Dernières modifications le 10 janvier 2019·14 minutes de lecture
Tendre l’autre joue: je ne suis pas Charlie
Cet article aurait du être écrit le 7 janvier, date de l’attentat, et celui où le gitan boxeur s’est rendu à la police. Si je ne l’ai pas fait, c’est un peu parce que je n’aime pas trop l’idée d’instrumentaliser la mort des gens. Il n’empêche que la temporalité de ce texte est en résonance avec l’actualité puisque liée à cette histoire du boxeur gitan, qui se définit lui-même comme le catalyseur de la colère de tout un peuple. Je crois que les mots ont réellement un sens et cette affirmation qu’il a fait de lui-même est assez proche de la réalité. A mon sens, il incarne bel et bien la désespérance de tout un peuple qui trouve comme issue noble de s’en sortir plutôt que de mourir, d’utiliser ses poings, dans l’esprit de l’art de la boxe. Là où nous serions tenté de désapprouver, c’est évidemment, comme un journaliste le fait si bien remarquer, que représentant du noble art, il se soit mis à frapper à coups de pieds un homme à terre. Moi-même, d’assister à cela, alors que j’avais réagis en sentant une manipulation médiatique, m’avait fait me retourner contre lui. Mais quand j’ai vu l’engouement populaire à son encontre et les sommes levées, j’ai alors décidé de me taire et d’effacer à nouveau mon intervention. J’adoptais en réalité, la même attitude qu’au milieu du chaos de l’acte 3. Tout cela nous renvoie à notre rapport à la colère, à la violence, aux moyens de lutte contre le pouvoir, aux outils du croyants, à la légitimité du combat physique dans le sentier de Dieu dans le cadre d’une révolution politique. En réalité, du point de vue généralement abordé ici, c’est à dire du point de vue métaphysique, il s’agit de déterminer les articulations entre les fois de chacun, notamment l’apparente opposition entre le point de vue des Évangiles, le corpus Christi et celui de la Torah/Coran, le corpus Quran.
Demandez l’avis à n’importe quel chrétien sur la question. La réponse sera la même: tendre l’autre joue. Dans le sens où, lorsque l’autre vous agresse, il faudrait se laisser faire, au point où l’on pourrait mourir sous les coups. Ce serait dans cette logique, poussée dans ses retranchements, que le guide se serait laissé crucifier pour montrer le chemin à suivre pour tous les croyants.
De l’autre, nous avons le musulman. Il n’a pas la réputation de se laisser faire. Pas du tout même. Avoir une barbe et un qamis, je peux vous assurer qu’auprès de certaines personnes, vous allez passer pour un bonhomme au même titre que si vous êtes Gilets jaunes, et ce, même avec un gabarit comme le mien. C’est toute une histoire qui a forgé ce rapport à l’autre. Le musulman ne se laisse pas faire. Certains diront même qu’il peut être l’agresseur. Ce n’est pas faux. Et ce n’est pas en ressortant les croisades que l’on va réussir à faire passer les chrétiens pour des bonhommes si un conflit devait éclater entre les deux communautés. Dans un haka, l’avantage est nettement en faveur des barbus, même si ils ont tendance au port de la robe. Alors évidemment, on pourra me sortir l’argument de l’armée américaine quand elle débarque au moyen-orient et l’attitude soumise des princes héritiers arabes. Mais ça ne tient pas la route, l’armée américaine ne sait plus quoi faire de son argent. Retirez donc tout son matériel et son appui logistique à un GI’s et vous verrez ce qu’il fera face à un véritable mudjahidine du Hezbollah dans les ruines d’une ville. Quant aux princes arabes, mieux vaut s’abstenir d’en parler plus avant.
