jeudi 21 novembre 2024

Hémisphères

Le monde est en crise car il est en mutation. Il y a ceux qui ont peur de l’avenir car il leur semble que celui-ci ne peut survivre aux décisions politiques et surtout économiques. Il y a ceux qui sont exagérément optimistes, ou croient en l’arrivée d’un homme providentiel. Et puis, il y a ceux qui ont décidé que tout devait se terminer ici. Que l’Apocalypse était un bouquet final avant la disparition de la planète. Et tout ce joli monde se côtoie, s’observe, échange et s’insulte copieusement parfois. Si il y a bien une constante qui revient sans cesse dans la bouche ou sous les doigts d’une grande majorité, c’est qu’il faut désigner des coupables et les tenir éloignés de l’humanité. Pour certains, ce sont les grands banquiers, pour d’autres les islamistes, pour d’autres les anarchistes, les hippies, les libertaristes en tous genres, les dictateurs asiatiques, la mafia, les barons de la drogue, des armes, du pétrole… bref chacun y trouve son compte parmi les nombreux boucs émissaires. A moins d’organiser un génocide, il va falloir continuer à vivre tous ensemble malgré nos différences.
La relation entre la politique et la religion est le fond de la guerre entre Gog et Magog qui se joue sous nos yeux. On a cru les séparer grâce à des lois sur la laïcité. Le monde occidental est persuadé de tenir la vérité entre ses mains. Que nul n’a le droit de citer s’il considère les choses autrement que dans le paradigme prétendument démocratique actuel. Il n’y a rien de plus dangereux que quelqu’un qui prétend avoir tout compris et qui a des réponses à tout. Le sage est avant tout quelqu’un qui ne juge pas. Nous sommes dans une époque où du président au plus démuni, tout le monde s’érige en juge de tout le monde et condamne à tour de bras.
Si j’en suis arrivé ici, après ses 4 années, c’est parce que tout est parti d’une prise de conscience lorsque j’ai fréquenté les Indignés. C’est lors du Bal(le) des Papillons du 26 Novembre 2011 (the Butterfly’s ball – Love is all) que tout a basculé pour moi. Le réveil fut d’autant plus rude que si je comprenais que le mouvement indigné représentait un réel contre-pouvoir et un espoir, je comprenais aussi qu’il contenait en germe une dictature d’un autre genre. Impuissant face à cette énergie gâchée, je cherchais alors à participer réellement dans ce que je pouvais faire de mieux. Je ne sais faire qu’une seule chose: réfléchir. Alors j’ai réfléchi. Avant d’arriver à Dieu et de commencer mon histoire à proprement parler, j’ai mené une réflexion sur le système politique tel qu’on le connait.
Voici un schéma simple traduisant le spectre politique:
Que ce soit dans les compte-rendus d’élections au travers de diagrammes, de camemberts, ou de la représentation physique dans des bâtiments sous forme d’hémicycles, la diversité politique s’exprime toujours le long d’une ligne. Il n’y a donc qu’une seule dimension. Avec l’arrivée dans les dernières décennies de partis écologistes, cette linéarité a montré ses limites. Même si généralement, ces partis sont associés à la gauche, ce n’est pas si simple en vérité. De même avec l’apparition de partis opposés à Bruxelles sur la question économique et classés à droite. Bien souvent, le jeu démocratique est basé sur l’alliance entre partis. Les électeurs en viennent à se demander si tout cela leur est profitable. Sont-ils réellement représentés? Et que signifie pour un candidat d’avoir gagné? Y-a-t-il seulement quelque chose à gagner? Car si l’on veut être élu en France, il faut faire parti des plus gros groupes. Détenir le fameux label “républicain”. Gagner est synonyme d’accepter des compromis et de diluer sa radicalité dans la quête de voix. Si l’on prétend prêter vie à un système démocratique, il convient de laisser réellement s’exprimer la voix de chacun, et ce, même si nous ne l’acceptons pas. Mais je ne vais pas m’étendre d’avantage sur le sujet. D’autres l’ont fait bien mieux que moi déjà. Il n’y a qu’une seule conclusion qui s’impose: ce ne sont pas les hommes qui sont mauvais ou incompétents, c’est le système qui est malade. Le système est malade car sa vision de lui-même est étriquée, et il ne se comprend plus. Plus nous nous éloignons du centrisme politique, et plus la diversité d’approche se fait sentir. Il existe une multitude de groupuscules. L’idée initiale du FN a été de regrouper tous ces petits partis et de les réunir sous une même bannière. Certains sont totalement incompatibles. Par exemple, les catholiques fondamentalistes n’ont pas une vision racialiste. Si bien qu’accuser la totalité des électeurs du FN de racisme est un non-sens. Il y a les monarchistes, contraints de côtoyer les européistes, voire les mondialistes. Bon nombres de gens classés à l’extrême-droite ont une grille de lecture anti-impérialiste tandis que d’autres sont des ultra-libéraux. Ce parti n’a pas vocation à gouverner et sert à merveille le jeu des alliances électorales. De l’autre coté de l’échiquier politique, la situation est similaire. Ainsi, nous avons pu assister au rejet du responsable du parti communiste français par des militants des luttes dites intersectionnelles. Et placer dans le même sac tous ceux classés à l’extrême-gauche est contre-productif lorsque sur des questions économiques les deux extrêmes produisent les mêmes analyses. Un parti semble émerger du lot en matière de pluralisme: l’UPR. On peut y croiser des radicaux issus des groupes opposés sur l’échiquier traditionnel. Mais par certains cotés, il n’offre pas une réelle alternative politique, ne serait-ce que par sa structure et son programme. Fort de tout cela, de nouvelles voix s’élèvent pour proposer une représentation plus juste de la politique. La représentation du champ politique, c’est un peu comme le vocabulaire de base pour la pensée: si votre vocabulaire est réduit, votre pensée est réduite. Et c’est encore pire lorsque les mots ont perdu de leur sens.
D’une représentation linéaire, nous passons à une représentation dans le plan:
J’ai choisi pour l’instant une représentation très simplifiée. Il convient de poser avant tout les bases d’une réflexion et non de parvenir à une solution définitive. Nous avons donc deux axes. Leur disposition est arbitraire. Le premier axe est le Social. Il s’agit ici de traduire le rapport entre l’individu et la collectivité, soit en réalité le rapport à l’état. Généralement, nous utilisons le terme de liberté individuelle. La liberté absolue est synonyme d’un système anarchique. C’est à dire un système qui désengage toute autorité centralisée et responsabilise l’individu au maximum. Car la liberté a un coût: celle de la responsabilité. La conséquence directe et systématique, c’est que ceux qui ne sont pas capables pour une raison ou une autre de faire face à cette responsabilité, vont se trouver en porte à faux vis-à-vis de la société. C’est l’échec social. Un pays libertaire est démuni face à la pauvreté, même si il possède de grandes richesses. Un état fort, à l’opposé, infantilise ses citoyens au maximum et les décharge de toute responsabilité. C’est un gage de sérénité par certains coté, mais c’est aussi le gage d’une répression forte sur les opposants politiques. La contestation de la politique menée est de fait impossible. La répression est violente dans les deux situations, libertaire et autoritaire. (Il suffit de constater la répression policière disproportionnée face aux indignés)
Il s’agit juste de réaliser que le pouvoir est détenu dans les mains de ceux qui sont partisans de l’autorité sociale. Ils refusent d’écouter les partisans de l’anarchie sociale, car ils considèrent que ceux-là sont à même de détruire l’harmonie du pays. Par définition, les anarchistes n’aspirent pas au pouvoir, ils ne sont donc pas représentés au gouvernement. Le fait d’être persuadé que cela est normal est le symptôme que nous ne vivons pas réellement en démocratie. Est-ce pour autant que le pays doit basculer dans ce que l’on appelle une sixième république, avec par exemple des élus tirés au sort? L’idée fait son chemin. Mais si cela peut sembler séduisant en théorie, nous ne ferons que passer d’un extrême à l’autre. La pluralité politique ne sera toujours pas respectée sans une réelle prise en compte de la parole de chacun.
L’autre axe est l’économie. Je vais vous montrer au travers d’exemples simples que la liberté économique et la liberté sociale sont indépendantes. Si nous prenons les USA, nous avons un pays qui clairement prône le libéralisme économique. Marche ou crève. D’un autre coté pourtant, le pays semble être clairement autoritaire dans le domaine social. Curieusement, sous cet angle d’approche, force est de constater que les USA sont très proches du mode de fonctionnement de la Chine, qui, apparemment, serait un pays communiste. Maintenant, si l’on vient à parler de communisme, nous pouvons considérer le système russe du 20ème siècle et constater son autoritarisme économique. Nous voyons, bien, au travers de ces quelques exemples, comment nous pouvons grossièrement dissocier les deux axes. Le piège est de vouloir absolument caractériser chaque pays et de vouloir les organiser par blocs. Les mettre dans des cases. On arrive à des théories absurdes, comme le choc des civilisations. Comme je le disais dans un précédent article, Gog et Magog sont mélangés. La géographie de naissance ne conditionne pas la façon de penser. Il n’y a pas de gène communiste chinois.
Pour en revenir à la France, puisqu’il s’agit du point de vue d’analyse. Nous pouvons constater une certaine dérive libérale en matière économique car la classe politique est dominée par des gens de ce courant de pensée. Face à eux, l’opposition des extrêmes dans la sortie de l’euro ou l’altermondialisme. Malheureusement, ces partis, dits d’oppositions, n’en offrent pas dans le domaine social. Le “libertarisme” est dominant. Cela crée de fait un déséquilibre notable dans la société française, sans que quiconque n’arrive à apporter de solutions. La réelle opposition en la matière pourrait s’incarner dans le concept “Egalité & Réconciliation”. Bien sur, tout comme pour l’UPR, le “parti” est limitée par sa conception politique globale, et ce, pour une raison toute simple: sa vision étriquée en matière spirituelle. Ses partisans sont pourtant persuadés de regrouper en leur sein une grande diversité en la matière, mais c’est un leurre.
Le déclic qui m’a fait me diriger vers Dieu est la compréhension qu’au système politique planaire devait être ajouté un troisième axe en lien avec le spirituel. Bien sur, il y a 4 ans, je n’avais qu’une ébauche d’idée sur la question car tout simplement je n’y connaissais rien en la matière. Depuis le schéma spatial que j’ai formé dans ma tête sur l’esplanade de la Défense, il m’a fallu tout ce temps d’analyse et de réflexion pour parvenir à exposer une nouvelle représentation de la diversité de pensée dans la société.
Nous ne devons donc plus nous contenter d’un hémicycle, mais nous devons imaginer un “hémisphère”.
Définissons les deux extrêmes sur l’axe spirituel. Nous en revenons aux concepts de Gog et Magog. Gog, c’est la vision d’un Dieu absolu qui aurait déterminé le destin de chacun de manière immuable. La prédestination unique et absolue. Cela génère des groupes d’individus, qui, persuadés d’être dans l’interprétation juste des écritures, accomplissent le destin que Dieu a écrit pour eux. Ils sont incapables de remises en question et condamnent tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Prenons en exemple l’entité Daesh qui est une sorte de laboratoire. Nous savons que dans le salafisme, il existe deux tendances nettes qui se dégagent: le salafisme séculier qui prône la soumission au pouvoir et l’interdiction de manifester, c’est donc à chacun de se responsabiliser quant à son comportement face aux lois du pays où il réside, et de l’autre le salafisme djihadiste qui n’envisage l’Islam qu’au travers d’une société homogène et qui n’a donc pour autre perspective, dans ce contexte apocalyptique, de s’organiser en une entité indépendante dans un territoire donné. Donc si la vision spirituelle est commune, il existe une forte opposition dans l’appréhension du rapport du croyant à la société. Nous devons donc conclure, par l’exemple de _aesh, de la dissociation effective des axes Social et Spirituel. Si en matière de liberté individuelle, il semble qu’il n’y est pas d’ambiguïté sur le contrôle des populations, cela semble moins évident sur la question économique. _aesh n’ayant pas un statut reconnu et des relations normales à l’internationale, il apparait dur de conclure en la matière. Si l’on se penche sur le cas de son homologue en matière de sionisme, Israël, ce dernier est visiblement dans un libéralisme économique débridé. C’est donc sur cet axe que nous parvenons à réellement les dissocier là où sur d’autres axes ils sont confondus. Les USA semble aussi se placer dans une position radicale en matière d’autoritarisme spirituel, ne serait-ce que par sa politique militaire messianiste internationale cautionnée par de fumeuses théories sur les 10 tribus perdues d’Israël.
Mais les USA sont aussi le pays d’où proviennent les entités comme GrosG. Ces groupes de gens sont obsédés par l’idée transhumaniste. Il s’agit de l’évolution logique de la religion humaniste. Une religion qui a pour dogme fondamental, de placer l’humain au centre de tout. Que Dieu existe ou pas, importe peu, puisque celui-ci est relégué au rang de simple Grand Architecte (d’où le G?), que les uns considéreront comme un concept métaphysique d’unicité des lois de la physique, et que d’autres trouveront dans une religion révélée ou dans un assemblage de différentes religions basé sur le symbolisme. Ses adeptes prônent donc le libre-arbitre absolu. Selon eux, la société doit être dirigés par les meilleurs d’entre nous. C’est le culte de l’élitisme. Cela pourrait sembler parfait en théorie, mais ce serait ignorer que l’appartenance à l’élite est conditionné par la conformité à des valeurs qui se veulent universelles mais qui ne le sont pas. (Le culte de l’élitisme spirituel a généré le mouvement jésuite. L’absence d’hérédité, c’est la radicalisation d’une opposition au concept de peuple élu. Ce n’est donc pas un hasard, qu’à notre époque, après la révolution Vatican II, un jésuite soit finalement arrivé au pouvoir à Rome et parait si novateur aux yeux des mécréants.) Le dogme fondateur est ainsi la liberté, et l’on raisonne en matière de droits, là où le Livre raisonne en matière de devoirs. Cette idéologie règne sans partage sur le monde et imprime dans les têtes, la fameuse déclaration des droits de l’homme en tant que vérité absolue. Doit-on pour autant raisonner en complotistes? Non, bien sur. Pourquoi chercher des secrets, là où tout se fait au grand jour mais dans le refus d’une réelle opposition spirituelle? Et ce n’est certes pas le haut-clergé catholique, pur produit de cette idéologie, qui pourra assurer un réel contrepoint, laissant ses ouailles seules dans l’adversité. (Le concept trinitaire dans le christianisme, c’est l’idée de Dieu qui se fait homme, donc il s’agit d’une atteinte à la transcendance et cela pose les bases de l’humanisme, puisque même Dieu serait “centré” sur l’humain) Pour en revenir à GrosG, nous voyons bien que si cette entité prône le libéralisme spirituel, elle semble opter pour une vision autoritaire en matière économique puisque elle semble vouloir se substituer à l’état dans une volonté de contrôle absolu et de monopole. Si Fb semble dans cette dynamique, cette entité a une vision spirituelle totalement opposée à celle de GrosG.
Comme nous pouvons le constater le sujet est vaste, et il y a fort à parier que cet article sera revu et corrigé de nombreuses fois. Encore une fois, mes analyses vont sembler ridicules et simplistes pour certains. Je n’aspire en réalité, qu’à jeter les bases d’une réflexion. C’est à dire la représentation du champ des idées sous forme sphérique et son application physique au sein du système étatique.
L’important dans la vie, c’est de se poser les bonnes questions, pas d’y répondre.
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Note:
Je vous invite à relire mon article sur le changement de paradigme que nous vivons.
https://www.stephanpain.com/2015/06/29/le-nouveau-changement-de-paradigme/
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Résultat d’un test incorporé dans un article de 20mn durant la campagne 2017: