Dernières modifications le 13 février 2016·12 minutes de lecture
Il y a un peu plus de deux ans, je racontais grossièrement le rendez-vous des indignés à Clermont qui a eu lieu il y a exactement 4 ans. Voici l’article. Je n’y faisais pas mention, en réalité, de son histoire principale. Le temps est venu de réparer ce manque puisque je suis dans cette dynamique et que l’histoire sert un autre propos.
Le contenu des articles rédigés ces derniers jours revient sur une période toute particulière: une sorte de période d’entrainement où tout était à découvrir. Ceci afin d’être prêt au moment où les choses sérieuses commencent. Ces épisodes peuvent aussi en annoncer d’autres afin de mieux les comprendre en se servant de l’analogie par exemple. C’est ce que nous verrons ensuite.
Nous étions donc en plein coeur de l’hiver 2012, au beau milieu de la France, dans une région au climat rude. Nous avions un local à disposition. Assez grand et confortable. De quoi organiser des débats la journée et faire la fête le soir, tout en laissant assez d’espace pour pouvoir y dormir. De très bonnes conditions, somme toute. Malgré cela, l’ambiance était lourde et tout le monde suspectait tout le monde. De qui appartenait à la police, de qui appartenait à l’extrême droite, de qui était activiste anarchiste, de qui était agent provocateur. A tel point, comme je le mentionnais dans l’article en lien ci-dessus, que l’un des “piliers” du mouvement se retrouvait dans un état de nerf extrême. Le pauvre était totalement bloqué nerveusement. Quant à moi, j’étais au beau milieu de mon jeûne de cinq jours. Vous savez, celui qui m’avait été prescrit un mois plutôt. Autant dire que je me devais d’être plutôt décontracté. Et d’ailleurs, je m’amusais assez de la situation et de tout ce que j’entendais ici et là.
Et puis tout à coup, le “Blob” est revenu. Comme ça, gentiment, lentement, sans que je m’en rende vraiment compte. Oh non, pas ici, me dis-je. Pour une fois que nous sommes dans un endroit sympa avec l’objectif de faire la fête. Après tous ces débats assommants. Et revoilà ce vilain Blob. Au bout d’un moment, il est bel et bien installé et fait son nid. Il me malaxe gentiment la caboche. L’avantage, c’est que maintenant, après la période d’initiation, je sais quoi faire dans chaque situation. Je décide donc de sortir dans la rue. Devant l’entrée de la salle trônent de magnifiques arbres. Je pose donc mes mains sur le tronc en prenant un air détaché lorsque quelqu’un passe. Je me concentre toutefois pour faire circuler tout ce qui s’est accumulé en moi. Au bout de quelques minutes, tout a disparu. Ouf! Merci, les arbres! Que ferais-je sans vous?
Je remonte donc à l’étage, persuadé que j’en ai fini avec notre ami le Blob. Quelques temps passent et voilà que la sensation revient aussi sournoisement que la première fois. Cette fois, je n’hésite pas et en soupirant, je redescend donc revoir les arbres. Tout cela aurait été fort sympathique une nuit d’été, mais là, il fait glacial et à chaque fois que je ressors, je dois me rhabiller tel un cosmonaute. Vous l’avez deviné, une fois remonté, cela a recommencé. Je ne saurais dire combien d’aller et retour j’ai pu faire ce soir-là. Ce n’était plus la douleur du Blob qui me gênait, mais le fait d’en avoir jamais fini.
Il fallait se rendre à l’évidence, je ne m’en sortirai pas comme cela. Je devais donc réfléchir et comprendre dans quelle situation Allah m’avait mis. Je repensais alors à un incident en début de soirée. J’avais entendu un grand cri de l’autre coté de la salle, au milieu d’un groupe. Intrigué, j’étais allé voir de quoi il s’agissait et je découvrais une jeune fille jouant ou plutôt s’énervant sur une guitare et criant des paroles de chansons. Passé les premiers instants d’étonnement, la foule s’était écartée en la laissant achever son tour de chant improvisé. Un garçon explique que c’est sa façon à elle de passer ses nerfs et que ça ne va pas durer trop longtemps. En effet, elle finit par cesser son bruit pour le bonheur de nos tympans. J’hésitais alors à aller la voir pour lui poser quelques questions.
