Conseils pratiques pour la lecture du Coran

Modifié le 2013/05/23 07:53 par Administrator — Catégorisé en: Coran

Règle n°1: le sens le plus simple

Comme présenté dans l'article Le Coran - un livre complet, simple et détaillé, il sera tenu compte aux récepteurs du Coran, le Jour du Jugement, d'avoir respecté la loi de Dieu contenue dans le Coran. La loi de Dieu est donnée dans les versets législatifs du Coran. Puisque Dieu est le Juge le plus Juste, ces versets sont présentés dans un langage très clair et simple. Néanmoins, en tant que lecteur, on se retrouve souvent dans la situation où, après avoir lu un de ces versets législatifs, on réalise que l'interprétation qui en a été donnée a un sens complètement différent ! Et si l'on s'interroge sur la raison de cette différence, on nous répond que le Coran est très difficile à comprendre, que ses interprètes compétents ont passé de nombreuses années à étudier la science de l'interprétation coranique, et que donc leur interprétation présente ce que le verset est vraiment censé vouloir dire ! On peut aussi vous répondre que c'est l'interprétation donnée par le prophète lui-même.

Pour 99% des lecteurs ces réponses leur suffiront et cela mettra fin à leurs questions, même si un doute pourra toujours subsister au fond d'eux-mêmes. Malheureusement, moins d'1% des lecteurs chercheront à trouver des réponses satisfaisantes aux questions suivantes :

1. Comment est-ce que Dieu peut dire une chose, et les interprètes affirmer que Dieu veut dire en réalité quelque chose de totalement différent ? Est-ce que Dieu nous donne des puzzles ?

2. Est-ce que l'interprète est plus intelligent que Dieu ? L'interprète pourrait donner la véritable signification, tandis que Dieu ne le pourrait pas ?

3. Comment est-ce que Dieu peut dire une chose, et les interprètes affirmer que le messager de Dieu aurait dit le contraire ? Est-ce que le messager de Dieu aurait prêché un sens différent aux paroles de Dieu ?

4. Comment est-ce que Dieu peut affirmer que le Coran est clair et facile à comprendre (d'après les versets ci-dessous), tandis que ces gardiens autoproclamés de la foi affirment qu'il est difficile à comprendre ?

Alif, Lâm, Râ. Tels sont les versets du Livre explicite.
Coran, 12:1

Nous ne l'avons facilité dans ta langue, qu'afin qu'ils se rappellent!
Coran, 44:58

5. Dieu confirme qu'Il est le seul à pouvoir favoriser quelqu'un de la véritable signification du Coran et de la compréhension du message coranique (cf les versets ci-dessous). Pourtant, les oulémas (savants) autoproclamés nous disent que personne ne peut comprendre le Coran sans leurs interprétations éclairées !

Le Tout Miséricordieux.
Il a enseigné le Coran.
Coran, 55:1-2

A Nous, ensuite incombera son explication.
Coran, 75:19

Les croyants sincères choisiront de croire les paroles de Dieu plutôt que les paroles de n'importe quel interprète. Ils accepteront toujours le sens le plus simple des versets coraniques. Un croyant sincère affichera toujours un respect et une confiance absolue dans les paroles de Dieu, plutôt que d'être dupé en acceptant une signification tirée par les cheveux fabriquée par les interprètes. En retour, Dieu leur a facilité la compréhension du Coran. Quant à ceux qui choisissent de croire d'autres que Dieu, Dieu a placé des voiles sur leurs yeux et leurs coeurs qui les empêchent de comprendre le Coran. Il ne leur est pas permis d'accéder à la vérité coranique même si ce sont des professeurs de langue arabe et même s'ils ont passé leur vie la tête immergée dans ce qu'ils appellent "la science de l'interprétation coranique".

Quel pire injuste que celui à qui on a rappelé les versets de son Seigneur et qui s'en détourna en oubliant ce que ses deux mains ont commis? Nous avons placé des voiles sur leurs cœurs, de sorte qu'ils ne comprennent pas (le Coran), et mis une lourdeur dans leurs oreilles. Même si tu les appelles vers la bonne voie, jamais ils ne pourront donc se guider.
Coran, 18:57

L'exemple suivant montre un cas où nous avons un verset coranique législatif utilisant des mots très clairs. Les mots de ce verset ne peuvent avoir qu'une seule signication, et pourtant la majorité des Musulmans ont été trompés par le rejet du sens le plus simple, et l'acceptation d'un sens tordu :

Le Hajj a lieu en des mois connus. Quiconque s'impose le Hajj en ces mois, alors point de rapport sexuel, de méchanceté et de dispute au cours du Hajj. Et ce que vous faites de bien, Dieu le sait. Et prenez des provisions et, en vérité, la meilleure provision est la prémunition. Et prémunissez-vous contre moi, ô doués d'intelligence.
Coran, 2:197

Ces mots énoncent clairement que Dieu a décrété que le Hajj doit être accompli à n'importe quel moment au cours des mois spécifiés. Ce sont les quatre mois que Dieu appelle "Hurum" en 9:36

Pourtant, d'une certaine manière les interprètes ont restreint le hajj aux 10 premiers jours du premier de ces quatre mois. Quand on leur demande pourquoi ils restreignent le hajj à ces 10 jours, alors que Dieu a autorisé la durée des 4 mois, ils répondent avec des explications ridicules comme :

- Dans les temps anciens, les gens voyageaient à dos de chameau, et il fallait des mois pour arriver à la Mecque ! Donc le verset 2:197 ne dit pas vraiment que le hajj peut être accompli n'importe quand durant les 4 mois, mais il signifie que les gens peuvent en formuler l'intention durant les 4 mois !

Tiens donc ! Ok, supposons que cette excuse ridicule soit correcte, alors quelqu'un formulant l'intention le 1er jour des 4 mois (puisqu'ils disent que l'intention doit être formulée au cours des 4 mois), puis montant sur son chameau et arrivant un ou deux mois plus tard, aurait alors manqué son pélerinage ! (puisque le hajj, selon ces interprètes corrompus, ne peut être observé qu'au cours des 10 premiers jours des 4 mois hurum).

- D'autres nous diront que ce verset coranique (2:197) a été abrogé ou qu'un hadith annule ce verset ! Ce qu'ils disent vraiment, c'est que Dieu n'était pas sûr de ce qu'Il voulait autoriser, donc qu'Il a autorisé une loi, puis qu'Il a changé d'avis et qu'Il l'a annulé (puisque c'est ce qu'implique l'abrogation coranique). D'autres feront l'affirmation scandaleuse que certains hadiths abrogent certains versets coraniques ! Cette affirmation fait du prophète quelqu'un qui aurait l'autorité d'abroger des versets coraniques ! Inutile de préciser que toutes ces allégations sont totalement blasphématoires et sont en contradiction directe avec de nombreux versets coraniques.

Pour plus de détails, lire : Le mensonge de l'abrogation dans le Coran

Pour conclure, seul le sens le plus simple et direct des versets "législatifs" doit être accepté. Nous devons accepter sans aucune réserve que Dieu est le plus compétent et le plus à même d'exprimer n'importe quel sens. Dieu n'a pas besoin des ajouts d'interprètes pour rendre les significations plus claires ! Dieu est le Tout-Puissant. Sa capacité est illimitée ; Il est Souverain sur toutes choses.

A Lui appartient la souveraineté des cieux et de la terre. Il fait vivre et il fait mourir, et Il est Omnipotent.
Coran, 57:2

C'est vraiment une insulte envers Dieu de supposer que les paroles du Coran qui stipulent Sa loi pourraient signifier autre chose que leur sens littéral. Les Paroles de Dieu sont choisies avec une précision optimale afin de transmettre au mieux le sens. Interpréter n'importe quel verset coranique législatif en ajoutant ou soustrayant ne serait-ce qu'un mot est un péché grave. Nous devons détecter de telles tentatives et nous prémunir contre elles.

Les croyants sincères, en découvrant qu'ils ne suivaient pas le sens littéral du Coran, changeront toujours, et sans la moindre hésitation, leurs propres compréhensions plutôt que de manipuler le sens du texte coranique.