On a beau dire, l’image de chacune des deux communautés est très liée à l’interprétation des textes. Le chrétien est une victime. Le musulman est un bonhomme. Donc, nous avons bien une radicale opposition dans le chemin de Dieu. Ce n’est pas rien, c’est même essentiel. Car, toute une palette textuelle va être mise à contribution pour délégitimer le camp d’en face, mais au fond, c’est toujours cette base qui conditionne tout le reste de l’édifice. Il est clair, que de par ma position, je me dois de trancher, et de montrer aux croyants quel est le véritable esprit à insuffler au texte coranique pour en déduire le comportement de chacun en ces temps troublés ou le temps nous oppresse et que l’attitude de neutralité n’est absolument plus tenable. En effet, chacun a bien compris, que la convergence des luttes entre les “quartiers populaires” et la “France périphérique” est un élément crucial de la destinée de notre pays, voire du monde. Pour que cette convergence ait lieu, il faut donc la théoriser en amont, pour que tout se déroule au mieux. En réalité, nous n’avons tout simplement pas le choix.
Tout d’abord, je tiens à dire une chose essentielle. Mener une lutte contre le mal, en donnant de sa personne, en sacrifiant de son temps, de ses biens et de son confort, que ce soit par adhésion humble à un groupe d’opprimés sans la rétribution du Paradis, ou bien lutter dans le chemin de Dieu en reconnaissant la légitimité spirituelle d’un combat populaire apparemment déconnecté de la transcendance, relève de la même noblesse d’âme. C’est toujours cela qu’il convient d’avoir à l’esprit avant de juger des actes d’un tel ou d’un tel. Il faut toujours puiser au fond de soi, pour comprendre ce qui nous unit dans la lutte. Bien sur, que nous divergeons. Tandis que certains rejettent ceux qui n’hésitent pas à affronter la police en usant de leur poings, d’autres ne supportent pas ceux qui n’ont pas le courage de le faire. Nous avons l’impression que deux camps s’opposent, deux philosophies. Quelle est celle qui peut nous assurer la victoire, et réellement assurer la cohésion d’un ensemble hétéroclite et culturellement, mais surtout spirituellement hétérogène?
Alors bien sur, si l’on suit mes publications, on pourrait penser que je suis fermement opposé à toute forme de violence et que je condamne sans réserve tous ceux qui usent cette arme. On pourrait, mais ce n’est pas le cas. C’est beaucoup plus subtil. En réalité, nous en revenons à la même problématique que pour le rapport aux migrants. Notre devoir de croyants, c’est de porter secours aux opprimés, aux plus faibles, de ne pas les laisser mourir de faim, et ce, d’autant plus si ils sont loin de chez eux. Cela fait parti des plus grandes actions qu’un croyant puisse faire. Mais, là où est la subtilité, c’est que l’action individuelle ou d’une association est différente de la politique à mener à l’échelle d’un état. Un état, parce qu’il se positionne au sein des autres nations, ne doit pas cautionner la fuite des ressortissants de ses voisins. Bien sur, on pourra argumenter sur la famine, la guerre, la répression politique. Mais, en étant de bonne foi, chacun sait que la grande majorité des migrants que nous trouvons dans les rues n’appartiennent pas à ces catégories. Ce sont des migrants économiques. Et si ils ont réussi à parvenir chez nous, c’est justement parce qu’ils n’étaient pas les plus pauvres. Comme je l’ai dit, la mafia des passeurs s’enrichit grandement. La nation n’a donc pas à cautionner ce trafic, ni à favoriser la dépréciation du marché du travail au profit des grands groupes industriels. Eh bien pour la violence, c’est exactement la même chose. En tant que guide spirituel/leader d’opinion/leader politique, une personne publique ne peut théoriser la violence comme arme politique. C’est ainsi que je dénonçais l’ordre venu du chaos de la mouvance “antifa”, émanation de la philosophie maçonnique. C’est en toute logique donc, que je m’oppose radicalement aux actions menées comme celle du chariot élévateur défonçant une porte ministérielle. Cette action n’a pas de caractère spontanée. Elle a été théorisée et planifiée, puis exécutée grâce à une complicité à la fois policière et ministérielle. Comme je le faisais remarquer, ce n’est pas un hasard si le cerveau de tout cela, était sur les lieux aux cotés de Gilets jaunes qui seraient soi-disant comme tous les autres. Il en déduisait le caractère symbolique de l’action tout en s’appuyant faussement sur son caractère spontanée émanant du peuple authentique. Nous voyons bien ici les ressorts de la manipulation. L’utilisation du mensonge comme arme révolutionnaire. Si cet individu était animé des plus nobles intentions à notre égard, il aurait assumer publiquement la paternité de cette oeuvre plutôt que l’indiquer tacitement à une poignée d’initiés.
