monument est sur le point de dominer Paris de sa hauteur: la tour Eiffel. En 1889, pour le centenaire de la révolution, date symbolique, elle s’élève au dessus des 300 mètres au bout de deux ans d’efforts. Le Sacré-coeur est alors encore en travaux après une décennie:

La basilique en 1889

 

Elle ne sera achevée que bien longtemps plus tard. Coïncidence me diront certains. Les bigots se sont fait prendre de vitesse diront d’autres. Tant pis pour eux.
Eh bien moi je ne crois pas dans le hasard. Pour la petite histoire, l’argent pour la basilique a été collecté auprès de tous les catholiques français, chacun étant invité à participer selon ses moyens. 10 millions de personne vont ainsi contribuer sur plus de 4 décennies. La basilique a été destinée à l’adoration perpétuelle: depuis 1885, des fidèles se relaient nuit et jour pour prier. La tour, quant à elle, a été financée par des banques dans le cadre de la débauche spéculative de l’exposition universelle. Initialement, elle n’avait aucune autre fonction que décorative et surtout satisfaire l’égo des élites françaises. Il fallait dépasser la hauteur de l’obélisque de Washington fraîchement construit. Il faut savoir qu’au moment de l’ouverture, le prix de l’entrée était équivalent à un mois de salaire d’ouvrier. Son ascension était un privilège de caste. Il a fallu attendre les années 1960 et le tourisme de masse pour qu’elle devienne l’attraction populaire qu’elle est actuellement. Un mot sur Eiffel. Si c’est un ingénieur, c’est surtout un meneur d’homme et un homme d’affaire avisé. Il a mené un impressionnant nombre de chantiers de par le monde. C’est un homme de réseau. Le monde des affaires n’a pas vraiment changé. Pour obtenir l’autorisation de construction de la tour, il profite de son amitié avec le ministre en charge de l’industrie. Un concours est organisé. Un concours clairement en sa faveur, qu’il va remporter aisément. Simultanément, il va s’impliquer dans le chantier du canal du Panama qui va s’avérer être une catastrophe économique. Un grand nombre de petites gens vont perdre leur argent tandis qu’Eiffel s’enrichit. Un moment inquiété par la justice, il finit par s’en sortir. Vous voyez, rien de nouveau sous le soleil. Cet Eiffel nous rappelle certains de nos contemporains. Un industriel, un homme de réseau, un homme d’argent, et un homme politique. Mais quel est le lien avec la Commune? J’y viens.

A vrai dire, il n’y a pas besoin de sombrer dans le complotisme. Le lien entre Eiffel et la Commune est simple et il tient à un homme: Edouard Lockroy.
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Lockroy
C’est l’homme qui est alors ministre de l’industrie et qui favorise honteusement Eiffel dans le marché public. Son CV est édifiant. Député au début de 1871, il démissionne pour faire parti de la Commune. Il est donc considéré comme un traître au gouvernement. Lorsque l’armée reprend le fort de Vanves en vue de s’emparer de la capitale, il est fait prisonnier. Il faut savoir que la majorité des communards ont été fusillés sur place sans autre forme de procès. Entre 20 et 30 000 personnes auraient été exécutées selon les sources. 4000 dans les affrontements sur les barricades. Et voilà notre homme qui est libéré sans procès quelques jours plus tard alors que les survivants pourrissent en prison. Nous apprenons qu’il est même élu en tant que conseiller municipal de Paris parmi les républicains radicaux (extrême gauche) en juillet 1871. Impressionnant non? Si il est un proche de Eiffel, il est aussi ami avec Victor Hugo, fervent partisan de la Commune. “Sa popularité le place en tête des élections à Paris (1886), sa participation au gouvernement Freycinet étant perçue comme la perspective d’une réconciliation entre le radicalisme parisien et le républicanisme officiel.” Il incarne le lien entre la gauche traditionnelle et la Commune. Sa passion pour la marine et la guerre vont l’amener à ravir le ministère de la Marine quelques années plus tard. Enfin, il vote en faveur de la loi de 1905, achevant le travail de destruction de l’influence de l’Eglise en France.