Il me paraissait évident que les deux évènements était liés. Là voilà qui passe devant moi. Je décide de l’aborderIl me paraissait évident que les deux évènements était liés. Là voilà qui passe devant moi. Je décide de l’aborder. “Je ne sais pas très bien comment te dire cela, mais après avoir analysé la situation, il semblerait que tu sois la cause de mon problème de ce soir.” Je lui explique alors l’histoire du Blob et des arbres. Bingo! J’avais vu juste. Non seulement ce que je lui disais ne la surprenait pas du tout, mais elle me déclara rapidement qu’elle communiquait avec les arbres. Je lui expliquais donc le processus selon ma compréhension des transferts de flux d’énergie spirituelle. Le rôle des arbres. A son tour, elle m’enseignait de son expérience. Chez les indignés, j’étais tombé sur plusieurs personnes qui avaient développés des capacités à gérer l’énergie spirituelle. Pour le vérifier, il suffisait alors de leur prendre la main. Parfois les sensations étaient impressionnantes, lorsque la personne avait une grande maîtrise de ce don. Malheureusement, la fille qui maîtrisait ce don pendant l’enfance, sous la direction de sa grand-mère, avait subitement perdu tout contrôle lorsque cette dernière est décédée. Depuis, m’expliquait-elle, l’énergie négative s’accumulait en elle sans possibilité de l’évacuer. Elle n’avait alors plus d’autre recours que de “passer ses nerfs” d’une manière ou d’une autre. Souvent en criant de cette façon. Ses amis, sachant cela, n’étaient plus étonnés. En continuant à discuter avec elle, je finis par comprendre l’origine du problème: la mort de sa grand-mère avait provoqué chez elle une perte de foi. Elle en voulait à Dieu. Voilà pourquoi son don était détraqué et qu’elle-même était donc en vrac. En réalité, elle passait son temps à aspirer tout l’énergie immanente négative autour d’elle sans pouvoir s’en débarrasser. Ce soir là, c’était la concentration de tous les indignés de France. Autant dire que c’était la fête du Blob!
Malgré tout cela, rien n’avait changé. Je continuais à récupérer tout ce qu’elle accumulait. Bien évidemment, j’avais la capacité de m’en séparer, mais avec les heures qui passaient, cela devenait vraiment éprouvant. Cela ne semblait pas prendre fin. Je comprenais bien que cette histoire d’énergie était un prétexte et qu’Allah attendait autre chose de cette rencontre. Je ne voyais qu’une seule issue: pour récupérer son don, il fallait qu’elle retrouve la foi. Parce que j’étais moi-même sous pression, et qu’il n’était pas possible de semer des graines de foi afin de laisser le temps agir, il fallait que ce retour en grâce soit immédiat. Une solution s’est donc imposée à mon esprit: il me suffisait de lui dire qui j’étais. Et dans ce cas-là, celui qu’il faut persuader en premier, c’est moi. Une fois cette étape franchie, il suffit d’être naturel. Être.
Ce que je fis. Bien sur, au départ, elle ne me croyait pas. Elle me posa des tonnes de questions. Mais je voyais qu’une lueur d’espoir luisait dans son regard. Elle a hésité un moment. Et puis, elle a voulu aller aux toilettes. Rappelez-vous: le Blob sort sous forme de pet plus ou moins important suivant sa taille. J’ai attendu quelques instants dehors et puis tout à coup toute la tension retombe en un instant. Plus rien. Elle réapparait, l’air serein. Elle a accepté la Vérité. Elle a retrouvé la foi. Elle est libérée de sa prison.
Nous passons une partie de la nuit ensemble à échanger, puis, alors que certains font encore la fête, nous allons nous coucher. Le lendemain, quoiqu’un peu fatigué par la longue journée de la veille, est une bonne journée. Nous y décelons les effets d’un trop-plein d’assurance quant à l’image et à l’interaction avec autrui. (lire l’article) Puis vient le temps de repartir. La FAFmobile est sur le départ. Je dois rejoindre mes FAFcovoitureurs. Elle ne veut pas que je parte. J’hésite. “Si tu es lui, tu dois m’embrasser sur la bouche pour me dire au revoir! C’est comme ça qu’il faisait!” “Il ne faut pas croire tout ce que l’on raconte”, lui répondis-je. Elle est dépité et reste figée en me regardant m’éloigner.
Enfin, je grimpe dans la voiture et nous partons. Le conducteur allume le GPS. Celui-ci, qui a alors fonctionné jusqu’ici tout à fait normalement, se bloque. Nous tournons en rond pendant de longues minutes. L’impatience commence à gagner tous les occupants. “Je ne comprends pas, il marche toujours très bien.” Je suis le seul à comprendre ce qui se passe vraiment, mais inutile d’expliquer: ils ne me croiraient pas. Et puis d’un coup, il se remet à fonctionner et nous sommes libérés. Direction Paris.