Je pense que vous commencez à saisir, arrivé à ce point du texte.
Il pourra se voir reproché d’avoir pris des gants spéciaux. De s’être retrouvé en tête de cortège, au contact avec les forces de l’ordre. Mais guère plus. Ces coups de poings sur un bouclier, ces coups de pieds alors que règne la confusion la plus totale, n’ont pas été planifiés. Et on pourra faire remarquer qu’il ne s’acharne pas plus que ça et s’éloigne de la scène au bout de quelques secondes. Selon moi. Bien sur, je peux me tromper, cet homme n’a pas été instrumentalisé par une tête pensante. C’était sa manière à lui d’être libre, d’incarner la colère du peuple. Comme il est un boxeur, il utilise ses poings. De la même manière que je suis un intellectuel. J’utilise mes mains pour taper sur ce clavier. Chacun sa place. Il n’y a pas de hiérarchie dans l’importance de chacun. La preuve: il est devenu le héros de tout un peuple. La valeur d’un homme au combat, c’est la noblesse. Quelque soit l’arme utilisée, il doit rester droit, fier, dans la vérité, être un exemple. L’arme, cela peut être faire la nourriture pour les troupes, communiquer des informations cruciales. Tout militaire expliquera mieux que moi. Une guerre se gagne avec le moral des troupes, et ce moral il est issu de l’arrière. Si les femmes ont le moral, la guerre est gagnée.
Vous l’avez donc bien compris, si je condamne l’action politique du chariot élévateur, je supporte la colère spontanée du boxeur. Tout est une question de noblesse et de vérité.
Mais cette autre joue, me direz-vous. Et que vient faire Charlie? En réalité, tout est lié. Tendre l’autre joue n’est pas un appel à un pacifisme mou qui consiste à se laisser taper dessus sans rien faire. Rien à voir. C’est un acte de défiance envers l’autorité. Cela signifie: Vois, tu peux me taper, je ne te taperais pas en retour. Car tu utilises la violence contre moi parce que tu es démuni face à la vérité qui sort de ma bouche. Je suis bien au dessus de ça. Je fais face à ceux qui t’ont envoyé me frapper. Ils n’ont pas le courage de me faire face directement. Les mots commandent les armes.
Dans la perspective du rapport de l’esprit au corps, donc aux actions, la traduction en violence de l’une des deux parties signifie que cet esprit est en défaut et ne maîtrise plus rien. Le signifier revient à entériner cette victoire spirituelle.
Dans la période qui a suivi Charlie, les médias et les réseaux sociaux n’ont eu de cesse que de matraquer le rapport des armes aux crayons. Une belle escroquerie intellectuelle. Ce sont toujours les crayons qui commandent les armes. Et non le contraire. Les crayons ont une portée bien plus vaste et dévastatrice que les armes. Ainsi, l’action du journal satirique sur les hommes avaient beaucoup plus de portée que celles de ces égarés venus venger le Prophète, paix sur lui. L’esprit Charlie dominait donc l’esprit qui avait théoriser ces attentats. L’escroquerie a consisté à imprimer dans les têtes que l’esprit des attentats et l’esprit de l’Islam était le même.
