Un aperçu de la Miséricorde de Dieu

Modifié le 2012/10/28 19:21 par Administrator — Catégorisé en: Croyance

Premièrement

Les paroles suivantes de Jésus sont le point de départ de cet article :

Si Tu les châties, ils sont Tes serviteurs. Et si Tu leur pardonnes, c'est Toi l'Honoré, le Sage».
Coran, 5:118

De qui Jésus parlait-il quand il dit "si Tu les châties" ?
Il ne pouvait faire référence qu'à ceux qui ont mérité un châtiment, et si nous lisons le verset 5:116 nous comprenons que ceux dont il est question sont ceux qui ont divinisé Jésus et sa mère, puisque ce sont eux qui sont le sujet de la question de Dieu à Jésus en 5:116.

Maintenant, pourquoi Jésus a-t-il dit : "si Tu leur pardonnes, c'est Toi l'Honoré, le Sage" ?

Il serait plus logique de s'adresser à Dieu, lorsque l'on recherche son pardon, en disant : "Si Tu leur pardonnes, c'est toi le Pardonneur (Ghafoor), le Miséricordieux (Raheem)". Alors pourquoi Jésus dit-il à la place "l'Honoré, le Sage" ?

1. La première raison est que Jésus ne sait pas ce que Dieu fera, car Jésus dit en 5:116 : "Tu connais mes pensées, et je ne connais pas Tes pensées".

Jésus ne connaît pas non plus le futur : "Tu es Celui qui connaît le "ghuyub" (le futur et tout ce qui est caché)".

2. La deuxième raison au fait que Jésus utilisa ces mots spécifiques montre une grande sagesse de la part de Jésus. Jésus ne sais pas si Dieu leur pardonnera ou pas, ainsi si Jésus avait dit : "Si Tu leur pardonnes, c'est Toi le Pardonneur, le Miséricordieux", cela aurait impliqué que si Dieu ne leur avait pas pardonné, alors Dieu n'aurait pas été Pardonneur ni Miséricordieux !

A l'opposé, l'utilisation des mots "si Tu leur pardonnes, c'est Toi l'Honoré, le Sage" n'implique pas que dans le cas où Dieu ne leur pardonne pas Il ne serait pas Honoré ou Sage, mais signifie que toute décision prise par Dieu (de pardonner ou non) est une décision honorable qui est prise avec une grande sagesse.

La véritable signification de ce choix de mots par Jésus apparaîtra quand nous reverrons d'autres versets coraniques dans la suite.



Deuxièmement

Etudions maintenant le verset suivant :

afin que Dieu récompense les véridiques pour leur sincérité, et châtie, s'Il veut, les hypocrites, ou accepte leur repentir. Car Dieu est Pardonneur et Miséricordieux.
Coran, 33:24

1. Pour comprendre pleinement la signification de ce verset, nous devons d'abord nous rappeler que rien dans le Coran n'est le fait de coïncidences. Chaque mot dans le Coran est placé avec précision afin de donner une signification délibérée.

2. En 33:24 Dieu parle de deux groupes de gens, les véridiques et les hypocrites.

3. Pour les véridiques, nous ne lisons qu'une seule issue, qu'ils seront récompensés. Pour les hypocrites, Dieu parle de deux options : ils seront soit punis, soit pardonnés, selon la volonté de Dieu.

4. Un mot-clé dans ce verset est "yatoob" qui signifie "revenir" ou "accepter le repentir", qui est différent du mot "yaghfir", aussi utilisé dans le Coran, qui signifie "pardonner". Quelqu'un qui est pardonné ne subira aucun châtiment, en d'autres mots ses péchés sont effacés comme s'il n'avait jamais péché. Mais quelqu'un dont le repentir a été accepté signifie qu'il a été puni pendant un certain temps.
Un exemple de cela est quelqu'un qui va en prison pendant un certain nombre d'années, puis qui est grâcié par le Roi. C'est différent de quelqu'un qui est pardonné et qui ne va donc jamais en prison.
Si les hypocrites ne sont destinés qu'à un seul destin (la condamnation éternelle en enfer), alors pourquoi Dieu cite deux options possibles en 33:24 ?

5. Les mots qui suivent en 33:24 sont d'une plus grande importance encore : "Dieu est Pardonneur, Miséricordieux".
Pourquoi Dieu termine-t-Il ce verset avec ces mots ?
En 5:118 (ci-dessus) nous avons vu que Jésus n'a pas utilisé les mots "Pardonneur, Miséricordieux", car il n'était pas sûr de ce que Dieu ferait. Au contraire, Dieu sait parfaitement ce qu'Il fera, et Dieu a choisi d'utiliser les mots "Pardonneur, Miséricordieux".
Dieu utilise ces mots en sachant que s'Il ne leur pardonne pas alors la question se poserait de savoir s'Il est vraiment Pardonneur, Miséricordieux. Mais, en toute autorité, Il se déclare Lui-même comme étant "Pardonneur, Miséricordieux".
Est-ce que Dieu est en train de nous dire qu'Il choisira la seconde option, et que même les hypocrites finiront pas être pardonnés après avoir reçu un certain châtiment ?

6. Nous devons également noter l'utilisation du mot "hypocrites" en 33:24 et non simplement le mot "dénégateurs". On nous apprend dans le Coran que les hypocrites sont les pires de tous les dénégateurs. La raison à cela est qu'ils sont à la fois dénégateurs et menteurs. Par conséquent, ils seront destinés au pire des châtiments :

Les hypocrites sont au plus bas fond du feu, tu ne leur trouveras aucun secoureur.
Coran, 4:145

Ainsi, on peut dire que si les pires de tous les dénégateurs (les hypocrites) peuvent être à un moment donné pardonnés, alors ipso facto tous les autres pécheurs peuvent aussi être pardonnés.



Troisièmement

Nous avons d'autres preuves, du même type qu'en 33:24, pour confirmer que les dénégateurs pourront être pardonnés après avoir été puni pendant un certain temps :

Puis, Dieu fit descendre Sa quiétude sur Son messager et sur les croyants. Il fit descendre des troupes (Anges) que vous ne voyiez pas, et châtia ceux qui ont mécru. Telle est la rétribution des dénégateurs.
Coran, 9:26

Après cela Dieu accueillera le repentir de qui Il veut, car Dieu est Pardonneur et Miséricordieux.
Coran, 9:27

Une nouvelle fois, nous lisons en 9:26 la punition qui attend les dénégateurs, mais cela est de nouveau suivi des mots "puis Dieu accueille le repentir de qui Il veut".

Et c'est une nouvelle fois suivi des même noms de Dieu que nous avons vu à la fin du verset 33:24, et qui sont : "Dieu est Pardonneur, Miséricordieux".



Quatrièmement

Les paroles coraniques suivantes sont d'autres indications importantes :

Le jour où cela arrivera, nulle âme ne parlera qu'avec Sa permission. Il y aura des damnés et des heureux.
Coran, 11:105

Ceux qui sont damnés seront dans le Feu où ils ont des soupirs et des sanglots.
Coran, 11:106

Pour y demeurer éternellement tant que dureront les cieux et la terre - à moins que ton Seigneur en décide autrement - car ton Seigneur fait absolument tout ce qu'Il veut.
Coran, 11:107

En 11:105 Dieu parle de l'Au-delà et de deux groupes, ceux qui seront damnés (à cause de leur idôlatrie, 11:101), et ceux qui seront heureux (les croyants).
En 11:106-107 on nous parle des damnés en Enfer. On lit qu'ils "y demeurent éternellement". Cela est suivi des mots : "tant que dureront les cieux et la terre", mais c'est encore suivi des mots : "à moins que ton Seigneur en décide autrement". L'ajout de ces mots amène à la compréhension que Dieu peut décider autrement et qu'ils ne resteront donc pas éternellement en Enfer. Puis, pour confirmer ce droit que Dieu se réserve à Lui-même, Dieu termine le verset avec ces mots : "ton Seigneur fait absolument tout ce qu'Il veut", ce qui confirme encore que les dénégateurs ne resteront pas forcément éternellement en Enfer, si Dieu le décide.

A première vue, cela peut sembler ne pas être assez significatif, mais cela le sera en lisant le verset suivant :

Et quant aux bienheureux, ils seront au Paradis, pour y demeurer éternellement tant que dureront les cieux et la terre - à moins que ton Seigneur n'en décide autrement - c'est là un don qui n'est jamais interrompu.
Coran, 11:108

Dans ces mots, qui décrivent le destin des croyants, nous lisons la même séquence. Ils seront au Paradis, et une nouvelle fois "ils y demeureront éternellement", puis "tant que dureront les cieux et la terre", puis encore "à moins que ton Seigneur n'en décide autrement". Mais ensuite nous lisons les splendides mots "c'est un don jamais interrompu" ! Ces mots confirment que "ton Seigneur fait ce qu'Il veut" signifie que leur destin au Paradis sera en réalité éternel.

La différence dans la fin du verset 11:107, qui parle du destin des dénégateurs, et de la fin du verset 11:108, qui parle du destin des croyants est vraiment remarquable, et n'est pas une coïncidence.



Cinquièmement

Il reste à expliquer pourquoi Dieu dit dans plusieurs versets que les dénégateurs resteront en enfer éternellement, alors qu'en réalité Dieu pourra accepter leur repentir à tous ? Voici un exemple d'un de ces versets :

Ceux qui ont dénié, ni leurs biens ni leurs enfants ne leur seront d'aucune utilité contre Dieu. Ceux-là sont les compagnons du feu, ils y demeurent éternellement.
Coran, 3:116

La même chose est dite à propos des hypocrites en 9:68.
De plus, en 2:165 on nous parle de ceux qui établissent des rivaux à Dieu, et en 2:167 nous lisons également qu'ils ne sortiront jamais de l'Enfer.
Au vu de tout ce qui précède, nous sommes devant ce qui semble être une contradiction ! D'un côté nous lisons que les damnés ne sortiront jamais de l'Enfer, pourtant d'un autre côté les versets précédents semblent indiquer que Dieu acceptera (après un certain moment) leur repentir !
Pour analyser ce problème, il semble justifié d'accepter 3:116, 9:68 et 2:167 comme représentant la règle générale. Il s'ensuit que si Dieu accepte le repentir de n'importe quel dénégateur ou hypocrite alors, par définition, Dieu aurait brisé Sa propre règle.
C'est là où nous accèdons à un aperçu de la miséricorde infinie de Dieu en lisant ces mots magnifiques :

... Votre Seigneur S'est prescrit à Lui-même la miséricorde. ...
Coran, 6:54

Il est facile de commenter ces mots sans faire attention à leur véritable signification ! Ces mots sont très forts et leurs implications sont vraiment profondes. Premièrement, nous notons que nulle part ailleurs dans le Coran Dieu S'applique un tel engagement. Dieu ne dit pas en 6:54 que Sa Miséricorde est grande ou qu'Il est le Plus Miséricordieux, mais qu'Il s'est décrété à Lui-même la miséricorde ! Ce que cela nous apprend en réalité est que Dieu s'est imposé une loi. La conséquence de cette loi imposée signifie que, à un moment décidé par Dieu, Sa Miséricorde prévaudra sur toute autre considération, et sur toute autre règle qui aurait été mise en place par Dieu Lui-même en premier lieu.

Dans ce cas, la violation d'une règle établie par Dieu ne serait pas un signe de faiblesse ni un signe d'indécision, mais cela serait un signe de la suprématie et de la compassion divine.
Dieu n'attend pas des humains de comprendre cette miséricorde infinie, car la nature de l'être humain est pleine d'amertume et de désir de vengeance, et donc Dieu nous dit :

Dis: «Si c'était vous qui possédiez les trésors de la miséricorde de mon Seigneur, vous lésineriez, certes, de peur de les dépenser. Et l'homme est très avare!
Coran, 17:100

En conclusion, nous ne devons jamais douter de la miséricorde de Dieu. En fait, le seul sujet pour lequel il reste des doutes est si nous, la race humaine, méritons toute cette miséricorde infinie ?



Article original : A glimpse into God’s Mercy