A vrai dire, parce que je vivais tellement de choses durant cette période là, j’avais rangé cette petite histoire dans un coin de ma tête, sans forcément la raconter dans ses moindres détails depuis. Ce que je n’ai d’ailleurs toujours pas fait dans ce texte même, et ce, pour une raison évidente. Mais il est clair, qu’elle était toujours restée comme en suspend maintenant que j’y repense. Une sensation curieuse d’une suite à venir. Ou tout du moins d’être apparemment détachée du contexte pourtant si impeccablement ordonnancé. Ce qui est curieux puisque nous sommes dans le domaine des sentiments et non dans l’enseignement spirituel. J’espère de tout cœur que cette fille, si elle venait à passer par ici, ne m’en voudra pas de dévoiler tout ceci, et il y a fort à parier que Dieu l’a couverte de bénédiction et préparé un joli destin.
Voilà comment je transposais à la situation dans laquelle j’étais dans la première quinzaine de Février 2016.
Parce que de cette simple histoire, nous pouvons basculer à une autre. Oui. L’analogie fonctionne encore et toujours. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, il suffisait de réfléchir posément. D’un mal immanent, nous transposons à un mal transcendant. Les troubles? Une insomnie récurrente et inexplicable depuis de nombreux jours maintenant. D’habitude, je ne suis pas sujet à l’insomnie. Il m’arrive parfois d’avoir du mal à m’endormir parce que je suis tracassé par quelque chose. Cela va durer une nuit, tout au plus. Mais là, cela dure. Tous les jours, je suis réveillé en pleine nuit sans aucune raison. Je perçois bien que la cause est extérieure, artificielle, car je ne me torture pas intellectuellement. Je dois donc admettre que c’est bien Allah qui me tire du sommeil toutes les nuits jusqu’à fajr. D’ailleurs la sensation n’est absolument pas désagréable. Une nuit, j’étais même baigné dans une douce chaleur qui me prenait toute la poitrine. Rien à voir avec l’incident après ma rencontre avec l’africain. Au début, j’ai cru qu’Allah souhaitait des séances de prières de nuit comme j’ai pu passé durant la première année où je vivais des heures particulièrement fortes de présence divine. Là, non. Il n’est pas là. Du moins pas de cette manière là. J’ai alors tout mon temps pour penser aux choses plaisantes qui se déroulent en ce moment. Les comprendre, les digérer. Tout en balançant en permanence entre déni et évidence. Malheureusement, il n’en demeure pas moins que je ne peux pas récupérer mon sommeil, mes journées sont épuisantes et de plus, j’ai attrapé un virus qui traîne dont je ne guéris pas. Surement à cause du fait que je sois affaibli. Ma journée de ce samedi a été interminable. Il me faut alors me résoudre à admettre la réalité: cette insomnie n’est pas le fait de mon âme. Elle m’est envoyée à distance (dans le domaine transcendant la distance importe peu) depuis une âme en souffrance qui ne parvient plus à se défaire de son trop-plein d’énergie spirituelle transcendante négative récupérée de toutes les âmes qui lui témoignent de l’intérêt et se guérissent à son contact. Elle expulse tant bien que mal, à travers sa forme d’expression artistique, mais le résultat est insuffisant. A présent qu’Allah nous a mis en “connexion”, c’est donc moi qui, en bout de course, me “récupère” tout cela. Le plus dur a été d’admettre que cela fut possible. Mais j’ai appris à repousser les limites du possible. Quant à la nature du mal, par déduction, j’en déduis qu’il s’agit d’un traumatisme immanent, c’est à dire provoqué par une créature. Le sujet est alors en rupture “physique” avec la création et/ou les créatures et a totalement transcendé son rapport à l’autre. La croix est dissociée. Le virtuel se mue en cocon. En termes psychiatrique, selon l’analyse classique, cela signifie une absence d’émotion vis à vis d’autrui. Il est intéressant de constater que l’analyse pratique du point de vue spirituel rejoigne les théories en psychiatrie. Cela démontre encore une fois, le lien qui unit religiosité et psychologie.
A ce moment là de l’histoire je déclarais ne plus en pouvoir. J’étais vraiment fatigué. Comment concilier tout ceci avec la notion de tempérance? disais-je. Avec le recul d’une année, j’ai pu constater l’épuisement sur le long terme. Ce que les psys décrivent, avec leurs mots profanes, comme l’absorption des émotions par le manipulateur. Fort heureusement, il semblerait que j’ai de la ressource dans le domaine. Il fallait bien ça pour faire face.