Nous devons être particulièrement attentifs aux nombreuses astuces de Satan pour nous tromper. Sur ce sujet particulier, il fabriquera de belles paroles et les attribuera au prophète, pour nous mener à penser que le prophète aurait interprété certains versets d'une manière différente que leur sens littéral :

C'est ainsi que nous assignons à chaque prophète un ennemi, des diables humains et djinns, s'inspirant des paroles enjolivées et trompeuses. Si ton Seigneur avait voulu, ils ne l'auraient pas fait. Laisse-les, eux et ce qu'ils inventent.
Coran, 6:112

Dans le verset suivant (6:113), on nous apprend que Dieu a permis cela afin d'exposer les hypocrites qui préfèrent suivre des fabrications douteuses plutôt que la certitude des paroles coraniques.

Sans surprise, le verset suivant (6:114) confirme l'ordre de n'accepter aucune autre source de loi que le Coran qui est décrit comme "détaillé".



Règle n°2: les versets apparentés

Lorsqu'on étudie un sujet dans le Coran, on doit examiner attentivement tous les versets qui traitent de ce sujet particulier. Déduire une règle ou tirer une conclusion d'un verset isolé peut souvent être trompeur.

A bien des égards, le Coran ne ressemble à aucun autre livre. Ce n'est ni un livre universitaire ni un livre de poésie. Néanmoins, il contient une mine de connaissances délivrées avec un style poétique. Contrairement à un livre universitaire, qui présente un sujet spécifique en adoptant le schéma habituel comprenant une introduction, une présentation et une conclusion, le Coran diffère en cela dans la mesure où il supprime tous les formats littéraires traditionnels.

Dans n'importe quel autre livre que le Coran, on s'attendrait à trouver un chapitre par sujet majeur. Ce n'est pas toujours le cas avec le Coran, car bien que de nombreuses petites sourates (chapitres) traitent d'un sujet ou d'un incident bien particulier, il n'est pas rare de trouver d'autres sourates qui traitent la plupart des principaux sujets du Coran (ex: la sourate 2). Par conséquent, on trouve souvent le même sujet traité dans plus d'une sourate. De plus, au sein d'un même chapitre, on trouve souvent le sujet qui change radicalement d'un verset à l'autre. (lire: La rhétorique sémitique)



Règle n°3 : message universel

Le Coran, étant la révélation finale de Dieu, s'adresse à toute l'humanité et pour toutes les époques. A moins que le verset coranique à l'étude ne stipule expressément qu'il est confiné à un peuple ou une époque particulière, il s'adresse à tous les peuples de toutes époques. De plus, tous les versets commençant par "Dis", à moins qu'ils ne contiennent une raison de croire qu'ils s'adressent à une personne ou un messager particulier, s'adressent à tous les gens de toutes époques (ex: les 3 dernières sourates du Coran).

Cette règle a été violée et grandement abusée par de nombreux interprètes afin de manipuler le sens des paroles de Dieu. Pour illustrer ce point, prenons l'exemple suivant :

Supposons qu'on nous donne l'information suivante à propos d'une école : "la moitié des élèves sont des garçons".

Si nous voulions corrompre cette simple statistique nous pourrions impliquer que la moitié des élèves qui ont plus de douze ans sont des garçons. Ou nous pourrions affirmer que seulement entre certaines années, par exemple de 1986 à 1988, la moitié des élèves étaient des garçons. Evidemment, ces deux restrictions imposées à la statistique originale sont des corruptions. Le texte original ne contient aucune restriction concernant l'âge des élèves ou la période. Pour lire cette statistique correctement nous devons affirmer que la moitié des élèves, de tout temps et de tous âges, sont des garçons. De la même manière nous devons maintenir la même précision avec le Coran. Un exemple classique de ce genre de corruption est lié au verset suivant :

Et quand Dieu est mentionné seul, les cœurs de ceux qui ne croient pas en l'au-delà se crispent et quand on mentionne ceux qui sont en dehors de Lui, voilà qu'ils se réjouissent.
Coran, 39:45

Les interprètes corrompus insèrent les mots "d'autres dieux" dans leurs traductions, pour signifier "mais quand d'autres dieux sont mentionnés en dehors de Lui...".

Voilà une manipulation flagrante car le mot utilisé dans le texte coranique est "dunihi" qui signifie "en dehors de Lui", mais restreindre le sens à "d'autres dieux" est une corruption du verset. Quand le verset dit "d'autres que Lui", cela peut vouloir signifier d'autres dieux, mais cela peut également signifier les anges, les prophètes, les saints, les gens etc... Si Dieu avait voulu restreindre le sens à "d'autres dieux" Il aurait sûrement dit : "quand d'autres dieux sont mentionnés". Dieu n'est pas à court de mots !

La règle n°3 signifie également que la Loi de Dieu dans le Coran est destinée à tous les gens de toutes époques, sauf indication contraire. La même religion qui fut décrétée pour Noé et Abraham fut décrétée pour Moïse et Jésus, et est en réalité celle qui fut décrétée pour Mohammad et pour nous aujourd'hui. Cela est confirmé dans le verset suivant :

Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu'Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t'avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus: «Etablissez la religion; et n'en faites pas un sujet de divisions». ...
Coran, 42:13

Quand certains versets parlent de ou pour des gens spécifiques, Dieu rend cette restriction très claire pour nous. Un exemple de cela peut être trouvé dans les versets qui détaillent certaines des interdictions qui furent imposées aux Juifs comme punition pour leur transgression :

C'est à cause de l'injustice des Juifs que Nous leur avons rendu illicites les bonnes choses qui leur étaient licites, et aussi pour avoir détourné nombre de gens du chemin de Dieu.
Coran, 4:160

Par conséquent, prétendre qu'un verset ne s'applique qu'à certaines personnes, ou pour une certaine période de temps, sans l'existence d'une preuve claire dans le verset indiquant une telle restriction, est une déformation et une corruption des paroles de Dieu, et en réalité un grave péché.



Règle n°4 : l'importance du contexte historique

Une mention spéciale doit être faite ici à propos de ce qui est communément dénommé "Asbâb al-Nuzûl", ou "les Causes de la Révélation" derrière la révélation de certains versets.

De nombreux versets coraniques sont connectés à des incidents particuliers qui eurent lieu à l'époque de la révélation du Coran. Les versets suivant en sont des exemples :

1.
Quand tu disais à celui que Dieu avait comblé de bienfait, tout comme toi-même l'avais comblé: «Garde pour toi ton épouse et crains Dieu», et tu cachais en ton âme ce que Dieu allait rendre public. Tu craignais les gens, et c'est Dieu qui est plus digne de ta crainte. Puis quand Zayd eut cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu'il n'y ait aucun empêchement pour les croyants d'épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement de Dieu doit être exécuté.
Coran, 33:37

2.
Ô prophète, pourquoi interdis-tu ce que Dieu t'a rendu licite, pour rechercher la satisfaction de tes épouses ? Dieu est Pardonneur, Miséricordieux.
Coran, 66:1

Il a été dit, en rapport avec le premier de ces versets, que le contexte historique veut que le mariage de Zayd et Zaynab ait été béni par le prophète. Puisque Zayd était un esclave affranchi, et Zaynab de la haute société de la Mecque, leur mariage était le symbole de la fraternité de l'Islam. Mais leur mariage ne fut pas heureux. Zaynab méprisait Zayd à cause de ses antécédents. Zayd voulut divorcer et demanda l'approbation du prophète. Le prophète, après avoir béni le mariage pour ce qu'il représentait, craignit qu'un divorce ne les ridiculise, et il conseilla donc à Zayd de ne pas divorcer. Le prophète craignit ainsi la réaction des gens alors qu'il aurait du craindre Dieu seul.

Le contexte historique du second verset raconte que le prophète était aller visiter une de ses femmes, Hafsa, et qu'il resta avec elle un certain temps et qu'elle lui offrit du miel. Quand il revint à ses autres épouses, Aïcha et Sawda, elles furent jalouses et l'accusèrent de passer plus de temps avec elle. Elles dirent qu'elles avaient aussi du miel à lui offrir. Elles lui causèrent tellement de troubles qu'il proclama qu'il ne goûterait plus jamais de miel (il se l'interdit donc).

Il faut dire que ces évènements historiques, qu'ils soient authentiques ou non, ne sont pas décrits dans le Coran car ils ne contribuent pas au message du Coran. De plus, le contexte historique d'un verset coranique ne doit jamais altérer ou invalider la loi inhérente au verset. Ces deux versets proclament les lois suivantes :

Verset 1 (33:37)

1. Tous les croyants ne devraient craindre personne sauf Dieu seul.

2. Il n'est pas interdit à un homme de marier la femme divorcée de son fils adoptif.

Verset 2 (66:1)

1. Le prophète, et en réalité n'importe quel être humain, ne peut interdire ce que Dieu a permis.



Des manières d'interpréter de manière corrompue le contexte historique de ces deux versets sont par exemple :

1. Que le verset 66:1 ne s'applique qu'au miel, et que le prophète est autorisé à interdire d'autres choses !

2. Que l'interdiction de marier la femme divorcée d'un fils adoptif ne s'applique qu'à l'époque du prophète, et non de tous temps !

Peut-être que Dieu, connaissant toutes les corruptions futures, a délibérément évité toute mention de ce que le prophète s'était interdit en 66:1, afin d'indiquer aux véritables croyants que la nature de l'interdit en soi n'est pas important. Cela aurait pu être du miel, du lait ou des cacahuètes ! Ce qui est importe est que le prophète n'avait pas l'autorité d'interdire quoi que ce soit rendu licite par Dieu. Ceci est tout à fait conforme à la vérité coranique :

... Et il n'incombe au messager que de transmettre explicitement le message.
Coran, 24:54

Le Coran énonce qu'aucun prophète ne peut apporter de loi de son propre chef. La seule loi et Sunna sont celles de Dieu :

Telle était la loi (sunna) établie par Dieu envers ceux qui ont vécu auparavant et tu ne trouveras pas de changement dans la loi (sunna) de Dieu.
Coran, 33:62

L'utilisation correcte du contexte historique, connu sous le terme "Asbâb al-Nuzûl", est de mieux comprendre les circonstances entourant la revelation de certains versets. C'est une corruption flagrante que d'utiliser "Asbâb al-Nuzûl" pour imposer des restrictions de toute nature ou pour altérer ou annuler la loi contenue dans ces versets. De plus, c'est une incompréhension totale de laisser entendre qu'un incident isolé lié à un moment particulier dans le temps (par ex, le divorce de Zayd et Zaynab) pourrait avoir été la raison d'une législation par Dieu. Il est plus réaliste d'affirmer que la loi de Dieu est établie bien avant la survenue d'un incident historique, et que Dieu a permis à de tels incidents de se produire, pour être mentionnés dans le Coran et servir d'exemple. Ayant cela à l'esprit, le terme "Asbâb al-Nuzûl" (les raisons historiques de la révélation) devient erroné, puisque ce terme implique qu'avant de tels incidents ces lois n'étaient pas nécessaires ! Un verset coranique, contenant la Loi de Dieu, n'est jamais révélé pour accommoder un incident historique. Au lieu de cela, Dieu ordonne aux incidents historiques de survenir afin de servir d'exemples pour affirmer Sa Loi.

En utilisant le verset 1 de la sourate 66, il serait erroné de supposer que la loi de Dieu, qui énonce que Dieu est le seul Législateur, ne fut établie qu'en réponse à l'incident de 66:1, mais il est plus sensé de conclure que Dieu a décrété que cet évènement survienne, et qu'il soit délibérément mentionné dans le Coran, afin que les croyants lisant le Coran des centaines d'années plus tard soient assurés que le seul Législateur est Dieu. L'interdiction n'appartient qu'à Dieu seul. L'importance de ce sujet est mis en avant par le fait que la sourate elle-même est intitulée "L'interdiction".



Règle n° 5 : Le Coran contient tous les détails

Croyez-le ou non, certains sceptiques posent des questions du genre :

"Si le Coran contient toutes choses, comme vous le dites, alors pourquoi je ne peux y trouver la recette pour cuisiner un gâteau ?"

La réponse à cette question est assez simple. La raison pour laquelle le Coran ne contient aucune information concernant des recettes de cuisine, ou sur comment conduire une voiture etc., est donnée dans le Coran. Le but du Coran (ou de toute Ecriture) est définie très clairement, et c'est de nous fournir les moyens pour atteindre le salut. Par conséquent, puisque notre manière de cuisiner ou de conduire une voiture n'affecte pas notre destin le Jour du Jugement, leurs détails ne sont pas inclus dans l'Ecriture. Ainsi, le Coran est tout ce dont nous avons besoin pour atteindre le salut.

Le Coran, comme toute autre Ecriture, est un manuel permettant de savoir comment aller au Paradis et comment corriger nos erreurs initiales. Le Coran contient tous les détails dont nous avons besoin dans ce but précis.

Pour comprendre le sens du verset 6:38 (que le Coran contient toutes choses), nous devons aussi lire d'autres versets :

Premièrement

On nous dit en 2:38 que l'offre de Dieu de racheter l'humanité implique l'envoi d'une guidance ("Huda"), et que ceux qui accepteront cette guidance, qui est connectée en 2:39 aux "Ayat Allah" (signes/versets de Dieu), seront rachetés, tandis que les autres finiront en Enfer :

Nous avons dit : "Descendez d'ici, vous tous, et quand il vous viendra une guidance de Moi, ceux qui suivront alors Ma guidance n'auront rien à craindre et ils ne seront pas affligés".
Et ceux qui ont dénié et ont traité de mensonges Nos signes, ceux-là sont les compagnons du Feu, ils y demeurent éternellement.

Deuxièmement

Nous lisons également que Dieu a envoyé la guidance ("huda") à travers le Coran :

T'â, Sîn. Voici les versets du Coran et d'un Livre explicite,
un guide et une bonne annonce aux croyants,
Coran, 27:1-2

Alif, Lâm, Mîm.
Voici les versets du Livre plein de sagesse,
c'est un guide et une miséricorde aux bienfaisants,
Coran, 31:1-3

La guidance fut envoyée aux précédentes générations à travers les Ecritures passées (3:4).

Troisièmement

Ayant confirmé le but exact du Coran (et de toutes les autres Ecritures), qui est de définir les moyens d'atteindre le salut, Dieu énonce ensuite que le Coran contient toutes choses. Il est logique de comprendre la nature complète du Coran en relation avec sa fonction, qui est de fournir la guidance et les moyens du salut.

Quatrièmement

Le verset qui nous indique que le Coran est pleinement détaillé est le 6:114, et les premiers mots en sont :

Chercherai-je une autre source de lois que Dieu, alors que c'est Lui qui a fait descendre sur vous ce Livre détaillé ? ...
Coran, 6:114

Puis Dieu continue en décrivant le Coran comme étant "détaillé".

Par conséquent, on nous donne la signification exacte de l'attribut "détaillé" du Coran. Le Coran est pleinement détaillé du fait qu'il contient toute la loi de Dieu que nous devons suivre pour pratiquer l'Islam, et atteindre le salut.

---

Comparons cela à la situation suivante :

Vous étudiez à l'école pour un examen de physique, et votre professeur vous donne un livre et vous dit qu'il contient tout ce dont vous avez besoin pour réussir l'examen. Vous ne pouvez pas vous plaindre un jour que vous n'avez pas trouvé dans ce livre la manière de cuisiner une pizza !

Le professeur n'a jamais affirmé que le livre contenait l'information permettant de cuisiner une pizza, il a seulement dit qu'il contenait toutes les choses nécessaires pour réussir l'examen.

De plus, vous ne pouvez pas emprunter un livre de la classe de l'année précédente et le suivre, puisque les questions que vous aurez à l'examen seront basées sur le livre que le professeur vous a donné. Vous avez votre "minhaj" (règles) et ils ont les leurs (voir minhaj en 5:48).

De la même manière, puisque Dieu a défini pour nous la fonction du Coran (ou de n'importe quelle Ecriture) comme étant l'ensemble des règles à suivre pour atteindre le salut (2:38-39), alors nous devons comprendre la nature complète du Coran suivant la fonction qui lui est attribuée, et non dans un sens absolu.

Une fois de plus, tout ceci confirme le fait que pour atteindre le salut et racheter nos âmes dans l'Au-delà, nous avons seulement besoin des règles et des lois qui ont été établies pour nous, et non les règles et les rites qui furent décrétés pour nos prédécesseurs. En 5:48, on nous apprend que le Coran est notre "minhaj", et non les rites ou les Ecritures données à ceux qui nous ont précédés.



Article original : Useful hints for reading the Quran