Ce n’est certes pas grâce à l’aide de ses amis du peuple qu’il a évité des sanctions de la justice. Et ce n’est certes pas non plus sa seule influence qui a permis à ce projet très décrié parmi les intellectuels de voir le jour (c’était alors la plus haute tour du monde, mais aussi la plus inutile). Si Eiffel était un homme de réseau, il est clair que Lockroy était du même monde. Mais là où Eiffel n’a jamais fait semblant d’appartenir au peuple, et a souvent été en conflit ouvert avec ses ouvriers, Lockroy a, quant à lui, fait parti intégrante de l’aventure de la Commune comme représentant du peuple. Considérant tous ces éléments, il est légitime d’émettre de sérieuses réserves quant à la nature spontanée du mouvement de la Commune. On peut aussi se demander dans quelle mesure tout cela a pu être orchestré par des hommes qui nourrissaient d’autres desseins que ceux de servir uniquement la cause du peuple. L’argent, le pouvoir, la gloire ou la postérité? Les dogmes fondateurs du marxisme sont “Ni Dieu, ni maître.” Tout ce dont l’on peut témoigner c’est la volonté de certains à s’instaurer comme maîtres à la place de Dieu même si ils ne le formalisent pas eux-mêmes.

Il s’agit bien ici de dénoncer la Commune comme n’étant qu’un mythe fondateur au service d’une idéologie qui n’était alors que théorique en cette deuxième partie de 19ème siècle. Une idéologie qui s’affirme en adversaire du Créateur. Tout y est: martyrs, peuple opprimé face à une caste de dominants, fondation d’une nouvelle civilisation, fraternité, etc. Et comme la nature a horreur du vide, à la transcendance est substituée le concept d’idéal révolutionnaire qui fait rapidement place au culte du père du peuple. Une idéologie qui est une religion.

De la même manière, c’est par le même processus de déconstruction que chacun peut arriver à saisir certains mécanismes du mouvement des Gilets jaunes. Le désaccord politique est inhérent à toute société, mais la foi ne peut être perçue comme néfaste et à combattre (combat qui se cache souvent derrière des apparences d’anticléricalisme/réformisme)

Et si vous vous bercez encore de douces illusions à ce moment même, ma tâche est de vous achever. En effet, comme vous le savez, j’ai suivi une initiation maçonnique au sein de l’école d’ingénieur des Arts et Métiers. La période des usinages dure deux mois et consiste à pousser artificiellement à la révolte un groupe entier contraint par un autre groupe dominant, nourri d’idéaux d’horizontalité et de fraternité. La durée de la Commune a été également de deux mois. Et si la Commune, où les gens arboraient des signes distinctifs rouges, s’est achevée par la Semaine sanglante, la période des usinages des gadz’arts s’achève elle, par la semaine dite ‘ la Sanglante’ où les Anciens arborent des fignolantes rouges autour du cou (sorte de bâtons liés par une corde tressée). Rien n’est laissé au hasard chez les franc-maçons, chez qui on affectionne particulièrement l’étude des comportements par la mise en situation psychologique de groupes en vue d’établir des lois et des processus de contrôle.


Ce n’est plus le temps des cerises, mais du Dévoilement.
Bienvenue dans le monde réel.

Notes

Sur internet, vous trouverez des analyses du monument des Droits de l’homme érigé non loin de la tour Eiffel, à l’occasion du bicentenaire de la révolution en 1989.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Monument_des_Droits_de_l%27homme
L’endroit ressemble à un temple, destiné certainement à évoquer celui dit “de Salomon”. Il est recouvert de symboles maçonniques sans aucune ambiguïté. La révolution est ici clairement revendiquée par les loges malgré tout ce que diront certains. L’élément qui me parait le plus important, et c’est aussi le plus sobre, c’est ce fameux triangle équilatéral pointe en haut qui est derrière le Saint des Saint (là où est la présence divine) puisque la porte d’entrée (entre les deux colonnes J&B) est de l’autre coté du bâtiment. Est-ce également cet élément qui relie ce temple à la tour située à quelques dizaines de mètres et qui fut érigée pour le centenaire? Au centre est percé un petit triangle dans le mur. Et sur un des cotés on trouve un médaillon qui semble inviter l’initié à visualiser mentalement (aidé en cela par la ligne dans la pierre) un deuxième triangle pointe en bas s’imbriquant dans le premier afin d’achever l’oeuvre des frères.

Le médaillon attire l’oeil de par sa dissymétrie. Le triangle est lui même encadré par deux obélisques très particuliers.

 

Ce médaillon commémore tout simplement la Commune de Paris:

17 rue Fontaine au roi:
lire l’article concernant les pratique des communards. https://fr.wikipedia.org/wiki/Semaine_sanglante#/media/File:P1250204_Paris_XI_rue_Fontaine-au-roi_n17_plaque_commune.jpg

Les fignolantes

Le comité des Traditions arbore les fignolantes (rouges) autour du cou durant la Sanglante

 

Culture

Suite à un article d’un journal national qui se positionne en référence de la pensée progressiste en France, je me dois de faire un ajout. Il se trouve que l’article en question réalise une interview d’une femme, Laure Godineau, ayant écrit un livre sur la Commune. Le journaliste a choisi de mettre en avant les bienfaits de la Commune à destination de la population sur le sujet de la culture, notamment son accessibilité. Dans un commentaire, je faisais remarquer que rien n’est jamais gratuit en ce bas monde et rappelais ce dicton:
“Si c’est gratuit, c’est toi le produit.”
Dicton qui a été érigé en modèle économique par nos chers grands de l’internet, mais c’est une autre histoire. Ici, je faisais plutôt référence à l’esprit puisque il m’apparaissait que la culture est un outil de combat utilisée par les FM contre la foi. Visiblement ce commentaire n’a pas été du gout de tout le monde puisqu’il a tout simplement disparu au bout d’une minute alors que l’article en question est en ligne depuis presque 24h et ne compte qu’une trentaine de commentaires. Mais ce n’est peut-être qu’un hasard.
Je concluais ce commentaire avec ceci:
“Dans un fameux discours à la Chambre des députés, le 08/11/1906, René Viviani s’écrie :

«Nous avons arraché les consciences à la croyance. Lorsqu’un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous lui avons dit que derrière les nuages, il n’y avait que des chimères. Ensemble, d’un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu’on ne rallumera plus»”
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Viviani

En complément, je vous renvoie à cet article: A Paris non plus, on ne badine pas avec la guerre
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Comment les Parisiens mangent ?

Voici un extrait sur un autre sujet de cet article qui m’interpelle:
“ Voici un extrait sur un autre sujet de cet article qui m’interpelle:
“Mieux que pendant le Siège. Un blocus commence en avril mais la Commune parvient à faire venir de l’approvisionnement en particulier par le nord-est, tenu par l’armée allemande. Elle a le souci de nourrir la population et il existe des boucheries et des cantines municipales par exemple. Cela pose la question des contacts avec l’extérieur. Les services des postes sont arrêtés puis rétablis, des communards vont dans les autres villes de France. »
.
Il est tout de même dérangeant qu’une historienne soit incapable de répondre à une telle question pourtant fondamentale. En effet, Paris n’étant pas autonome en matière alimentaire, comment cette ville alors soi-disant en conflit politique ouvert avec le reste du pays et avec une armée d’occupation à ses portes, peut-elle continuer à se nourrir normalement? On est toujours fidèle à la main qui nous nourrit. Qui est donc cette main?
Enfin, on utilise « elle » pour parler de la Commune, comme pour la personnifier. Cette tournure de phrase trahit une entité distincte de sa population.

Le point de vue de Guillemin

https://www.youtube.com/watch?v=9iautTZDGP4
Parmi ce que l’on peut trouver en ligne, il y a une émission en 13 parties d’Henri Guillemin (6h17). Son point de vue est à la fois de gauche radicale mais aussi d’un homme de foi surement anticlérical. Ce qui a pour tendance à lui faire fermer les yeux sur certains aspects de la Commune et à l’idéaliser plus que de raison malgré qu’il s’en défende. Il accorde une grande partie de son analyse à Thiers, qu’il place comme personnage central. Sa théorie est que celui-ci, non monarchiste, aurait instrumentalisé la droite et surtout sa division, pour accéder enfin au pouvoir, mais bien pour établir une république. Il est vrai que l’histoire lui donne raison quant à la volonté républicaine. Mais on peut émettre des réserves quant à résumer la destinée d’un pays à un seul homme. C’est tout aussi simpliste que de dire que le président actuel s’est joué de tous (notamment des partis) pour accéder à son poste. Il est clair que les médias étaient derrière lui, ainsi qu’une partie de la classe politique. Le processus devait être sensiblement le même au 19ème siècle.
J’attire l’attention sur ce moment où Guillemin dénonce la république comme étant basée sur l’argent plutôt qu’une monarchie basée sur l’attachement au pays. Guillemin n’est pas un mondialiste. Voir épisode 4 à 14mn.
« Il n’y a pas de régime meilleur qu’un régime démocratique bien orienté pour la protection de l’argent. » conclut-il

Gadz’Arts contre ancien régime
Les chants Gadz’Arts sont la base des Traditions. Voici l’un des plus importants:
A la Fraternité
Que font ici ces titres de noblesse ?
Leurs faux éclats ne peuvent nous éblouir.
Ici, puissants, l’inégalité cesse,
Vieux privilèges, il vous faut tous périr.
Goûtons amis, ce bonheur qu’on méprise,
Car sachez bien qu’à l’Ecole des Arts,
» Fraternité « , c’est là notre devise,
C’est la devise de tous les vrais Gadz’Arts.