Connaissez-vous les chevaux ponctués de Pech Merle? Au hasard de mes promenades dans le Lot, j’ai eu l’occasion d’admirer ces oeuvres de nos lointains ancêtres. Le carbone 14 a livré la date de -25 000 ans. Il y a de nombreuses autres choses à voir dans cette grotte, mais si aujourd’hui je tiens à parler de ces fameux chevaux, c’est tout simplement parce que la guide officielle du lieu m’a choqué. Voici un lien sur le sujet autour de la polémique des points: http://www.hominides.com/html/actualites/pech-merle-chevaux-ponctues-adn-cheval-0517.php
Selon l’explication généralement admise, basée sur l’observation, les chevaux ont un corps normal et de toutes petites pattes ainsi que de toutes petites têtes noires au bout d’un cou noir uni également, allant en se rétrécissant. Outre les points soufflés sur le corps, des points entourent le cou et la tête. Ces derniers symboliseraient une dimension mystique donnée à l’animal. Ce serait une sorte d’aura. Certains pourraient ainsi allègrement nous décrire les formes de croyance spirituelle de ces hommes. Ainsi l’homme primitif dessinait de façon primitive, et pensait de manière primitive.
Heureusement l’homme moderne a répandu la photographie numérique et démontre sa supériorité physique et intellectuelle sur la nature. Nous pouvons donc verser une larme en coeur devant le témoignage de la vie de nos ancêtres, en se disant qu’ils n’ont jamais connu l’Iphone.
Stop! Au fur et à mesure de l’écoute des explications, je sentais une colère monter en moi. Mais bon sang! Mais comment peut-on ne pas voir que le peintre a utilisé la forme de la roche pour l’intégrer à son dessin? Les contours de la tête sont les bords de la pierre et non cette ridicule et minuscule tête que l’on nous décrit. J’ai cru que j’avais mal compris. Mais non, elle a confirmé. Et ce que je lis sur le sujet sur le net vient confirmer cette hypothèse. Comment peut-on analyser une peinture vieille de 25 000 ans en se basant uniquement sur la couleur, à savoir le noir, qui reste?
Il est évident qu’il y avait plusieurs couleurs à l’origine. Une seule a résisté à l’épreuve du temps grâce à sa composition. Et ces points que l’on voit tout autour, font parti de la technique utilisée pour représenter les poils qui volent autour de l’animal lorsqu’il est en mouvement!
A quoi ressemblait l’image finale, il nous est impossible de le savoir. Il est fort possible qu’elle était beaucoup plus jolie et vivante que ce qu’on voit actuellement. La dimension mystique disparait complètement. Il ne s’agit là que l’expression d’un artiste. Rien de plus.
Les hommes « préhistoriques », si vulnérables face à la création, avaient certainement une forme de spiritualité. Si celle-ci était dématérialisée, il nous est donc impossible d’en retrouver les traces. Parce que l’homme moderne, perdu dans sa mégalomanie, se prend pour l’aboutissement ultime de ce qu’il nomme l’évolution, il reconstitue à son gré l’Histoire. Qui sommes-nous pour savoir et encore plus pour juger de la façon de vivre de ceux qui nous ont précédé? Peut-être bien qu’ils vivaient bien mieux que nous. Peut-être que le bonheur faisait parti intégrante de leurs vies.
Cette morosité ambiante, ce constat d’échec cuisant, est-ce là le résultat de cette chère évolution? Je ne le crois pas. Ce que je crois, c’est que depuis que l’homme parcoure la terre, il a toujours été connecté à son Créateur. Ce que nous vivons c’est une fuite en avant. Le diable veut entrainer la majeure partie d’entre nous dans sa chute. Hélas, ils seront nombreux à le suivre. Je ne peux même pas affirmer être sauvé moi-même.
Mais je m’égare. Si je voulais vous parler de ce cheval, c’était pour susciter une réflexion chez vous autour de la transmission des données propres aux anciennes civilisations. L’archéologie, les textes profanes et sacrés nous fournissent des informations cruciales. Mais jamais nous ne pourrons réellement savoir quelle était l’ambiance dans laquelle vivait les hommes. L’Histoire s’écrit tandis qu’à coté s’écrit l’histoire des peuples. Ce ne sont pas seulement les vainqueurs qui écrivent, mais les gens importants. Et on ne rapporte que les choses que l’on considère dignes d’intérêt. De toute manière, à moins de filmer de manière neutre des scènes de la vie quotidienne, il est impossible de restituer intégralement la Vie.
Or, le film populaire n’a que quelques dizaines d’années tout au plus. J’ai été frappé, récemment, en voyant un reportage datant des années 1950 à Paris. Le journaliste interrogeait des passants anonymes sur l’actualité. Les gens sont décontractés, souriants. Ils ont l’air heureux. Il faut tout de même se rappeler que la guerre faisait encore rage il y a peu de temps. Il serait fascinant de pouvoir observer des scènes de vie du moyen-age ou de l’antiquité. Je crois que nous serions notablement surpris.
Enfin, et c’est là l’objectif principal de ce texte, je voudrais que chacun puisse prendre conscience que cette fameuse sacro-sainte « sunnah » prophétique si chère à l’Islam sunnite, et de manière générale la tradition religieuse, n’est constituée que d’un squelette de la réalité. Pour comprendre l’Islam des salafs, il faudrait pouvoir y remettre la couleur, le son et les odeurs.
Parce qu’une religion, c’est comme une langue. Il y a celles qui sont mortes et celles qui sont vivantes.
La religion, c’est la vie. Et la vie appartient aux vivants et non aux morts.
Tout a été déjà dit dans les Évangiles à ce sujet. Il suffit de les relire. Ceci est valable pour les chrétiens également, bien sur.
Puissions-nous tous trouver la paix.