En réalité, l’esprit de l’Islam est l’Esprit. Et celui-ci est immensément supérieur à l’esprit Charlie et l’esprit djihadiste. Ces deux faux dieux apparemment si différents, mais si proches au fond, puisque basés sur le mensonge.
Si je m’interdis toute sortie en dehors des clous, c’est avant tout parce que je ne veux pas livrer une faille à mes adversaires afin qu’il s’engouffre dedans (le cas Drouet). Le guide doit toujours être inattaquable légalement. En conclusion, je ne vous conseillerai donc pas de planifier des actions violentes et symboliques, mais je ne jugerai pas durement ceux qui, par désespoir, se laisseront aller l’espace d’un moment, si leur conduite générale est noble. Chacun fait face à sa conscience et surtout au Créateur. Restez jaunes, nobles et libres.
Paix sur les âmes de bonne volonté.
L’esprit de Dieu selon Charlie écrasé par le véritable Esprit.
Assass: mon deuxième prénom musulman, signifie gardien (de la foi). En français, il a donné assassin, par déformation du sens du à la propagande antimusulmane de l’époque. De la même manière que Somron (Shomron en patois judéen) a donné Samaritain avec toute la connotation péjorative initiale que l’on retrouve dans les évangiles.
Remarque:
Suite à un commentaire sur un fil d’information, voici un complément à cet article.
Nous avons ce verset systématiquement cité hors contexte afin d’appuyer une certaine idéologie:
Suite à un commentaire sur un fil d’information, voici un complément à cet article.
Nous avons ce verset systématiquement cité hors contexte afin d’appuyer une certaine idéologie:
Mat 26.52 Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée.
Cette phrase est prononcée à un moment très particulier. Une foule en arme a encerclé le petit groupe de disciples endormis. Ces derniers n’ont donc aucune chance de s’en sortir par le combat. De plus, c’est la volonté de Dieu que s’accomplisse la capture du Messie. Il ne convient donc pas à un disciple de s’y opposer.
54 Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi? Cette phrase n’est donc pas un enseignement absolu mais un conseil avisé sur l’instant. Cette phrase n’est d’ailleurs rapportée qu’en Mathieu sous cette forme.
Au contraire, nous avons dans Luc, dans une scène située un tout petit peu avant, c’est à dire à la fin de la Cène, au moment de quitter les lieux et de rejoindre Gethsémané où a lieu cet épisode, ceci:
Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi? Cette phrase n’est donc pas un enseignement absolu mais un conseil avisé sur l’instant. Cette phrase n’est d’ailleurs rapportée qu’en Mathieu sous cette forme.
Au contraire, nous avons dans Luc, dans une scène située un tout petit peu avant, c’est à dire à la fin de la Cène, au moment de quitter les lieux et de rejoindre Gethsémané où a lieu cet épisode, ceci:
Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi? Cette phrase n’est donc pas un enseignement absolu mais un conseil avisé sur l’instant. Cette phrase n’est d’ailleurs rapportée qu’en Mathieu sous cette forme.
Au contraire, nous avons dans Luc, dans une scène située un tout petit peu avant, c’est à dire à la fin de la Cène, au moment de quitter les lieux et de rejoindre Gethsémané où a lieu cet épisode, ceci:
Luc 22.36 Et il leur dit: Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne et que celui qui a un sac le prenne également, que celui qui n’a point d’épée vende son vêtement et achète une épée.
Ce à quoi les disciples répondent:
22.38 Ils dirent: Seigneur, voici deux épées. Et il leur dit: Cela suffit.
C’est certainement l’une de ses deux épées que nous retrouvons en Mat 26.52. Chacun peut d’ailleurs légitimement se poser la question de la présence d’une épée dans la main d’un des disciples alors que nous sommes à la toute fin de la prédication.
Dans Jean, l’aspect circonstancié de cette phrase apparaît nettement:
Jean 18.10 Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l’oreille droite. Ce serviteur s’appelait Malchus. 18.11 Jésus dit à Pierre: Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire?